Présidentielle au Gabon/ Le candidat unique de l’opposition, Jean Ping dévoile les grandes priorités #gabon
Libreville, 19-08-16 (lepointsur.com) Jean Ping, candidat unique du Front uni de l’opposition à l’élection présidentielle du 27 août 2016, est désormais investi candidat du consensus pour une véritable alternance démocratique.
Dans le programme politique commun intitulé : ’’Le Gabon à l’abri de la peur, le Gabon à l’abri du besoin », l’ancien président de la Commission de l’Union africaine égraine ses propositions en matière d’économie et d’emploi.
Le candidat unique de l’opposition, Jean Ping est revenu sur l’emploi à court terme. L’investissement dans l’éducation et la formation constitue, selon cela se présente comme le point de départ pour accroître le niveau de compétence et former la main d’œuvre gabonaise en adéquation avec les besoins des entreprises. Il a exhorté les jeunes, les femmes et les hommes, à la création d’entreprise privée.
Dans le projet, il souhaite moderniser la réglementation en vigueur. Economiste et ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) il propose la révision du Code du Travail, afin de l’adapter aux exigences de ce domaine en pleine mutation. Pour aider chacun des gabonais dans son parcours professionnel, il considère comme « indispensable » la réforme de l’Office national de l’emploi, qu’il prétend restructurer pour mieux répondre à la mission première que l’État lui a assignée.
Il veut freiner l’exode rural, en particulier chez les jeunes, en privilégiant l’agriculture et le tourisme. Et de préciser: « Le Gabon a besoin de mettre en œuvre une politique volontariste de diversification de son économie et d’accroissement de sa production hors pétrole, qui prenne en compte ses avantages comparatifs et son potentiel naturel : agriculture, pêche, élevage, industrie et services. »
Pour des « filières d’avenir » qui seront choisies en concertation avec toutes les parties prenantes, il souhaite mettre en place des « incitations fiscales et un accompagnement institutionnel », ainsi qu’une « politique d’aide à l’exportation ».
Le futur président du Gabon, s’il venait à être élu, Jean Ping se dit « déterminé à permettre le développement des activités de production de biens et de services par des entreprises privées dans un environnement compétitif, attractif et offrant toutes les garanties de sécurité et de stabilité, notamment juridique, dans un esprit de partenariat entre le public et le privé ». Apportant une grande attention à la gestion des ressources naturelles et à la protection de l’environnement, Jean Ping souhaite « développer des partenariats public-privé et appliquer les principes de gestion durable à l’ensemble des ressources naturelles du pays, renouvelables ou non ».
Le diplomate gabonais ajoute que « des plans stratégiques seront mis en place avec l’appui de l’ensemble des parties prenantes (administrations sectorielles, opérateurs privés, société civile, communautés locales et scientifiques) » pour chacune des ressources identifiées et en fonction des zones concernées. Concernant la question pétrolière et le gaz, il souhaite relancer l’exploration pour acquérir de nouvelles réserves via des appels d’offres bien paramétrés et « dans un climat de confiance pour les investisseurs, qui sont de précieux partenaires ».
Aussi, propose-t-il « d’assurer la sécurité, la stabilité et l’attractivité des investissements privés conformément aux dispositions pertinentes du droit OHADA ; d’offrir un accès égal et transparent aux marchés publics, conformément aux meilleures pratiques internationales en la matière ; de réformer le Code des impôts pour instaurer une fiscalité qui favorise l’investissement en allégeant l’impôt sur les bénéfices et en reportant cette fiscalité sur les dividendes ; de créer un fonds de développement des entreprises pour mettre à la disposition des promoteurs nationaux les capitaux disponibles pour la création et le développement d’entreprises, notamment à l’intérieur du pays ».
Ancien ministre d’État et directeur de cabinet d’Omar Bongo, Jean Ping a également mené une carrière internationale : d’abord représentant du Gabon à l’Unesco (1978-1984), après une carrière ministérielle dans son pays, il préside l’assemblée générale de l’ONU en 2004-2005 et est élu président de la commission de l’Union africaine en 2008, poste qu’il occupe jusqu’en 2012. Chose espérer que toutes ces idées et projets pour sortir du Gabon du marasme économique puissent être budgétisés et chiffrés avec une véritable projection économique. Mais avant, Jean Ping et tous ses colistiers de l’opposition doivent dans un premier temps, évincer dans les faits Ali Bongo du pouvoir présidentiel.
Julien Kapi, Une correspondance particulière au Gabon avec Info24.com