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Les portables et tablettes sont-ils dangereux pour les enfants?


Deux rapports pointent les probables effets secondaires des smartphones et autres appareils émetteurs d’ondes, surtout chez les jeunes enfants.

Les téléphones et les enfants sont comme des aimants. Ils sont irrésistiblement attirés l’un par l’autre. Sauf que la promiscuité

des ondes et des enfants est à proscrire selon l’avis que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) vient de publier. L’étude, très prudente, estime qu’il existe « un effet possible des radiofréquences sur les fonctions cognitives de l’enfant » et que « les données disponibles permettent de conclure à un effet possible des radiofréquences sur le bien-être des enfants ». Mais l’étude estime qu’il n’est pas possible de conclure à un effet cancérogène ou à un effet sur le système immunitaire et que « les données actuelles issues de la littérature internationale, ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’effets chez l’enfant sur le comportement, les fonctions auditives, le développement, le système reproducteur ».

Pas de téléphone dans les poches

Néanmoins, l’Agence constate une augmentation de l’exposition de la moelle osseuse ou du cerveau des enfants par rapport aux autres, mise en évidence par certaine études dosimétriques et recommande en conséquence de diminuer les valeurs limite d’exposition. Concrètement, le couperet tombe: les parents doivent limiter l’utilisation par les enfants des tablettes, téléphones et autres appareils émetteurs d’ondes. Ils doivent aussi veiller à ce que le téléphone ne reste pas allumé au contact du corps (poche de pantalon ou de haut par exemple) pour éviter les éventuels effets thermiques.

Faut-il paniquer et interdire immédiatement tout contact des enfants avec les ondes? Il est de toute façon très difficile d’éviter l’exposition aux sources de rayonnement électromagnétiques présentes dans l’environnement. L’Agence rappelle que ces sources sont innombrables et dépassent le cadre du téléphone portable: champs basses fréquences provenant du transport et de la distribution d’électricité, les radiofréquences issues des sources de radio et de télévision, la communication mobile et tous les appareils domestiques qui émettent des rayonnements (les dispositifs de veille-bébés, les jouets connectés, le wifi par exemple). Mais le téléphone mobile reste la source majeure car c’est la source la plus intense.

L’exposition commence in utero

L’Agence souligne que l’exposition commence dès le plus jeune âge à cause du développement rapide des technologies de communication mobile qui place ses sources à proximité, parfois au contact du corps, des enfants. « Dès la phase de développement in utero », s’alarme l’étude de l’Agence.

Dans le détail, les ondes électromagnétiques émises par les téléphones portables, les tablettes tactiles ou les jouets connectés peuvent avoir des effets sur les fonctions cognitives – mémoire, attention, coordination – des enfants. Le rapport a noté des effets négatifs sur le bien-être (fatigue, troubles du sommeil, stress, anxiété). Il n’a pas été possible de lier ces effets aux ondes elles-mêmes, ce serait en revanche l’utilisation du portable qui aurait ses effets négatifs. Cette hypothèse est renforcée par le constat d’une corrélation entre un usage intensif du téléphone portable et une santé mentale affectée qui se traduit par des comportements à risque, de la dépression ou des idées suicidaires. Les experts de l’agence ont malgré tout écarté une interdiction des téléphones portables aux moins de six ans, votée en 2010 mais dont le décret n’est jamais paru.

Corrélation entre portable et cancer

Une autre étude récemment parue aux Etats-Unis s’inquiète aussi des ondes électromagnétiques. Selon le Wall Street Journal, le Programme national de toxicologie des Etats-Unis a communiqué les résultats de son étude qui indique une corrélation entre les rayonnements électromagnétiques et le cancer. Pour les auteurs de l’étude, c’est la première fois qu’on met en évidence des effets autre qu’un simple réchauffement des tissus. Selon David Andrews, un chercheur du « Environnental Working group » cité par le journal américain, dans les radiofréquences, « il y a potentiellement des effets plus subtils et plus dévastateurs pour la santé ». « Si on se fonde sur cette étude, estime au contraire John Boice, à la tête du Conseil national de la protection contre les radiations, nous n’avons aucune raison de changer la réglementation. » D’autres scientifiques partagent son scepticisme. Inversement, Om Gandhi, professeur à l’université d’Utah, considère que les tests officiels sous-estiment la quantité de radiations venant des portables réellement absorbées par le corps humain.

Source: challenges.fr

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