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Mutineries et défiance à l’autorité : le dialogue, ultime solution à ces humiliations de trop #Militaires


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 15-5-2017) Le Président Ouattara continuera-t-il d’écouter les laudateurs et autres flatteurs qui lui demandent de ne pas céder au mouvement d’humeur des 8400 soldats qui, depuis le jeudi 11 mai 2017, se répand davantage au sein de plusieurs casernes à Abidjan et à l’intérieur du pays ?

Pendant ce temps, les mutins bloquent divers endroits névralgiques à travers tout le pays. Notamment à Bouaké où le fil des camions ne cesse de s’allonger dans les différents corridors donnant accès à la ville. A Abidjan, plusieurs d’entre eux ont réussi la prouesse de paralyser les administrations, les commerces et plusieurs établissements bancaires, en se rendant maîtres de la commune du Plateau, le centre des affaires, au cours de la journée du lundi 15 mai 2017.

Dans le village d’Akouédo où se trouve la plus grande caserne du pays, des tirs de Kalachnikov ont été entendus pendant plusieurs heures. L’axe Abidjan-Bingerville est resté bloqué pendant plusieurs heures par les militaires mutins qui paradaient fièrement armes aux poings. Au camp Gallieni, toujours sous leur contrôle, la situation n’est pas rose pour le Chef d’état-major général Touré Sékou, désormais interdit d’accès à ses bureaux, selon des sources concordantes.

Après avoir réussi le blocus de Bouaké, des informations font état de celui d’Abidjan avec l’occupation du corridor de Gesco donnant accès à la ville. Alors que le Cemag Touré Sékou annonçait une opération militaire, les militaires mutins gagnent encore plus de terrain. Face à ce que l’on pourrait qualifier d’humiliation des militaires loyalistes devant qui a cours l’évolution des mutins, la seule issue qui vaille la peine d’être explorée reste le dialogue. Il est temps que le pouvoir, avec à sa tête le Président Ouattara se fasse violence pour entrer en négociation avec les véritables militaires concernés par cette affaire de reliquat de primes.

A ce niveau déjà, le Pdci le grand allié et l’Udp-Ci ont donné le ton. En plus d’apporter son soutien au Président de la République, le parti d’Henri Konan Bédié demande au gouvernement « de poursuivre le dialogue afin de régler définitivement ce contentieux ». La formation politique arc-en-ciel dirigée par Albert Mabri Toikeusse abonde dans le même sens et appelle le gouvernement et les soldats au dialogue.

A l’évidence, les recommandations de ces deux alliés du pouvoir Ouattara semblent les meilleures contre des opérations militaires aux issues incertaines. Quand l’on sait la détermination des 8400 soldats à revendiquer leurs primes, le Président de la République gagnerait à faire fi des considérations pour, enfin porter son galon de chef suprême de l’Armée et négocier avec les mutins. C’est sûrement à ce prix que la sérénité reviendra en Côte d’Ivoire

Idrissa Konaté

idrissa74@yahoo.fr

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