Politique

Référendum du 30 octobre/Comment l’opposition fait planer le spectre de l’abstention


Abidjan-26-10-16 (lepointsur.com) C’est indéniable. L’un des enjeux du scrutin référendaire du 30 octobre prochain, c’est incontestablement  le taux de participation attendu par tous. En effet, alors que l’opposition ivoirienne appelle au boycott du référendum du 30 octobre sur le projet de nouvelle Constitution, les tenants de l’exécutif a investi le terrain  pour que le « oui » l’emporte avec une large majorité. Toute chose qui fait dire à certains observateurs que le spectre de l’abstention planerait sur ledit scrutin.

Mamadou Koulibaly, président de Lider, un des farouches opposants à la nouvelle Constitution. Ph. Dr

Mamadou Koulibaly, président de Lider, un des farouches opposants à la nouvelle Constitution. Ph. Dr

L’opposition politique ivoirienne a décidé de boycotter le scrutin référendaire du 30 octobre 2016. L’exécutif enchaîne tout de même les déplacements pour convaincre les électeurs à voter à plus de 96% selon Alassane Ouattara. L’objectif visé, faire en sorte qu’une majorité d’électeurs se déplacent dans les isoloirs afin d’adouber le projet d’Alassane Ouattara et faire mentir  ceux des  observateurs, qui redoutent un fort taux d’abstention.

La thèse du spectre d’abstention est partagé par une frange de la population ivoirienne et non des moindres. La société civile ivoirienne. « Les populations en voie de paupérisation ne comprennent pas toujours l’intérêt de cette réforme, car pour eux l’urgence est avant tout de faire en sorte qu’ils puissent manger tous les jours », explique Christophe Kouamé, président de Civis-CI (Citoyens & participation), organisation de la société civile. Qui pense d’ailleurs que le temps d’explication et de sensibilisation pour faire accepter la nouvelle Constitution est court.

Docteur Kouamé Christophe, président de CIVIS-CI

Docteur Kouamé Christophe, président de CIVIS-CI

« Je vous demande d’aller partout dans les hameaux pour demander à chacun de voter « oui » a lancé samedi dernier, dans un stade Félix Houphouët-Boigny clairsemé le président Alassane Ouattara à la faveur du lancement de la campagne référendaire. Point besoin de rappeler dans la même lancée, alors qu’il était face aux têtes couronnées lundi dernier dans la capitale politique Yamoussoukro, le tenant de l’exécutif ivoirien n’a pas manqué d’insister sur le taux de participation. Abondant dans le même sens, le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné a indiqué  « Nous souhaitons bien sûr que le taux de participation soit le plus élevé, les équipes sont déployées sur le terrain pour la campagne ». Pour les affidés du chef de l’Etat, tel le ministre de l’intérieur et de la sécurité Hamed Bakayoko« Il s’agit de son empreinte, de sa marque, il s’agit de son legs politique et de son héritage. Nous devons (…) montrer que nous sommes derrière lui ».

En tout cas, le taux de participation représente un enjeu  de taille pour le président de la République Alassane Ouattara. Le taux de participation avait été l’un des marqueurs des dernières élections présidentielles. Lors de la réélection d’Alassane Ouattara   à un second quinquennat en novembre 2015, plus de 54% des inscrits avaient fait le déplacement en novembre 2015. Un score beaucoup plus faible que lors de la présidentielle de 2010 : plus de 80% des votants s’étaient alors rendus aux isoloirs. Reste désormais à savoir si les quelque six millions d’électeurs appelés aux urnes feront le déplacement.

EKB

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