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[Révolutionner l’industrie du café-cacao en Côte d’Ivoire] Les atouts puissants de la carte du producteur dévoilés par M. Koffi Kan Roland, Délégué régional du conseil du café-cacao (Entretien)


La carte du producteur en Côte d’Ivoire : Un nouvel élan pour une filière florissante [Entretien avec M. Koffi Kan Roland (Délégué régional du conseil du café-cacao)]

Bloléquin, le 05-06-2023 (lepointsur.com) La campagne de sensibilisation sur l’agroforesterie menée par les acteurs de la filière café-cacao a débuté le 9 mai 2023 à Duékoué, dans la région du Guémon. Après avoir visité Duékoué, Guiglo, Bangolo, Facobly, Kouibly et Toulepleu, le Conseil du Café-Cacao (CCC) et ses partenaires techniques (MEMINADER, le ministère des eaux et forêts et l’ANADER) ont tenu une séance de sensibilisation sur l’agroforesterie dans le département de Bloléquin, dans la région du Cavally.

« Nous pouvons affirmer que le message relatif à la promotion de l’agroforesterie en milieu rural a été bien compris »

Cette rencontre s’est déroulée au foyer des jeunes de la commune, en présence des chefs de services, dirigés par le Préfet Gueu Gbagbeu, des représentants de la société civile, des sociétés coopératives simplifiées, des jeunes et des femmes, ainsi que des producteurs de café-cacao.

L’agroforesterie consiste à associer des essences d’arbres aux cultures de cacao et de café

Lors de cette session d’information, marquée par les interventions remarquables du Préfet de Bloléquin, du délégué régional du conseil du café-cacao et de ses partenaires techniques, ainsi que par les contributions efficaces des participants, votre média numérique préféré a accordé une entrevue à M. Koffi Kan Roland, responsable du CCC pour les régions du Cavally et du Guémon. Dans cet entretien, M. Roland a mis l’accent sur les avantages de la carte du producteur, tout en soulignant que des mesures pratiques sont prises par la direction générale du CCC afin de permettre aux retardataires et aux producteurs sceptiques d’obtenir également leur carte. Voici un large extrait de son intervention.

Après votre passage à Toulepleu le 30 juin 2023, vous êtes aujourd’hui à Bloléquin pour sensibiliser les acteurs du milieu rural sur l’agroforesterie en Côte d’Ivoire. Quel bilan faites-vous de cette séance de sensibilisation qui s’est déroulée au foyer des jeunes de Bloléquin ?

Hier, nous étions à Toulepleu, aujourd’hui nous sommes à Bloléquin et demain, le 7 juin 2023, nous serons à Taï. Je tiens à souligner que nos concitoyens cosmopolites, notamment les membres du corps préfectoral, les chefs de services, les chefs de villages et de communautés, les présidents des associations de femmes et de jeunes, les producteurs, les responsables des sociétés coopératives simplifiées et les représentants de la société civile, ont répondu présents à notre appel et se sont mobilisés pour nous écouter. Au vu de la qualité des échanges qui ont eu lieu lors de cette séance de questions et réponses, nous pouvons affirmer que le message relatif à la promotion de l’agroforesterie en milieu rural a été bien compris.
 

Quelle est la portée de ce message ?

Nous avons abordé la norme ARS 1000 mise en place par la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui nous oblige à pratiquer l’agroforesterie. En d’autres termes, l’agroforesterie n’est plus une option facultative, mais une obligation pour tous les producteurs agricoles, y compris les producteurs de café-cacao.
 

En quoi consiste-t-elle ?

L’agroforesterie consiste à associer des essences d’arbres aux cultures de cacao et de café. Ainsi, si nous voulons une production durable, il est essentiel d’adopter cette nouvelle pratique culturale. Le message ayant été transmis, nous attendons maintenant la mise en œuvre pratique sur le terrain afin de voir si les faits concordent avec nos attentes.

Lors de cette étape, vous avez évoqué la carte du producteur. Quels sont ses avantages ?

La durabilité et la traçabilité sont des exigences de la norme ARS 1000. La carte du producteur s’inscrit dans le cadre de la traçabilité. Elle permet de recenser tous les producteurs, de cartographier leurs champs et de leur délivrer une carte qui possède plusieurs fonctions. Tout d’abord, il s’agit d’une carte professionnelle, mais c’est également un portefeuille électronique qui permet d’effectuer des transactions telles que des retraits et des dépôts d’argent, ainsi que la vente des produits. La mise en place de cette carte permet de résoudre le problème épineux des braquages impliquant les opérateurs économiques et les producteurs de café-cacao en Côte d’Ivoire. À la lumière de ce qui précède, un producteur moderne et exemplaire en Côte d’Ivoire doit désormais pouvoir se faire recenser, cartographier sa plantation et posséder sa carte de producteur.

Certaines personnes étaient réticentes lors du lancement du projet d’identification des producteurs de café-cacao. Seront-elles également prises en compte ?

Je profite de cette occasion pour lancer un appel à tous les producteurs qui sont en retard ou qui étaient sceptiques au départ, afin qu’ils se fassent identifier en se rapprochant de nos équipes chargées de la distribution des cartes, qui se rendront dans les sous-préfectures et les villages. À la fin de cette opération, nous pourrons entamer la phase de cartographie de leurs champs. Je tiens à préciser que cette séance est véritablement spéciale, car elle offre une opportunité à tous ceux qui n’ont pas pu être identifiés au départ d’obtenir leur carte, car à partir de la campagne 2023-2024, le Conseil du Café-Cacao sera très exigeant. Même les sociétés coopératives simplifiées auront besoin de ces cartes pour établir la liste de leurs membres dont les champs seront cartographiés. La carte du producteur est donc utile tant pour l’État de Côte d’Ivoire, le Conseil du Café-Cacao, les partenaires, les opérateurs économiques, les sociétés coopératives agricoles simplifiées que pour les producteurs eux-mêmes.

Quel est le coût de l’établissement de ces cartes ?

Les cartes sont subventionnées par le Conseil du Café-Cacao. Par conséquent, elles sont délivrées gratuitement. Le directeur général du Conseil du Café-Cacao a donné des instructions claires pour que les agents chargés de leur établissement le fassent sans demander de contrepartie financière. Il est donc formellement interdit à tout agent de percevoir de l’argent des producteurs pour les identifier et cartographier leurs champs. Tous les agents qui enfreindront cette règle seront poursuivis par le CCC devant les autorités administratives compétentes.
Propos recueillis et retranscrits par Laine Gonkanou, Correspondant Régional

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