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Premier Forum Franco-Africain de Cancérologie du 2 Au 3 février 2015 à Paris/La Côte d’Ivoire à l’honneur


La ministre de la Santé et de la Lutte conte le Sida, Raymonde Goudou Coffie (Ph:Dr)

La ministre de la Santé et de la Lutte conte le Sida, Raymonde Goudou Coffie (Ph:Dr)

Abidjan, le 3-2-15 (lepointsur.com)-Le Dr Raymonde GOUDOU COFFIE, Ministre de la santé et de la lutte contre la SIDA, participe ce Mardi 03 Février 2015 au premier forum de haut niveau sur le cancer qui a pour thème : « les systèmes de santé et l’accès à l’innovation en termes de coûts, de politique de développement de la santé, de ressources humaines et de matériels ». Au cours de cette rencontre qui réunit tous les cancérologues Franco-africains, le Dr Raymonde GOUDOU COFFIE, invitée d’honneur dudit forum se prononce sur : Le système de santé ivoirien dans son organisation, son financement, et sa gestion en termes d’acquis et faiblesses, les résultats majeurs obtenus, les reformes ou innovation pour améliorer l’accès à des soins de qualités : CAS DU CANCER et es perspectives.

En abordant le premier chapitre de son exposé, au titre de l’organisation, le premier responsable du système sanitaire ivoirien a expliqué que le système de santé ivoirien est composé du niveau central qui est chargé de définir la politique de santé, Le niveau intermédiaire représenté par les directions régionales est chargé de la coordination de mise en œuvre de la politique national de santé, Le niveau périphérique représenté par les directions départementales est chargé de la mise en œuvre de la politique national de santé.

Au titre des infrastructures, il faut noter que La côte dispose d’un important réseau de soins où cohabitent le secteur public et le secteur privé en plein essor. Selon une étude réalisée en 2014 par le BNETD, 2091 établissements publics ont été recensé sur toute l’étendue du territoire national. Ce secteur contribuant pour environ 60% de l’offre total de soin est reparti comme suit : 1945 établissements sanitaires de premier contact (ESPC) correspondants au niveau primaires des soins, 108 établissements de niveau 2 et 38 établissements de niveau 3.

Quant au secteur privé, il représente 40% de l’offre de soin avec un volet lucratif constitué de cliniques privées et un volet non lucratif constitué de plus de 140 établissements de type confessionnel et ONG. Malgré cet important dispositif, les plateaux techniques de plusieurs établissements sanitaires ne sont pas aux normes. Ce entraine ainsi une désorganisation du système de référence et de contre référence.

Fort de tout cela, l’Etat de côte d’Ivoire à travers le programme présidentiel d’Urgence (PPU) et l’appui des partenaires a entrepris un vaste programme de construction, de réhabilitation, et d’équipement des établissements sanitaires. C’est entre autre la construction de l’Hôpital Général d’Adjamé, l’Hôpital Général de Gagnoa, et l’Hôpital Saint Joseph Moscati de Yamoussoukro. A cela s’ajoute la réhabilitation et l’équipement des services d’urgence des quatre  CHU (Bouaké, Cocody, Treichville et Yopougon) et le service de Néonatalogie du CHU de Cocody.

Au titre des ressources humaines en santé, elle a indiqué que l’effectif global des agents de santé s’élève à environ 32.000 agents avec une mauvaise répartition géographique du personnel soit un ratio de 1 médecin pour 20.000 habitants dans certaines zones qui ne correspondent pas aux normes de l’OMS (1 médecin pour 10.000 habitants) c’est pourquoi, la cartographie des ressources humaines a été inscrite comme activité majeure pour cette année 2015 à l’effet de mieux apprécier la distribution en ressources humaines et  améliorer leurs répartitions a-t-elle dit.

En termes de disponibilité en médicament, l’approvisionnement des médicaments des structures publiques était jusqu’alors assuré par la Pharmacie de la santé publique. Face aux nombreuses ruptures en médicaments essentiel, le gouvernement ivoirien a entreprit une réforme de ladite structure avec l’appui des partenaires. Cette réforme a permis d’améliorer la disponibilité des médicaments à tous les niveaux de la pyramide sanitaire. Par ailleurs, la côte d’Ivoire dispose de cinq unités de fabrication de médicaments génériques, quatre grossistes répartiteurs et plus de 500 officines de pharmacies privées reparti sur toute l’étendue du territoire national. Malgré tout ce dispositif, Le marché ivoirien est inondé par les médicaments illicites et contrefaits. Le gouvernement dans sa quête de lutter contre ce phénomène a mis en place un comité national de lutte contre le trafic illicite et la contrefaçon des médicaments (COTRAMED). Ce comité a permis de procéder à la saisie d’importante quantité de produits illicites.

  • Financement

Le financement du système de santé a évolué en 3 phases majeures que sont :

Un financement reposant quasi entièrement sur le budget alloué par l’Etat au secteur de la santé. Cette phase s’est étendue de 1960, année des indépendances de la côte d’ivoire au milieu des années 90. Cette phase a été suivie d’une période pendant laquelle l’Etat, en repose à la crise économique qu’a connue la Côte d’ivoire dans les décennies 1980 s’est vue contraindre d’instaurer un système de recouvrement des coûts conformément à l’initiative de Bamako afin d’assurer un niveau de financement minimal des services de santé. Cependant, la pression que cette décision a exercée sur le système des soins a emmené l’Etat à ajuster cette politique en une mesure d’exemption sélective de payement (gratuité ciblée). Il faut noter que le niveau de financement de la santé reste faible au regard des besoins de financement du secteur. En côte d’ivoire, seulement 6% du budget national est consacré à la santé. A partir de 2015 un nouveau mécanisme de financement de la santé en l’occurrence la couverture maladie universel prendra la relève de tous ces modes de financements.

