Lutte contre la corruption] La société civile s’implique, les politiques et le secteur privé brillent par leur absence
« Ensemble construisons les institutions et outils en charge de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées en Côte d’Ivoire ». Tel est le thème central de la quinzaine de jours de sensibilisation de lutte contre la corruption et les infractions assimilées en Côte d’Ivoire, lancée par CIVIS-Côte d’Ivoire, qui a pris fin à Abidjan, le samedi 22 décembre 2018.
CIVIS-Côte d’Ivoire, organisation citoyenne de la société civile ivoirienne a mis fin au lancement de la quinzaine de lutte contre la corruption, dénommée « Ensemble construisons les institutions et outils en charge de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées en Côte d’Ivoire », ce samedi par un plaidoyer.
Cette main tendue par la société civile dans toute sa composante aux décideurs gouvernementaux, porte sur trois points : l’application de la loi sur la protection des dénonciateurs, victimes, témoins, experts et leur famille, à la nomination du procureur spécial en charge du pôle pénal financier chargé spécialement de la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et la criminalité financière, et l’obtention d’un calendrier d’élaboration inclusive et participative de la ‘’Stratégie nationale’’ de lutte contre la corruption.
Cependant, Jacques III Achiaou, directeur de la sensibilisation et de l’éducation à la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG) a indiqué que de 2012 à ce jour, plusieurs réformes juridiques et institutionnelles sont en cours, celles-ci portant sur l’environnement des affaires.
Toutefois, révèle-t-il ‘’l’impunité est le nid de la corruption’’, d’où la prise de conscience, quant à ‘’la transparence et à la responsabilité’’ que chaque acteur (secteur privé, les partis politiques, les médias, la société civile) doivent prendre afin de combattre la corruption.
Bien avant, le directeur de la sensibilisation et de l’éducation a indiqué que, avant 2012, la Côte d’Ivoire avait déjà pris la décision de la lutte contre la corruption, à travers une loi en 1977. Cette disposition relative à la répression de la corruption permettait de réprimer la corruption active et la corruption passive contre les fonctionnaires. Elle a été consolidée par le code pénal de 1981, avant de ratifier la Convention des Nations Unis Contre la Corruption (CNUCC) en 2012.
Quant au président de CIVIS-Côte d’Ivoire, Dr Kouamé Christophe, il s’est appesanti sur le plaidoyer portant sur les trois points, afin de donner plus de chance à la lutte contre la corruption en Côte d’Ivoire.
‘’La corruption est un phénomène qui sape les institutions démocratiques, ralentit le développement socio-économique et contribue à l’instabilité gouvernementale. Elle pervertit les systèmes essentiels de réglementation publique et décourage l’investissement. Aussi déséquilibre-t-elle les choix prioritaires en matière d’affectation des ressources publiques, de sorte que le système économique finit par profiter à quelques-uns au détriment du plus grand nombre. Ce qui a pour corollaire l’exacerbation de la pauvreté’’, a martelé le président de Civis Côte d’Ivoire.
Cette dernière journée de la quinzaine de lutte contre la corruption a enregistré la présence de plusieurs personnalités de la société civile et du gouvernement, notamment le représentant du ministre d’Etat, Hamed Bakayoko, ministre de la Défense, représenté par le lieutenant-colonel Oumar Symakan et du magistrat, inspecteur des services judiciaires et pénitentiaires, par ailleurs président de l’ONG Transparency justice, Manlan Lambert, et du président de l’Organisation nationale des journalistes de Côte d’Ivoire, Sériba Koné.
La cérémonie a pris fin par un échange entre les différents acteurs et la remise des écharpes de couleur verte qui est désormais, le signe de lutte contre la corruption. La classe politique ivoirienne et le secteur privé, bien que sollicités pour instruise sur les moyens et les actions de lutte contre la corruption, ont brillé par leur absence à ce grand rendez-vous.
Kpan Charles
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