La marche de la Coalition nationale pour le changement sécurisée de bout en bout par les forces de l’ordre.

CIV lepointsur.com (Abidjan, le 29-9-2015) La tempête annoncée lors de la marche de protestation de la Cnc (Coalition nationale pour le changement) sur la Rti et la Commission électorale indépendante (CEI) n’a finalement pas eu lieu lundi 28 septembre 2015. Un résultat satisfaisant dont le bénéfice rejaillit sur l’ensemble des différentes formations politiques et par ricochet sur l’ensemble des populations vivant en Côte d’Ivoire.

C’est ici, le lieu de lever le chapeau très haut pour le gouvernement qui, en autorisant cette marche, a ouvert une brèche à l’expression démocratique. En effet, en rendant publique, le samedi 26 septembre 2015, l’autorisation de la marche de la Cnc, le pouvoir ne faisait pas que faire une déclaration du bout des lèvres et abandonner les opposants sans véritable encadrement et mesure de sécurité.

Bien au contraire, le constat sur le terrain de la marche est sans appel. L’Etat a dégagé les moyens sécuritaires conséquents pour accompagner la démocratie. Un contingent de forces de l’ordre appuyées de sapeurs-pompiers militaires a encadré de bout en bout la marche depuis l’hôtel communal de Cocody d’où elle est partie jusqu’à la Commission électorale indépendante (Cei), avec au passage, une escale devant le siège de la Rti à Cocody.

Ce travail régalien des forces de l’ordre augure de lendemains heureux pour ce qui concerne la période électorale qui a très souvent entraîné les opposants et les forces de l’ordre dans une sorte de belligérance, ces deux dernières décennies. Rappelons que la marche de la Cnc s’inscrit en lettres d’or dans les anales des marches de l’opposition en Côte d’Ivoire. D’autant qu’elle reste la seule à ne pas avoir été réprimée depuis 1990, date du retour au multipartisme.

L’opposition fait preuve de responsabilité

S’il y a un fait qui a marqué les populations ayant suivi en direct ou par voie de média la marche de la Cnc, c’est bien le sens de responsabilité dont les leaders et les militants de cette coalition de l’opposition ont fait preuve tout le long de l’itinéraire de la marche. Rompant du coup les habitudes de violence, dans lesquelles, des opposants avaient installé la Côte d’Ivoire depuis le début des années du multipartisme en Côte d’Ivoire.

Le faisant, ils démontrent que l’usage de la violence n’est pas nécessaire pour se faire entendre. Mais mieux, ils veulent sortir la Côte d’Ivoire du cycle de violence qui la marque depuis 2000. Bien entendu, cette sortie des opposants de la Cnc est un signal fort à l’endroit de tous les oiseaux de mauvais augure qui annoncent à longueur de journée, l’Apocalypse dans le pays après l’élection présidentielle du 25 octobre 2015.

De façon disciplinée, Charles Konan Banny, Mamadou Koulibaly, Kouadio Konan Bertin et Gnangbo Kacou Wassimagnon, tous challengers d’Alassane Ouattara ont décidé d’emboucher la trompette de l’apaisement et rester fidèles au slogan ‘’Zéro mort’’ pendant cette période électorale.

Idrissa Konaté

Encadré: Le mur de glace s’effondre

Au-delà de tous sentiments personnels, la marche de la Coalition nationale pour le changement (CNC) a été une véritable aubaine de découvrir que l’Apocalypse n’attend pas la Côte d’Ivoire comme tente de le faire croire certains médias en manque de sensationnels et de scoops. Au-delà du petit nombre des marcheurs du 28 septembre 2015, seule la symbolique de la décrispation doit sous-tendre cette marche historique. Elle se présente désormais comme l’unique porte qui donne sur de possibles échanges avec le pouvoir longtemps accusé de rester sourd aux doléances de l’opposition. A coup sûr, l’effondrement de la glace entre les deux parties contribuera à donner plus d’assurances aux Ivoiriens et aux amis de la Côte d’Ivoire quant à la suite à donner à l’élection présidentielle du 25 octobre prochain.

I.K

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