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Naufrage au large de l’Italie : 600 personnes enfermées dans une cale réfrigérée, 75 personnes portées disparues


Nouveau drame au large des côtes italiennes. Mercredi, le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés a annoncé que 75 personnes étaient portées disparues après un naufrage, alors qu’au moins quarante-cinq avaient trouvé la mort la veille.

« Environ 75 personnes sont portées disparues après un naufrage », a indiqué, mercredi 2 juillet, le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) en Italie, citant des survivants qui ont été conduits, mardi 1er juillet, dans le port sicilien de Catane.

« Un groupe de 27 personnes transportées mardi matin par des navires du dispositif ‘Mare Nostrum’ à Catane a affirmé que 75 autres personnes, qui seraient donc disparues en mer, se trouvaient dans l’embarcation sur laquelle ils voyageaient », indique un communiqué du HCR.

Un canot pneumatique surchargé.

« Selon les éléments recueillis jusqu’à présent, le naufrage se serait produit en raison du très mauvais état du canot pneumatique qui était surchargé car il y avait 101 personnes sur cette embarcation », a déclaré le procureur de Catane, Giovanni Salvi, qui a ouvert une enquête, selon les médias.

Ce naufrage se serait produit ces derniers jours dans le Canal de Sicile, le bras de Méditerranée qui sépare l’Afrique du Nord des côtes italiennes. Il intervient trois jours après la découverte de 45 cadavres à bord d’une autre embarcation de réfugiés.

Selon le procureur de Catane, l’enquête ouverte par la police et la capitainerie de port fait penser qu’environ 70 personnes sont disparues dans ce naufrage et 27 ont été sauvées par un cargo. « Ces informations restent provisoires », a ajouté cependant le magistrat.

Nouvel Auschwitz de la Méditerranée

Ces 70 à 75 personnes portées disparues viennent s’ajouter au drame de mardi 1er juillet, où quarante-cinq migrants, et non une trentaine comme initialement annoncé, ont trouvé la mort dans un bateau surchargé et par la suite remorqué par la marine italienne, jusqu’en Sicile.

Selon les secours, toutes les victimes sont des hommes, majeurs, en provenance de l’Afrique centrale et les premiers témoignages de rescapés font état de scènes d’horreur pendant la traversée. Une partie des victimes ont été enfermées dans une cale frigorifique où est stocké normalement le poisson sur les bateaux de pêche. Ils sont morts asphyxiés par des gaz d’échappement et en raison de l’entassement.

Des migrants en larmes ont expliqué aux sauveteurs avoir tenté de secourir leurs proches et amis, mais les trafiquants ont refusé d’ouvrir la porte. « Je n’avais jamais vu autant de gens entassés comme ça, 600 personnes sur une longueur de 20 mètres », a raconté Stefano Frumento, capitaine d’une frégate qui a participé au sauvetage, au quotidien « La Stampa ». « Ce trou avec des dizaines de corps entassés les uns sur les autres c’était comme une fosse commune, c’est le nouvel Auschwitz de la Méditerranée », a pour sa part réagi un policier sicilien, Nico Ciavola.

Jeune Afrique avec AFP

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