Abidjan-03-02-2016 (lepointsur.com)Le procès de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, leader des « jeunes patriotes » s’est officiellement ouvert le 28 janvier 2016 à la Haye au Pays-Bas. Au moment même où, l’accusation et  la défense  manœuvre à fleurets mouchetés  pour faire valoir leurs arguments, des acteurs et non des moindres de la crise poste électorale (mouvements armés de soutien et autres groupes miliciens) brillent par leur absence.

Touré Moussa Zéguen, Chef du GPP en compagnie de plusieurs miliciens
ph. Dr

Combien, étaient-ils,  ces groupes armés de soutien  proches de Laurent Gbagbo qui pullulaient sur toute l’étendu du territoire nationale aux heures chaudes de la crise militaro-politique qui a fait environ 3000 morts selon la communauté internationale ? Bien malin qui pourrait répondre. Toujours est-il que 5 jours après le début dudit procès, certains, parmi les  principaux acteurs de cette folie meurtrière sont absents au Pays-Bas. Et pourtant, leur présence aurait pu accélérer l’éclatement de la vérité.

Bien qu’ayant été un acteur incontournable de cette crise, Charles Blé Goudé accusé d’avoir entretenu des groupes  miliciens n’a officiellement  pas été  pris en flagrant délit de manipulation d’armes à feu, encore moins en tenue militaire, en dépit de ses appels au soulèvement et autres insurrections qui ont été à la base d’affrontements meurtriers. Et pourtant, il  répond devant cette juridiction internationale pour crimes contre l’humanité, viols vols…

Ce qui n’est pas le cas pour ces nombreux chefs miliciens qui comme Charles Blé Goudé ont attisé la haine dans le cœur des populations. C’est une vérité de Lapalisse. A la tête de « l’alliance des jeunes patriotes » pour le sursaut national, Charles Blé Goudé, par ailleurs président du Cojep(Coordination des  jeunes patriotes) devenu aujourd’hui un parti politique, le « génie de Kpô », comme l’appellent affectueusement ses affidés a avec certains chefs miliciens été un acteur incontournable de la crise susmentionnée.

Même s’il réfute aujourd’hui tous les faits qui lui sont reprochés, lui au moins a le mérite d’assumer son soutien au tenant de l’exécutif ivoirien d’alors, Laurent Gbagbo qui comme lui est présent dans le box des accusés. Pendant que ceux-là même qui ont revendiqué la paternité de groupes miliciens, tels Touré Moussa Zéguen, Eugène Djué, Maho Glofhiéi, Paul Nonzi(Apewe) et Yahi Octave (l’Uprgo)… ainsi   que tous les arrangeurs de foule comme Richard Dacoury, Légré Charles sont dans la nature.

Point n’est besoin de revenir sur les actes, les uns aussi atroces que les autres commis par ces différents pseudo nationalistes qui a un moment du cours de l’histoire de la Côte d’Ivoire  ont érigé les massacres  en règle dans un pays, où l’hymne national était devenu « la souveraineté ».

N’aurait-il pas été judicieux que ces nombreux chefs miliciens, dont la part de responsabilité dans les différents crimes sont reconnus par tous soient présents au Pays-Bas,  comme Charles Blé Goudé qui a décidé d’assumer ses responsabilités devant l’histoire, pour ne serait-ce qu’apporter leur part de vérité dans ce qui est considéré comme l’un des plus grands procès de ce 21^e siècle ?

EKB

Commentaires

commentaires