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Pour ses ambitions démesurées : Mabri déchire l’appel de Daoukro


Alors même qu’on le croyait résolument engagé pour la réélection du candidat du RHDP, Alassane Ouattara au soir du 31 octobre 2015, le président de l’Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), Albert Toikeusse Mabri a fait une sortie lors de son dernier passage à Paris qui laisse perplexe certains observateurs. Qui qualifient les propos du ministre d’Etat, du Plan et du Développement d’inappropriés. Décryptage.

Ce qu’il reproche à Alassane Ouattara

« L’appel de Daoukro est un appel et non un accord. Nous nous sommes liés au RHDP par un accord signé à Paris. Au-delà de ça, il n’y a pas d’autres accords qui nous lient (…) C’est moi qui serais le candidat des houphouëtistes en 2020 ». Dixit Albert Mabri Toikeusse à l’occasion de son passage dans la capitale française, où il s’est adressé à ses compatriotes de la diaspora. Cette sortie du président du parti arc-en-ciel a irrité plus d’un houphouëtiste.

« Nous sommes quelque peu surpris par ces propos du camarade Mabri. Celui-là même qui a pris à bras le corps la décision de la candidature unique du Président Alassane Ouattara comme le candidat de notre coalition. Parce que comme recommandé par le doyen Henri Konan Bédié, le rôle de chacun d’entre nous depuis la cérémonie d’investiture est d’aller parler du candidat du RHDP aux populations pour sa réélection dès le premier tour au soir du 31 octobre 2015. 2020, étant encore loin, le mot d’ordre est de se concentrer sur la campagne de notre candidat, Alassane Ouattara (…) Ces propos jettent le doute dans l’esprit des membres de la coalition que nous sommes. Cela, nous fait douter de la sincérité des uns et des autres… » S’est offusqué sous le sceau de l’anonymat ce militant du Rassemblement des Républicains (RDR).

Qui poursuit : « Ils sont nombreux aujourd’hui, les observateurs qui doutent désormais de la sincérité des membres de la coalition des houphouëtistes(…) Avant qu’on nous demande d’aller sur le terrain pour rencontrer les électeurs, tout le monde sait que l’appel de Daoukro n’est pas un accord. Toutefois, tout le monde sait également que ceux de nos camarades qui ne partageaient pas la vision du président du PDCI-RDA, Aimé Henri Konan Bédié l’ont exprimé clairement. Ils sont allés ailleurs. Le ciel n’est pas tombé sur la tête des Ivoiriens.

Voilà pourquoi, nous disons que la sortie de notre camarade Mabri est inappropriée dans le contexte actuel. Nous disons que ces problèmes d’alternance pourront être débattus après l’élection de notre candidat. Parce que nous avons le devoir de respecter notre engagement d’accompagner le candidat choisi par les houphouëtistes au cours d’une cérémonie officielle. Alors, nous pensons que ce sont nos adversaires qui devraient s’attarder sur ces questions de la sincérité de l’alternance 2020 et non nos camarades… » A renchéri notre interlocuteur, sensiblement remonté contre le président de l’UDPCI qu’il soupçonne d’avoir des ambitions politiques à tout le moins démesurées. Pour étayer cette assertion, il s’est interrogé.

« Quelle image et impression Mabri voulait-il donner à nos compatriotes de la diaspora avec qui, il s’est entretenu. Voulait-il montrer à ces derniers qu’après Alassane Ouattara, il est le seul leader houphouëtiste qui mérite de briguer la présidentielle en disant c’est moi qui serais le candidat des houphouëtistes en 2020 (…) Quelle est l’opportunité de tels propos,   si ce n’est que remettre en cause les directives du directoire du RHDP.  En insistant sur le fait que l’appel de Daoukro n’engage pas l’UDPCI que veut insinuer Mabri, le tout-puissant ministre d’Etat, du Plan et du Développement de Alassane Ouattara, celui-là même qui a été désigné candidat unique de la plate-forme ? Quand on analyse les faits, on a l’impression que Mabri veut extérioriser une rancœur enfouie en lui.

Comme par exemple, le fait de se voir écarter de la direction de campagne du candidat Alassane Ouattara. En tout état de cause, au moment, on le scrutin présidentiel avance à grands pas, nous avons plus besoin de parler d’une même voix que de fissurer nos murs qui ne serait que profitable à l’ennemi, à l’adversaire. Cela, je pense que le camarade Mabri doit le comprendre. A moins qu’il ait décidé d’emprunter la voie sinueuse du camarade Anaky Kobena… » A conclu notre interlocuteur, qui a appelé toute la famille houphouëtiste à la vigilance.

EKB

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