 

II- QUELQUES  RESULTATS MAJEURS

  • Lutte contre la maladie à virus EBOLA

L’épidémie de la maladie a virus Ebola déclarée en Mars 2014 en Guinée et qui s’est très vite propagé dans plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest en l’occurrence le Liberia, la sierra Léone, le Nigeria, le Sénégal et le mali constitue une réelle menace pour la côte d’Ivoire. Face à cette menace, nous avons pris très tôt des mesures qui ont permis à ce jour de ne connaitre aucun cas de contamination en côte d’ivoire. Les moyens ont été dégagés par le gouvernement avec l’appui des partenaires pour financer les activités de prévention, de formation, de renforcement des capacités logistiques et pour aménager des sites de traitement à Abidjan et dans certaines villes frontalière des pays touchés. Un plan de contingence d’un montant de 57 145 093 596 FCFA (114 290 187 USD) qui prend en compte tous les aspects (prise en charge des cas, construction d’un centre de prise en charge des maladie à haut potentiel de transmission, relèvement à un niveau P4 de l’institut pasteur de côte d’ivoire)

  • Lutte contre le cancer et les hépatites

Le cancer constitue de plus en plus un problème de santé public pour notre pays. Selon le rapport de GLOBOCAN (structure internationale qui publie les statistiques sur le cancer) 12002 nouveaux cas ont été enregistrés en 2012 contre 9700 en 2000. Pour faire face à cette menace, le gouvernement ivoirien a développé des stratégies de préventions, de diagnostics précoces et d’accès aux soins. Il faut noter que 16 000 jeunes filles ont été vaccinées contre le papillomavirus  humain pour prévenir contre le cancer du col de l’utérus. De même, 70 sites de dépistages du cancer du col de l’utérus ont été installés à travers le pays et 30 000 femmes ont été dépistées. Une unité d’immunohistochimie  a été installée pour le diagnostic de certains cancers avec l’appui du laboratoire ROCHE et une convention a été signée entre le gouvernement et ce même groupe ROCHE pour offrir une thérapie ciblée à 5000 femmes atteintes d’un cancer de sein entre 2015 et 2020. Pour la prise en charge du cancer pédiatrique, un Protocol d’accord a été signé entre la fondation LALLA SALMA et le Ministère de la santé et de la lutte contre le sida. S’agissant des hépatites virales, la convention avec le laboratoire ROCHE permettra aussi de prendre en charge les personnes en charge d’hépatite B. Désormais, les patients ne payeront que 10% du coût du traitement médical. Ainsi, une injection d’interféron pédiculé qui coûte 153 000 FCFA ne reviendra qu’à 15 000 FCFA pour le patient.

  • Lutte contre le VIH SIDA

Depuis 2ans, se tient de façon régulière, sous la présidence du président de la république le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS). Il faut noter que dans le cadre du renforcement de la réponse national face au VIH SIDA, le gouvernement a adopté une loi portant régime de prévention, de protection et de répression en matières de lutte contre le Sida sur le VIH. Cette loi a été ensuite votée par l’assemblée nationale le 14 Juillet 2014. En 2013, nous enregistrons un accroissement de la couverture en ARV pour les femmes enceintes séropositives qui passent à 75% contre 55% en 2012. Le taux de prévalence national qui selon l’ONUSIDA est passé de 3.7% en 2012 à 2.7% en 2014.

La Ministre de la santé et de la lutte contre le sida ferra aussi le point des actions menées contre le tabagisme, la tuberculose et la lutte contre les maladies métaboliques. Elle parlera surtout des reformes, des innovations en vue d’améliorer l’accès des soins de qualité. Concernant l’accessibilité financières des populations aux soins de qualités et innovant, le point de mire des reformes est l’introduction de la couverture maladie universelle. Celle-ci comprend 2 régimes : Un régime contributif dénommé régime général de base (RGB) financé par les cotisations des assurés qui vise la majorité de la population résident en côte d’ivoire et un régime non contributif dénommé régime d’assistance médicale qui vise les indigents et dans lequel l’Etat se substitue aux assurés pour le payement des cotisations.

PERSPECTIVES

Nous comptons poursuivre le relèvement des défis majeurs pour un meilleur accès des populations à des soins de santé de qualité et de proximité. Notamment par : L’ouverture de trois nouveaux centres d’hémodialyse, la construction avec l’appui de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), d’un Centre National de Radiothérapie et d’Oncologie Médicale (CNROM) pour la prise en charge global du cancer, la construction de l’institut de Médecine Nucléaire d’Abidjan dans l’enceinte du CHU de Cocody, l’opérationnalisation de la Couverture Maladie Universelle, à travers la poursuite du développement des outils de sa mise en œuvre et les essais pilotes, la poursuite du processus de la réforme hospitalière, avec l’élaboration des textes fondamentaux qui définiront les options de groupements hospitaliers et le statut des  groupements et des personnels, la réorganisation du secteur sanitaire privé grâce à la révision des textes qui règlementent son fonctionnement et une plus grande vigilance dans l’attribution des autorisations d’ouverture, le renforcement des campagnes de sensibilisation sur la planification familiale, le dépistage volontaire du VIH/sida et dépistage précoce et de traitement des cancers, le développement du concept « Ma Santé, Ma Vie » qui est une conscientisation de la population pour une prise en compte responsable de sa santé.

Lepointsur.com avec le sercom du ministère de la Santé

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