RGPH 2014/ Pourquoi l’intoxication et la manipulation ne doivent pas prospérer
Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) 2014, prend du plomb dans l’aile. Même si le Directeur exécutif, Ba Ibrahima reste serein quant aux objectifs qu’il s’est assigné en sa qualité de Directeur Général de l’Institut National des Statistique, il y a des signes qui ne trompent pas.
Sur le terrain des opérations de recensement, les agents sont confrontés à d’énormes difficultés liées au boycott lancé par le Front Populaire Ivoirien (FPI), mais aussi au manque de sensibilisation et de mobilisation des politiques issus du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).
En revanche, mis en minorité et voyant que son appel au boycott ne se limite seulement qu’à certains endroits bien ciblés du pays et a donc très peu de chance de réussir, le FPI et ses partisans s’emploient à trouver de nouvelles inspirations pour continuer d’intoxiquer les populations afin d’assouvir leurs ignobles besoins.
Désormais le discours tourne autour de : « Allassane Ouattara n’a plus d’argent, il veut faire le recensement pour imposer une nouvelle fiscalité et remplir les caisses du Trésor, Allassane veut faire le recensement pour arracher les terrains et les distribuer aux étrangers…« .
Sur le premier point, l’on est en droit de s’interroger. Que veulent réellement les partisans de Affi N’Guessan ? La loi N° 2013-537 du 30 juillet 2013 portant organisation du Système Statistique National stipule en son article 13, alinéa 3 que « Ces renseignements ne doivent pas être utilisés à des fins de contrôle fiscal ou de répression économique ». En d’autres termes, les informations, données ou renseignements recueillis dans le cadre de ce 4ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat et plus généralement des enquêtes et recensements, ne pourront jamais être utilisés contre qui que ce soit.
En effet, l’article 15 de cette loi mentionne ce qui suit : « les administrations chargées de la collecte et du traitement des données issues des enquêtes et recensements du Système statistique national doivent s’assurer lors de la publication ou de la transmission à des tiers des résultats statistiques agrégés de ces opérations, qu’aucune identification directe ou indirecte des personnes physiques et morales concernées n’est possible ».
Une opération aux résultats confidentiels
En clair, l’Institut National de la Statistique (INS) qui réalise cette grosse opération statistique ne peut au moment de la publication des résultats du recensement faire en sorte qu’on arrive à connaître de façon nominative, en Côte d’Ivoire, qui a fait quoi ou qui fait quoi ? Les résultats publiés sont des résultats agrégés ou d’ensemble. La loi impose à l’Institut National de la Statistique le respect du secret statistique (article 16 et 17).
Alors, un gouvernement qui travaille pour le bonheur des populations et qui respecte les lois qu’il s’est données, peut-il vouloir une chose et faire son contraire. Evidemment que non ! Il est donc temps que les uns et les autres arrêtent de mentir dangereusement à nos populations.
En ce qui concerne la seconde intoxication relative aux terrains que l’on veut arracher aux propriétaires pour les distribuer aux étrangers, la loi sur le foncier est claire et donc pas la peine de s’étendre sur ce sujet.
C’est le lieu d’attirer l’attention de l’ensemble des populations vivant sur le territoire national sur ces mauvaises informations. Le Gouvernement, la Société civile,etc. doivent prendre au sérieux cette nouvelle trouvaille de ceux qui veulent retarder le développement du pays parce que n’étant plus aux affaires, et aller sillonner très rapidement le pays profond afin de donner les bonnes informations à nos braves paysans qui ont trop souffert d’être manipulés par des politiciens, avant qu’il ne soit trop tard.
Serges Mignon