Politique

[Présidentielle Gabonaise du 26 août] Une bataille historique face à l’afflux de 27 candidatures


Abidjan, le 20-07-2023 (lepointsur.com) Le Gabon se prépare pour une bataille électorale épique alors que le pays se noie sous un afflux de candidatures pour l’élection présidentielle du 26 août prochain. Avec 27 candidats enregistrés, le choix s’annonce délicat, voire complexe pour les quelque deux millions d’électeurs qui devront désigner leur futur président parmi une pléthore de prétendants.

Le Centre Gabonais des Élections (CGE) a déjà validé 20 des candidatures reçues jusqu’à la date limite du 16 juillet 2023, tandis que les 07 autres sont en attente d’examen, laissant ainsi entendre que le nombre de candidats à la magistrature suprême pourrait encore s’accroître.

Toutefois, il faudra patienter jusqu’au 26 juillet pour la publication officielle de la liste complète des candidats, ce qui permettra de jauger les forces en présence et d’identifier les véritables challengers du président sortant Ali Bongo Ondimba, qui brigue un troisième mandat. Cette élection, déjà marquée par son caractère exceptionnel, pourrait être sujette à des surprises puisqu’il est peu probable que tous les candidats parviennent jusqu’au bout du processus électoral. Des alliances pourraient se former, tout comme des désistements pourraient intervenir.

En attendant la publication des listes et le lancement de la campagne électorale, où chaque candidat devra présenter son projet de société en espérant le plébiscite de ses compatriotes, le débat porte actuellement sur la loi électorale. En effet, les dernières modifications du Code électoral, récemment adoptées par le parlement, suscitent des vives tensions.

La plateforme Alternance 2023 et les membres du Consortium de la société civile pour la transparence électorale et la démocratie au Gabon (Coted-Gabon) ont saisi la Cour constitutionnelle en déposant un recours en annulation. Ces organisations exhortent les citoyens à se mobiliser pour contrecarrer ce qu’elles considèrent comme « un recul de la démocratie« , notamment en raison de la suppression de l’enveloppe accolée.

Selon certains acteurs de la société civile, l’utilisation des enveloppes accolées avait permis de mettre fin à la pratique de l’achat de votes, car les électeurs ne pouvaient plus sortir de l’isoloir avec les bulletins des candidats qu’ils n’avaient pas élus, empêchant ainsi toute preuve de leur vote pour un acheteur potentiel. Cependant, avec les récentes modifications apportées, ce système de fraude serait à nouveau possible, laissant craindre des élections entachées de violence, avant, pendant et après le scrutin.

Alors que la Cour constitutionnelle doit se prononcer prochainement sur cette question sensible, le chef de l’État, en tant que « garant des institutions« , est interpellé pour ne pas promulguer cette loi qui ternit l’image du Gabon en lui conférant l’apparence d’une « République bananière« .

Le 26 août prochain sera l’occasion pour les Gabonais de participer aux élections générales, lors desquelles ils devront élire les conseillers municipaux, les membres du parlement et, bien sûr, le Président de la République, qui sera élu pour un mandat de sept ans.

En résumé, le trop-plein de candidatures pour cette élection historique et la controverse entourant la loi électorale promettent une campagne électorale animée, ponctuée d’incertitudes et de passionnants rebondissements. Les Gabonais devront faire un choix crucial pour l’avenir de leur pays, et les jours à venir seront riches en suspens quant à l’issue de cette bataille pour la magistrature suprême.

Médard KOFFI

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