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[Région du Gôh] Depuis de Gagnoa, Sylla Mahamadou Lamine dit « Malamine » affirme sans détour aux cadres : « Être en harmonie avec le détenteur du pouvoir d’État n’est nullement se renier »


Gagnoa, le 10-02-2023 (lepointsur.com) Sylla Mahamadou Lamine dit « Malamine » est le petit-fils prodige de feu le patriarche Yacouba Sylla, ex-grand collaborateur de feu Félix Houphouët-Boigny, Premier Président de la Côte d’Ivoire moderne. Après sa brillante adresse invitant le Président de la République de Côte d’Ivoire, S.E.M Alassane Ouattara à booster le développement durable de Gagnoa, capitale de la région du Gôh, cet humanitaire et homme d’affaires pétri de talent fait cette fois-ci une invite solennelle à tous les filles et fils de Gagnoa pour une synergie d’actions positives devant contribuer inexorablement, in fine, au repositionnement de la région du Gôh dans le concert des collectivités territoriales développées. Ci-dessous, un large extrait de sa correspondance empreinte de métaphore et de sagesse dont copie nous est parvenue.

Laine Gonkanou, Correspondant Régional

« A l’ombre du fromager se veut humblement un appel à l’Union sacrée des Filles et Fils de la région du Gôh autour de l’essentiel, c’est-à-dire Gagnoa notre fierté.

L’éminent homme de culture, Roger Garady dans sa biographie du 20ème siècle, citant le grand penseur taoiste Tchouang Tseu disait : « La nature a disparu, les lois l’ont remplacée : de là tous les désordres ». Heureusement pour nous, la nature, avant de disparaître nous a donné la chance de côtoyer des légendes vivantes –suivez mon regard.

La plupart d’entre eux, après avoir fini d’accomplir leur mission terrestre, ont répondu à l’appel du Créateur Dieu. N’ayant pas vécu inutile, ils reposent en Paix pour l’éternité. Néanmoins, nous avons encore de la chance car certaines personnes sont parmi nous.

A l’ombre du fromager, image faisant référence à nos coutumes du village, nous plonge dans notre petite enfance bercée par des mouvements entre la maisonnette de papa et ce grand fromager du village. Telles les flux et reflux des vagues de la mer, ces vas et viens rythment notre journée.

Au claire de la lune, notre passe-temps favori en ces temps-là était certainement ces moments de retrouvailles où nous courrions rejoindre nos aînés justement à cet endroit mythique. Assis à même le sol et adossés à nos cases en terre cuite, nous tendons nos oreilles pour écouter le rapporteur que dis-je, les informateurs du jour. En effet comme le dit si bien le Président Laurent Gbagbo dans son roman intitulé « SUR LES TRACES DES BETES », à la différence des sociétés manding, il n’y a pas de griot dans nos sociétés traditionnelles de la région. Donc d’une personne à une autre, les sujets –thèmes développés par ces informateurs étaient riches et variés chacun selon sa spécificité. De l’histoire de la formation du village au mariage en passant par la visite du Commandant cercle début de l’introduction de la civilisation occidentale-sans oublier l’importance de l’initiation coutumière sont des sujets entres autres régulièrement débattus pour la joie de l’auditoire.

Notre région symbolisée à juste titre par le fromager (Gôh) d’où l’appellation (région du Gôh) a une histoire très belle. Ainsi, parlant sous le contrôle du Chef GROBRI de Babré (une bibliothèque vivante, longue vie à lui et à tous les sachants dépositaires et garants de nos valeurs ancestrales), nous devons de mon point de vue servir d’exemple pour une école en matière de concertation pour une cohésion sociale pacifique à toute épreuve. A cet effet, humblement convaincu que personne ne peut être plus grand que le fromager, les filles et fils de Gagnoa et de la région en général doivent pouvoir se retrouver pour chanter ensemble l’hymne de la symbiose. Dans cette perspective, jetons un regard introspectif réaliste et objectif. Faisons le point de nos incompréhensions pour ne pas dire désaccords. En quoi Gagnoa en a profité ?

Certes comparaison n’est pas raison mais voyons la ville de Daloa que dis-je et pourquoi partir si loin pendant que Divo est à seulement 45 mn de voiture de Gagnoa. Qu’ont-elles fait d’extraordinaire pour enregistrer un bon aussi spectaculaire en matière de développement que Gagnoa ne saurait faire ? Au passage, qu’il me soit permis de rendre hommage aux artisans du développement de ces deux villes.

Pour rappel, du temps où j’étais encore membre de la Jeune Chambre Internationale, il y a de cela plus de 25 ans, nous avions traité un thème national qui s’intitulait : « Développement régional intégré, moteur du développement nation ». Ce thème d’actualité prend toute son importance aujourd’hui avec l’interconnexion des indices de développement. Justement, dans l’indice de développement national, les villes de Daloa et de Divo sont certainement des motifs de satisfaction pour le pays.

La politique du : « ôte-toi de là pour que je m’y installe quel que soit le prix à payer » est assurément la cause de tous nos problèmes et je peux me tromper. Comme le Président Félix Houphouët Boigny disait pour ce qui est du développement, « aucun pays n’est arrivé et nous sommes tous dans la course ». Ainsi j’espère que nous aurons tous compris au passage que le développement n’a jamais été un point fixe.

Oui nous sommes tous dans la course à condition d’accepter d’être au départ de cette course. Lorsque le train du développement arrive à sa gare de Gagnoa, acceptons naturellement d’y prendre notre place. Allons au-delà des lois qui stipulent les droits et devoirs de chacun envers son prochain. La mangue mûre qui tombe du manguier n’attend pas la définition des lois de la pesanteur pour choisir là où elle doit tomber. Au gré du vent du moment, elle tombe là où Dieu aura choisi qu’elle tombe pour donner plus tard un autre manguier susceptible de faire la joie de tout le village. Oui, laissons place à la nature et refusons les désordres que les lois –la démocratie mal comprise tentent d’installer entre nous et notre bien-être. Gagnoa mérite mieux n’est-ce pas ?

Gagnoa faisant alors partie intégrante de notre beau pays la Côte d’Ivoire, ses filles et fils peuvent justement se retrouver à l’ombre du fromager pour prendre leur part en offrant ce qu’on a de plus sacré dans la région, c’est-à-dire notre hospitalité légendaire et notre propension à accepter l’autre sans exclusive.

Le pouvoir vient de Dieu et celui qui l’incarne le temps de son magistère bénéficie de l’onction Divine. C’est pour cela que feu mon Grand-Père, le Patriarche Yacouba SYLLA nous exhortait à être toujours en phase avec le pouvoir en place qui est l’incarnation de Dieu.

Etre en harmonie avec le détenteur du pouvoir d’Etat n’est nullement se renier, c’est plutôt être républicain.

Chers filles et fils de Gagnoa, choisissons de réussir tous ensemble pour le bonheur de notre Région. A cet effet, la république nous appelle et nous tend les bras ouverts, allons-y en chantant notre hymne national.

Vive la Côte d’Ivoire, vive Gagnoa et vive la concertation des filles et fils de Gagnoa à l’ombre du fromager« .

Sylla Mahamadou Lamine dit « Malamine »,

Imprimeur, Ambassadeur de la Paix, 

Président Rotary Club « Cheikhna Sylla » Gagnoa

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