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[Palais de justice d’Abidjan Plateau] Le film du long procès qui écroue le député, Alain Lobognon, à un an de prison ferme


-‘’L’immunité que me confère mon statut de député et d’ancien ministre n’est pas négociable’’, Alain Lobognon

Le procès en flagrants délits du député de Fresco, Alain Lobognon, ouvert à Abidjan, le mardi 29 janvier 2019, s’est achevé par la condamnation de l’élu du peuple à douze mois d’emprisonnement ferme et à 300 000 FCFA d’amende.

À la fin d’un long procès en flagrants délits d’environ 5 heures (13h30min-17h22), au Tribunal de première instance au Palais de justice d’Abidjan-Plateau, la justice a déclaré le député élu de Fresco, Alain Lobognon, ‘’coupable’’ de divulgation de fausses nouvelles et l’a condamné à ‘’un an de prison ferme’’ et 300 000 FCFA d’amende.

C’est sous haute surveillance de toutes les unités de la police nationale que le procès du député, Alain Lobognon a débuté ce mardi après-midi à 13h30min, après avoir interdit l’accès de la salle d’audience à plusieurs députés de la République de Côte d’Ivoire venus témoigner de leur solidarité à leur collègue.

Malgré le soutien de ses pairs, Alain Lobognon retourne à la Maca

À l’entame du procès, les 8 avocats de l’ex-ministre des Sports, Alain Lobognon, dont Mme Affoussiata Bambara Lamine étaient présents dans la salle. D’autres avocats et non des moindres se sont ensuite signalés pour la défense du député de Fresco, l’honorable Alain Lobognon.

Avant de démarrer le procès, le procureur a demandé au député Lobognon d’enlever son écharpe de parlementaire, bardée des couleurs du drapeau (orange-blanc-vert) de la Côte d’Ivoire. La demande s’est butée au refus du député qui a estimé qu’il a été convoqué en tant que député de la nation. Mais, M. Lobognon a fini par ôter son apparat, après suspension de la séance pour une première fois vers 14h20min.

À la reprise aux environs de 15h, le collectif d’avocats de la défense a demandé la relaxe ‘’purement’’ et ‘’simplement’’ du député Alain Lobognon au motif, selon eux, dans le cadre du flagrant délit, le prévenu devait être jugé le 15 janvier 2019, ou au plus tard le 16 janvier. Ce qui n’a pas été le cas parce que cela fait 15 jours qu’il est détenu sans jugement. Les avocats du député Alain Lobognon ont estimé que ‘’les droits du prévenu ont été bafoués’’.

Pour la suite du procès, environs vingt avocats se sont constitués bénévolement pour le défendre. Sorti temporairement de la salle avec ses six avocats, sur place, plus d’une dizaine d’avocats se sont spontanément constitués pour le défendre.

Par ailleurs, ces avocats bénévoles ont payé eux-mêmes leurs droits de plaidoirie, pour apporter leur pierre à ce qu’ils qualifient de ‘’procès de la honte’’. Malheureusement, ils ont claqué la porte du tribunal en pleine audience.

Seul contre le juge, le député de Fresco, a continué à se défendre. Il a dénoncé ‘’un procès politique’’, accusant le procureur de rendre des propos venant d’un parti politique. « Il peut me poursuivre, me condamner, mais qu’il sache que la Constitution n’est pas négociable. L’immunité que me confère mon statut de député et d’ancien ministre n’est pas négociable. C’est la loi qui le dit, et c’est la Constitution qui le dit », a martelé l’élu de la nation, avant le verdict final.

Kpan Charles

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