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[Lookman Sawadogo derrière les barreaux] Un signal inquiétant pour la liberté de la Presse au Burkina Faso


Abidjan, le 27 décembre 2023 (lepointsur.com) Mercredi soir dernier, Lookman Sawadogo, célèbre journaliste et présentateur de l’émission de débat « 7 Afrique » sur la télévision LCA, a été placé en garde à vue à la Division des Investigations Criminelles (DIC) relevant de la Direction de la Police Judiciaire (DPJ) de la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN). Après une nuit de détention, il a été présenté au procureur qui a décidé de le mettre sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou.

Cette mesure judiciaire fait suite à une série d’auditions et de perquisitions menées dans le cadre d’une affaire complexe impliquant des appels présumés à incendier le palais du Mogho Naaba, roi des Mossés, ainsi que la diffusion d’audios compromettants. D’autres figures de la société civile, dont Marcel Tankoano, Désiré Guinko, Abdoul Karim Baguian alias Lota, et récemment Pascal Zaïda, ont également été placées en garde à vue dans cette affaire.

Le journaliste Lookman Sawadogo avait déjà été auditionné le 17 mai dernier, où il avait passé de longues heures entre les mains de la police nationale. Son domicile avait été perquisitionné dans la nuit. Ces actions faisaient partie d’une enquête plus large concernant les événements liés aux appels à incendier le palais du Mogho Naaba.

Selon des sources proches, Lookman Sawadogo devait s’expliquer sur des conversations qu’il aurait eues avec l’un des prévenus. Cependant, le journaliste a formellement nié toute implication directe ou indirecte dans l’organisation de ces événements, affirmant à Oméga, « Je ne suis impliqué ni de près ni de loin cependant, à l’organisation de ces évènements. »

Cette arrestation intervient dans un contexte où plusieurs voix critiques, dont celle de Lookman Sawadogo, se sont élevées contre la prolongation de la Transition. Le journaliste a souligné que ses récents commentaires sur les réseaux sociaux, exprimant son opposition à la prolongation de la Transition, pourraient être le déclencheur de cette procédure judiciaire à son encontre.

L’affaire prend une tournure plus complexe avec l’implication d’un autre journaliste et animateur de Radio Oméga, Alain Alain, convoqué par la Direction des investigations criminelles de la police nationale. Alain Alain fait également face à des accusations liées à l’incendie du palais du Mogho Naaba et devrait comparaître devant le procureur ce jeudi.

Cette série de développements soulève des questions sur la liberté de la presse et la protection des voix dissidentes dans un climat politique tendu. La situation mérite une attention particulière, alors que les autorités judiciaires du Burkina Faso continuent leur enquête sur cette affaire délicate.

Médard KOFFI avec Radio Omega

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