Retour des exilés ivoiriens : Les arrestations de plusieurs candidats plombent les volontés #Réfugiés politiques
lepointsur.com (Abidjan, le 9-7-2015) Quatre années après la crise qui a fortement secoué la Côte d’Ivoire dans ses fondements sociaux et économiques, le pays a du mal à refermer cette plaie qui continue de la ronger. Pour preuve, les autorités ont du mal à réconcilier les Ivoiriens entre eux. Et pourtant, lorsqu’il prêtait serment le jour de son investiture le 21 mai 2011 à Yamoussoukro, le Président de la République avait juré de créer toutes les conditions pour recoller le tissu social fortement écorché.
Bien entendu, cela devait passer par la chute du mur de confiance entre son camp et celui de Laurent Gbagbo, son adversaire au second tour de la présidentielle d’octobre 2010. Toute chose qui justifie la création de la Cdvr (Commission dialogue, vérité et réconciliation). Malheureusement, jusqu’en 2015, celle-ci a étalé son incapacité à réussir la mission de réconciliation à elle confiée. En plus, la volonté d’Alassane Ouattara de voir rentrer tous les exilés ivoiriens a été une symphonie inachevée.
Là-dessus, le chef de l’Etat s’appuyait sur son statut d’ancien exilé pour justifier cette volonté. Ayant vécu lui-même une telle situation qui frise souvent l’avilissement, il a fait du retour des exilés l’une de ses priorités. Beaucoup de ses compatriotes exilés ont répondu à l’appel du Président sans pour autant être inquiétés. D’autres, par contre n’ont pas eu la même chance. Il s’agit notamment de nombreuses personnes soupçonnées d’avoir soutenu ouvertement le régime Gbagbo à travers des actions de terreur.
Parmi celles-ci, de nombreux étudiants dont plusieurs ont été arrêtés dès qu’ils ont foulé le sol ivoirien après plusieurs années d’exil. Nombreux sont ceux qui figurent encore sur la liste de personnes hâtivement recherchées. Il s’agit notamment de Coulibaly Tuo, Koffi Elie-César, Lazare Koffi, Zozo Irié, Guié Guié Richard Ogou
Considérés comme pièces maîtresses dans le soutien au régime des refondateurs, ces étudiants font l’objet d’une recherche appuyée depuis que plusieurs de leurs camarades ont fait l’objet d’arrestation le 6 avril 2015 à la frontière avec le Ghana. Selon une source bien introduite, les personnes arrêtées ont été conduites à la Dst (Direction de la surveillance du territoire) où elles auraient cité les noms de leurs camarades désormais dans le viseur des flics.
Bali Gbomila Gaston dit ‘’le maître’’ fait partie de ces personnes, pour avoir mobilisé plusieurs de ses camarades étudiants sur les campus universitaires. Son groupe aurait parcouru tous les campus universitaires d’Abidjan lors de la crise postélectorale. Selon un officier de la police « nous avons plusieurs noms dont la plupart a été un noyau solide du soutien à l’ex-Président Laurent Gbagbo. Selon leurs camarades, ils auraient trouvé refuge en Algérie ou au Maroc ». Aux dernières nouvelles, il ressort que ceux qui étaient encore à la Dst sont désormais incarcérés à la Maca, où ils attendent d’être jugés.
Ephraïm Aboubacar
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