Présidentielles : la Cour suprême invalide l’élection d’Uhuru Kenyatta et ordonne l’organisation de nouvelles élections avant deux mois #Kenya
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 1er-9-2017) La majorité des sept juges de la Cour suprême donnent donc raison à l’opposant Raïla Odinga. Ils ont considéré que la commission électorale a failli à tenir les élections en accord avec la Constitution, et que des irrégularités ont affecté le résultat du scrutin. Deux juges, Jackton Ojwang et Njoki Ndung’u, ont annoncé avoir des conclusions contraires.
Uhuru Kenyatta « n’a pas été élu et déclaré président de manière valide », a déclaré le juge président David Maraga, alors qu’à l’extérieur de la Cour suprême, autour de laquelle un important dispositif policier avait été déployé, des partisans de Raila Odinga ont laissé éclaté leur joie.
Uhuru Kenyatta, 55 ans, élu pour la première fois en 2013, avait été proclamé vainqueur par la Commission électorale (IEBC) le 11 août, avec 54,27% des voix contre 44,74% à Raila Odinga, 72 ans, déjà battu en 1997, 2007 et 2013. L’opposant avait saisi la Cour suprême en 2013, mais avait alors été débouté.
Odinga n’a « plus confiance » dans la Commission électorale
« C’est un jour historique pour le peuple kényan et par extension pour les peuples du continent africain », a déclaré le leader de l’opposition, précisant que l’invalidation d’une élection présidentielle par un tribunal était une première sur le continent. Il a ajouté n’avoir « plus confiance » dans la Commission électorale actuelle, estimant qu’une nouvelle équipe devait conduire la prochaine élection présidentielle.
Incohérences « délibérées et calculées », selon les avocats d’Odinga
Devant la Cour suprême, les avocats de l’opposition ont argué que le processus de compilation et de vérification des résultats avait été marqué par des erreurs et incohérences « délibérées et calculées », destinées à gonfler le nombre de voix de M.Kenyatta et diminuer celui d’Odinga.
Ils ont notamment reproché à l’IEBC d’avoir trop tardé à publier de nombreux procès-verbaux de bureaux de vote et circonscriptions, les seuls à faire légalement foi. Ce laps de temps a pu, selon eux, permettre leur falsification.
Il reste désormais à choisir une date pour une nouvelle tenue de l’élection présidentielle.
Source : Jeune Afrique