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Refus des revendications corporatives des étudiants, feu à l’université FHB /L’administration rattrapée par son laxisme


– La date des obsèques de l’étudiant Konin Wilfried connue

Abidjan, 07-12-15 (lepointsur.com)-L’incendie la scolarité de l’Université Félix Houphouët-Boigny dans la nuit du vendredi au samedi 5 décembre 2015, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase mettant à nue l’intention inavouée de l’administration de la plus grande université de Côte d’Ivoire de diaboliser les syndicats estudiantins.

N’était-il pas possible d’éviter ce énième incident mal ficelé par des commanditaires tapis dans l’ombre ? La réponse coule de source dans la mesure où, tous les regards sont tournés vers la présidence de l’Université qui doit faire un bilan crédible des revendications corporatives des syndicats des étudiants depuis l’ouverture de  ce temple du savoir en septembre 2012.

Une vue aérienne de l'Université FHB.Ph.Dr

Une vue aérienne de l’Université FHB.Ph.Dr

Les caractéristiques qui font d’une université, un temple du savoir on été maintes fois  dénoncées par les syndicats d’étudiants, sans que ces derniers ne soient satisfaits. Bibliothèques vétuste, inadaptée et dépourvue de documents… au sein de cette institution, la cherté des inscriptions qui ne reflète pas la qualité de l’enseignement et de la formation , les salles de diction pour les  langues non fonctionnelles, des laboratoires sous-équipés, absence de salle de TD, des amphis exigus, et  pourtant de sources concordantes,  l’université ferait louer l’Amphi A du district à 250 000 fcfa, pour des activités extra-universitaires, au département de lettres, ils sont 84 professeurs à se disputer 3 bureaux pour 11 chaises,  si bien que 73 restent debout dès lors que 11 se sont assis. Dans ces conditions, demandez à ces braves enseignants de recevoir leurs étudiants pour des séances de travail autour de leurs mémoires de maîtrise ou de leurs thèses de doctorat. Même le wi-fi annoncé à grand tapage médiatique  n’existe que dans l’imagination etc…Un ensemble de doléances qui n’a jamais  n’a jamais eu de suite.

Du côté de l’administration universitaire, on ferme les yeux et on met en avant les travaux pharaoniques de rénovation des trois universités et deux centres universitaires qui ont coûté pas moins de 110 milliards fcfa qui frappent à l’œil et dont le suivi coute surement des centaines de millions fcfa. A cela, il faut ajouter la peinture des murs, des plants du gazon, des voies tracées pour piétons et l’abattage de tous les arbres dans le périmètre universitaire. Une vraie « occasion peinturée », comme le dirait les enfants de la rue.

L’administration de l’Université rattrapée par son laxisme

Malgré la mauvaise gestion de l’administration dénoncée par l’ensemble des syndicats et autres mouvements proches des étudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny, les premiers responsables jouent la sourde oreille.

Pour faire croire qu’elle travaille,  la scolarité avaient dénoncé, en juillet 2015, l’existence de 3000 étudiants inscrits frauduleusement soit un déficit de 4 50.000.000 fcfa. Aucune enquête n’a été menée dans ce sens pour situer les responsabilités. Pis la scolarité exige la reprise des inscriptions par ces 3000 étudiants comme si,  l’impunité est érigée en règle d’or. Qu’ont fait les étudiants pour mériter un tel sort ? Si,  ce n’est le cumul de la mauvaise foi de certaines autorités administratives universitaires à ne pas jouer pleinement leur rôle. Les problèmes évoqués par étudiants a-t-il fait l’objet d’un séminaire pour recenser ce qui a été fait, ce qui doit être fait et qui  sera fait, le tout bien chiffré et déposé sur la table du ministre de la recherche scientifique et de l’enseignement supérieur pour une communication? Si tel est  que ce travail a été fait, c’est qu’il  souffre dans des tiroirs quelque part. Au lieu de chercher à trouver des solutions idoines aux multiples revendications des étudiants, c’est plutôt le bâton que les responsables universitaires brandissent. En décidant de manière hâtive la dissolution des syndicats des étudiants et la radiation de leurs secrétaires généraux, sans  même aucune enquête préalable. Peut-on dissoudre un esprit ? La question mérite une réponse de la part de ces professeurs agrégés qui prennent des décisions sans se référer à la création des différents mouvements estudiantins.

La date des obsèques de l’étudiant Konin Wilfried connue

"Que l'âme du camarade repose en paix et que la lumière soit faite sur cette affaire afin que la vérité puisse éclater au grand jour et que les auteurs soient punis à la hauteur de leur acte", selon les étudiants.Ph.Dr

« Que l’âme du camarade repose en paix et que la lumière soit faite sur cette affaire afin que la vérité puisse éclater au grand jour et que les auteurs soient punis à la hauteur de leur acte« , selon les étudiants.Ph.Dr

Suite aux violences survenues sur le campus de l’Université Félix Houphouët Boigny les 18 et 19 novembre 2015 qui ont causé le décès de l’étudiant en Master1 de Gestion, Konin Wilfried et la dissolution de la FESCI et de l’AGECI ainsi  que la radiation des deux secrétaires généraux  par le conseil de l’Université, les différents syndicats et mouvements observent le deuil.

C’est avec beaucoup de difficultés que nous avons pu retirer quelques mots par téléphone à Assi Fulgence Assi FESCI, « nous condamnons tous les actes de barbaries perpétrés au sein de l’Université et appelons nos camarades à se préoccuper de l’enterrement de notre camarde Konin Wilfred », a indiqué notre interlocuteur, ajoutant par ailleurs « nous allons  l’enterrer dignement. Le dernier hommage lui sera rendu le 11 décembre à l’Eglise Saint-Laurent de Yopougon-Kouté suivi le 18 décembre de l’enterrement à Abongoua, dans le département de Bongouanou».

Un message soutenu dans un communiqué dont nous avons reçu copie par la Jeunesse Estudiantine de Côte-d’Ivoire (JECI). Dans cette déclaration, le président Daniel Ninsemon témoigne sa compassion et ses condoléances à la famille éplorée ainsi que sa solidarité à toute la communauté estudiantine de Côte-d’Ivoire.

« Face à ces actes rétrogrades et proscrits qui ont causé la perte d’une vie humaine, elle condamne avec virulence les auteurs et tous ceux qui sont responsables de près ou de loin de ce triste bilan. Par conséquent, la JECI souhaite qu’une enquête soit diligentée en vue de trouver les coupables de cette ignominie et de situer les responsabilités ». Aussi, invite-t-il « l’ensemble des élèves et étudiants à adopter un comportement nouveau et responsable afin de redorer notre blason qui sombre dans la ternissure et qui doit nous permettre de voir émerger un étudiant ivoirien nouveau dessaisi de toute attitude pouvant nuire à notre image ».

Un message qui cadre avec les différentes campagnes de sensibilisation et de mobilisation entreprise par la FESCI à travers la Côte d’Ivoire, il y a de cela quelques mois. Outre les messages nationaux de paix dans les université et écoles ivoiriennes, la confédération estudiantine et scolaire de l’Afrique dont Assi Fulgence Assi en est le secrétaire général continental s’est indigné face au coup de force au Burkina Faso. « Les élèves et étudiants de d’Afrique déplorent cette action qui a déjà et aura forcément des répercussions sur la formation des jeunes en général et sur les élèves et étudiants en particulier« , a-t-il soutenu.

Sériba Koné

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