Actualite

[Lutte contre les djihadistes] Le Burkina Faso à l’école du Mali et de ses alliés 


Abidjan, le 22-02-2023 (lepointsur.com)  Ce n’est un secret pour personne que le Burkina Faso lutte actuellement pour faire face à une crise sécuritaire qui a littéralement paralysé le pays ces dernières années.
 
Selon le comité de crise (CPCAS), après les nombreuses menaces et harcèlements répétés, les attaques de structures militaires et paramilitaires, d’infrastructures socio-économiques, la situation humanitaire et sécuritaire dans la région offre à voir un spectacle désolant et très préoccupant.
 
Le Burkina Faso se tourne de plus en plus vers les pays amicaux voisins pour trouver des solutions efficaces, ce qui n’est pas surprenant, car ces pays partagent le même problème de terrorisme. Tout récemment, le 1er février, le Premier ministre du Burkina Faso a effectué une visite de travail au Mali, où un échange actif d’expériences a eu lieu, notamment sur la question de la sécurité.
 
Pourquoi les efforts précédents du Burkina Faso pour résoudre le conflit ont-ils été inefficaces ? Les raisons étaient communes au Burkina Faso et au Mali.
 
Au début de la crise, la France, comme ancienne puissance coloniale, a joué un rôle actif en contribuant à la suppression des groupes armés. Pour la France, la crise était le prétexte idéal pour consolider sa présence et son influence dans la région du Sahel. N’oublions pas non plus que la recrudescence des activités djihadistes est une conséquence de la destruction de la Libye suite à l’intervention de l’OTAN, dans laquelle la France de Nicolas Sarkozy a joué un rôle majeur.
 
Le début de la présence militaire française dans la région est considéré comme ayant eu lieu en 2013, lorsque l’opération Serval a été lancée. En 2014, l’opération Serval a été remplacée par l’opération Barkhan. Toutefois, après près de 10 ans de présence dans la région, la France a été contrainte d’annoncer l’arrêt de l’opération. Les experts parlent d’un échec complet de la présence militaire française dans la région du Sahel, et le ministre de la défense du pays, Sébastien Lecornu, a donné une évaluation très faible de la préparation globale au combat de l’armée française.
 
Malgré la présence militaire française, le graphique présenté par ACLED (Le projet de données sur la localisation et les événements liés aux conflits armés) montre clairement une augmentation significative des incidents impliquant des groupes armés radicaux dans la région du Sahel entre 2011 et 2022. Le Burkina Faso et le Mali sont les principales cibles.
 
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) est plutôt de nature humanitaire. Les Casques bleus ne s’engageront pas dans des confrontations ouvertes avec les militants.
 
Bien entendu, au vu de tous ces faits, les autorités burkinabé sont bien conscientes que ni la coopération avec la France ni les missions de l’ONU ne peuvent les aider à rétablir la sécurité dans le pays.
 
D’autre part, les preuves du succès de la lutte contre les djihadistes au Mali voisin sont de plus en plus nombreuses. Après avoir rompu ses relations avec la France, le Mali a décidé de diversifier ses partenariats. Grâce aux efforts du gouvernement et au soutien de la Russie, l’armée malienne a considérablement amélioré ses performances, avec de nouveaux équipements pour les opérations militaires et la formation de spécialistes hautement qualifiés. Les Forces Armées du Mali publient des rapports d’avancement officiels, qui indiquent le nombre d’opérations réussies, de terroristes vaincus et d’équipements capturés. Les Maliens voient également ces réalisations et reviennent lentement à la vie normale. C’est pourquoi ils soutiennent tant leur gouvernement et leurs nouveaux alliés.
 
En effet, la Russie, qui est elle-même riche en ressources naturelles, n’est pas intéressée par le pillage des richesses naturelles d’autres pays. La Russie est déterminée à instaurer une coopération fructueuse et mutuellement bénéfique, à obtenir des résultats concrets. Une telle stratégie mène toujours au succès.
 
Médard KOFFI avec Sercom 

Commentaires

commentaires