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Mutineries à répétition/Lundi 15 mai 2017 : récit d’une journée qui a paralysé l’économie nationale #Militaires


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 16-5-2017) S’il y a une chose dont la croissance et le développement ont du mal à s’accommoder, c’est bien le désordre et particulièrement le désordre militaire ponctué de mutineries et autres coups d’Etat. Malheureusement, au cours de ces derniers mois, la Côte d’Ivoire est devenue championne de mutineries au grand dam des nombreux opérateurs économiques qui ont eu confiance en ce pays.

La vague de mouvement d’humeur qui s’est emparée des militaires depuis le jeudi 11 mai 2017 en est bien l’illustration. Débuté, en effet, ce jeudi de triste mémoire, le mouvement s’est étendu jusqu’au lundi 15 mai 2017 dans la quasi-totalité des casernes du pays. Au cours de cette journée qui marquait le début de la semaine, les militaires ont durci le ton sur les différents espaces dont ils s’étaient rendus maîtres.

A Abidjan la capitale économique notamment, les activités économiques étaient au ralenti. D’autant plus que sortis des principales casernes de la ville, les militaires mutins se sont illustrés par des tirs nourris dans diverses communes. Pris de psychose, les citoyens ont préféré rester chez eux. Ceux qui avaient pris le courage de se rendre à leur service ont été priés par les patrons de rentrer à la maison.

Pour ne pas s’exposer à d’éventuels pillages, comme c’est souvent le cas lorsque survient ce genre de situation, la plupart des entreprises et commerces ont préféré baisser les rideaux. Ainsi, les endroits de forte concentration d’hommes sont restés déserts. A Adjamé, les rues quasi-vides étaient marquées par les va et vient des militaires ayant vidé le camp Gallieni du Plateau pour se livrer à des tirs à travers le boulevard Nangui Abrogoua, principale voie commerciale de la commune. Le village d’Akouédo qui abrite deux casernes militaires n’a pas échappé à la donne. Il a été pris d’assaut par les militaires mutins qui n’avaient trouvé autre plaisir que d’effrayer les pauvres villageois quasiment à leur merci. Mieux, ces mêmes soldats se sont déployés sur l’axe principal qui mène à Bingerville, bloquant de ce fait l’accès à cette banlieue d’Abidjan.

Quant à la commune du Plateau, centre névralgique des affaires qui abrite toutes les administrations du pays, elle était interdite d’accès du côté de l’Indénié par des militaires excités qui y avaient érigé des barrages. S’il est vrai que Yopougon n’a pas fortement ressenti les effets de la mutinerie, quelques endroits dont le premier pont de cette commune ont essuyé des tirs nourris aux alentours de 11h. Toutefois, ce carrefour ainsi que ceux du sable et de la Siporex d’ordinaire bondés de véhicules, étaient presque déserts.

Au demeurant, l’on peut écrire sans risque de se tromper que les militaires mutins ont réalisé leur volonté de créer une journée ville morte à Abidjan et dans plusieurs autres villes importantes du pays, dont Bouaké et Daloa. Un signal fort à l’endroit des autorités militaires qui ont fini par réagir au cours de la soirée. Sur les antennes de la Rti, la télévision nationale, Alain-Richard Donwahi, Ministre auprès du Président de la République chargé de la Défense, annonçait qu’un accord avait été trouvé avec les mutins.

Idrissa Konaté

Photo (Dr)

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