Lutte contre l’insalubrité : L’Ong ‘’Volontaires villes propres’’ s’attaque aux maquis


L’artiste-comédien Zago, au nom de l’Ong, a remis du matériel de salubrité au maquis La Paillote.

L’artiste-comédien Zago, au nom de l’Ong, a remis du matériel de salubrité au maquis La Paillote.

Dans le cadre sa lutte acharnée contre l’insalubrité, l’Ong VVP (Volontaires villes propres) a procédé, le samedi 29 novembre 2014, au lancement de sa caravane de propreté dans les maquis d’Abidjan. C’est le maquis la Paillote sis à Niangon 27, dans la commune de Yopougon qui a prêté son espace pour la cérémonie.

« Nous sommes venus chasser la saleté du maquis La Paillote », a indiqué Luc-Mathias Lehou, le Secrétaire général de VVP. Car, selon lui, la saleté est à la base de toutes les maladies.

A sa suite, plusieurs autres messages de sensibilisation ont été adressés aux nombreux clients de cet espace de loisir. Notamment, celui de l’artiste comédien Zago. Qui, s’appuyant sur un exemple personnelle, a exhorté la sympathique population de clients à faire régner la propreté, au risque d’accuser les sorciers en cas de maladies graves, conséquences de l’insalubrité.

En plus des messages de sensibilisation auxquels le public a prêté une oreille attentive, des prestations artistiques, mimant des scènes de balayage, ont été servies. Puis du matériel de propreté composé de deux balaies à manche, deux balaies ordinaires, un sceau et d’une poubelle a été offert au gérant du maquis.

Le lendemain, dimanche 30 novembre 2014, la caravane de ‘’Volontaires Villes Propres’’ a marqué son deuxième arrêt au maquis Baoulé, toujours dans la commune de Yopougon.

Changement de décor certes, mais pratiquement la même ambiance, ponctuée de messages de sensibilisation pour des espaces de loisir salubres et sains. Avec, à la clef, des prestations artistiques et des dons de l’Ong en matériels de salubrité.

 

Entretien / Yao Kouakou Jean-Paul (Président de l’Ong ) : ‘’La propreté est le gage de la santé’’

Au terme des deux premières étapes de la caravane de salubrité qui, selon les organisateurs, débouchera sur le concours du maquis le plus propre, nous avons eu un entretien avec Yao Kouakou Jean-Paul, le président de l’Ong ‘’Volontaires Villes Propres’’. Il est longuement revenu sur les motivations de son organisation et les actions déjà menées dans le cadre de la promotion de la propreté.

Alex VVP 2

Monsieur Yao Kouakou Jean-Paul, vous êtes le Président de l’Ong VVP ou ‘’Volontaires Villes Propres’’. A quoi l’on peut s’attendre avec cette organisation ?

Merci pour l’occasion que vous me donnez de parler de notre Ong. Volontaires Villes Propres est, en effet, l’ensemble de tous les volontaires pour la promotion de la salubrité dans les villes de la Côte d’Ivoire. Nous voulons faire comprendre aux populations les enjeux de la propreté. Elles doivent savoir que la propreté est le gage de la santé. Aujourd’hui, en tant que volontaires, lorsque nous voyons les efforts de l’Etat pour que la Côte d’Ivoire soit forte, notre rôle à nous est de l’accompagner à avoir une population saine. Pour ce faire, nous procédons à des campagnes d’envergure au cours desquelles, nous sensibilisons les citoyens sur les bienfaits de la propreté.

Vous venez d’initier la caravane de la salubrité dans les maquis qui sera couronnée par le concours du maquis le plus propre. Une action qui sort de l’ordinaire. Qu’est-ce qui vous a inspiré à orienter la sensibilisation dans ces espaces de loisir ? Que recherchez-vous exactement ?

Nous recherchons toujours la propreté. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et laisser les maladies prospérer du fait de l’insalubrité. Notre volonté est de réduire au maximum la proximité des hommes avec les ordures. Vous n’êtes pas sans ignorer que les populations en Côte d’Ivoire cohabitent pratiquement avec les ordures ménagères. Evidemment, cette action de proximité dans les maquis contribuera à faire comprendre que la propreté est un impératif dans tous les espaces. Mieux, notre objectif est de réveiller le réflexe de propreté chez les clients des maquis qui, dans bien des cas, se rendent complices de l’insalubrité de ces endroits.

La caravane est-elle limitée seulement à la commune de Yopougon, ou bien va-t-elle s’étendre au-delà ?

Nous visons tout le territoire national. Voyez-vous, le besoin de salubrité se fait sentir partout en Côte d’Ivoire. C’est vrai que nous avons commencé la caravane à Abidjan, mais elle va s’étendre sur l’ensemble des villes de la Côte d’Ivoire.

Quels sont les moyens dont dispose l’Ong pour entreprendre de telles actions ?

C’est une Ong qui regroupe en son sein de jeunes volontaires. Nous n’avons pas des moyens en tant que tels, mais nous disposons d’un nombre important de jeunes Ivoiriens engagés au service de la salubrité de leur environnement. Des jeunes prêts à rendre le pays propre. Notre richesse est l’ensemble des jeunes prêts pour soutenir nos actions.

Depuis combien de temps existe l’Ong et quelles sont les actes concrets qu’elle a posés ?

L’Ong VVP existe il y a maintenant deux ans. Nous avons déjà procédé à des piquetages partout, pour que les populations des quartiers soient les premières à poser des actions de propreté. De sorte qu’elles ne contribuent pas, à travers des actes anti-citoyens, à salir les abords de leurs habitations.

De plus en plus, il est question de la Police privée d’hygiène publique. Qu’en est-il exactement ? Est-elle une police de répression comme la police nationale ?

Nous avons dans le cadre de la police privée d’hygiène publique, 300 jeunes disponibles à Abidjan et au total 750 au plan national. Tous sont prêts à servir de façon bénévole et rendre l’environnement salubre. Après la sensibilisation, la police intervient juste pour rappeler l’hygiène. Ils servent à interpeller tous ceux qui n’ont aucun respect de leur environnement. Ainsi, s’il arrive que le riverain d’un quartier jette des ordures à un endroit non indiqué, l’agent de la police privée ne le brutalise pas Bien au contraire, il lui demandera tout simplement d’aller les mettre là où il doit être. C’est-à-dire dans une poubelle.

Dans cette action, avez-vous le soutien de la police nationale ?

Nous sommes en partenariat avec la police nationale. Pour preuve, nous nous faisons accompagner dans nos différentes campagnes par des éléments de la police nationale. Car, ce sont eux qui ont le mandat de réprimer.

Quand on sait les Ivoiriens hostiles à la salubrité, pensez-vous que vous réussirez à inverser la tendance ?

Nous sommes sur la voie. Et je pense que nous allons y arriver, grâce aux différentes campagnes que nous initions de temps à autre. Je voudrais faire comprendre à toutes les couches sociales et à toutes les classes d’âge que la propreté est nécessaire pour le maintien de l’organisme en bonne santé. Je veux leur faire savoir que lorsque l’on est propre, le Saint esprit n’est pas loin. Mais lorsque c’est le contraire, le voisin immédiat devient Satan. Soyons tout simplement propres et chics. Il n’y a rien de tel.

Réalisé par Idrissa Konaté

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