Les choix des chefs traditionnels divisent à Biankouma #civ
Abidjan, le 8-10-15 (lepointsur.com)-A peine la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire (Cnrct) installée que de graves dissensions secouent cette entité. Surtout dans le département de Biankouma où la chefferie cantonale Toura est fortement contestée.
Le malaise qui secoue depuis quelques mois le canton Toura a été porté au grand jour le 2 octobre 2015 à Yamoussoukro. Lors de la cérémonie d’inauguration de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, Soumahoro Check Amala, qui s’est présenté comme étant le chef du canton Toura, n’a pas été admis avec sa suite. Le tapis rouge a été déroulé à Charles Edmond Zoh qui y a représenté le canton Toura. Cette situation a occasionné la furia du camp Soumahoro Check Amala qui s’est senti humilié. Son porte-parole, Roger Za, que nous avons contacté, hier mercredi, par téléphone, n’a pas été tendre avec Pascal Gueu, membre du directoire Cnrct de la région du Tonkpi qui serait, selui lui, à l’origine de cette forfaiture. «Pascal Gueu qui a dressé la liste des chefs du Tonkpi a préféré Charles Edmond Zoh en lieu et place de Soumahoro Check comme chef du canton Toura. Pourtant, ce dernier a été voté, le 8 décembre 2014, par 6 voix contre 3 », a rappelé le porte-parole qui n’a pas manqué de dénoncer l’influence de certains hommes politiques dans le processus de désignation du chef. Aussi, en appelle-t-il à l’arbitrage du chef de l’Etat pour sauver le canton. «A Yamoussoukro, nous avons fait parvenir un document à la présidence pour lui faire part de tous ces micmacs. Nous sommes dans l’attente d’être reçus par le Président Ouattara», a déclaré Roger Za. Joint par téléphone, Pascal Gueu a été sans équivoque. Pour lui, il est temps de mettre fin à ‘’l’intox’’. Le chef du canton Toura, a-t-il réaffirmé, est bel et bien Charles Edmond Zoh qui est le choix des cadres et des chefs de village du département. «Roger Za et Soumahoro veulent nous embarquer dans une élection. Or, les chefs et cadres ont opéré le choix à partir de la lignée. Depuis 1934, c’est le papa de Zoh qui était le chef du canton ; et c’est ce que les cadres ont expliqué pour justifier son choix. Mais, comme celui-ci est à Abidjan, les gens ont décidé que Soumahoro Check soit son adjoint puisqu’il est résident ; cela a été mentionné dans le procès-verbal », a révélé Pascal Gueu qui invite le camp Soumahoro à jouer la carte de l’apaisement. Poursuivant, celui-ci note que, dès lors que le directoire de la Cnrct du Tonkpi est installé, il est impérieux pour les contestataires de venir le rencontrer aux fins d’aboutir à un consensus. «Le problème ici, c’est que Soumahoro veut être chef à tout prix. Il milite pour la création de deux cantons : Toura nord et Toura sud pour qu’il ait un poste. Mais, ce n’est pas possible ; c’est pourquoi il lui a été proposé le poste d’adjoint qu’il semble décliner », a regretté notre interlocuteur qui en appelle au sens de la sagesse du camp Soumahoro pour un meilleur rayonnement de la chefferie cantonale Toura.
Source LE SURSAUT
Les non dits de Gueu Pascal
Cette levée de bouclier est la suite logique de la cendre qui couvait sous des braises ardentes, et révèle la mais obscure des hommes politiques tapis dans l’ombre. « En effet, M. le Préfet, suite à l’élection du chef de canton qui s’est déroulée le 8-12-2014 dans la salle de la préfecture, est sorti vainqueur Soumahoro Check Amala », précise le procès verbal, ajoutant par ailleurs « bien que la table étant composée d’hommes politiques de la région ».
En dépit du fait qu’il ait été battu dans les urnes, les hommes tapis dans l’ombre qui tirent les ficelles, font entorse à l’arrêté du 10 octobre 1934 portant constitution de l’administration indigène en Côte d’Ivoire, modifié par l’arrêté N°361BP 1 du 27 septembre 1937qui stipule la non ingérence des hommes politiques dans le choix des rois et chefs traditionnels. Malheureusement, les signataires du procès verbal du 11 mai 2015, sont du député de la circonscription de Gbonné, Gbangbégouiné-Gouiné Zoh Chérif Réné. Dans le procès-verbal, adressée aux sous-préfets de Gbonné, Kpata et Gouiné, ils font cas de « conclave » en lieu et place d’ « élection ».
Pour mettre un terme à ce conflit, le porte-parole adjoint du camp Soumahoro Check Amala invite les autorités étatiques à une consultation populaire au sein du peuple toura, afin de savoir qui de Soumahoro Check Amala et Zoh Charles Edmond est le véritable chef du canton Toura.
Par ailleurs, le chef du canton Toura qui a été désigné par le peuple Toura en la personne de sa majesté Soumahoro Check Amala, est fils du patriarche Moustapha Soumahoro qui fut chef du canton Toura de 1955 jusqu’ à son décès en 1997. Après sa disparition, selon les us et coutume, il a été remplacé par son fils Soumahoro Kalilou, décédé en 2008. C’est donc, sa succession qui pose problème au point où, autorités administratives et politiques de la région du Tonkpi sont indexées.
Hamed Bakayoko va-t-il laisser l’atmosphère pourrir ?
Le Président du Conseil régional et le Député se sont rendus coupables de violences sur les chefs traditionnels, le lundi 20 avril 2015. C’est sous haute escorte de la Brigade de la gendarmerie de Biankouma que la délégation des Chefs traditionnels venus de Man, Danané, Logoualé et d’autres localités, sont sortis de la cité du Mont Bian.
En effet, Kpan Tiémoko Raphael, président du Collectif des Chefs traditionnels du Tonkpi, à la tête d’une vingtaine de Chefs traditionnels de Biankouma et leurs différentes délégations, avaient avoir eu maille à partir avec les élus de l’Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d’Ivoire (Udpci). A l’en croire, les têtes couronnées accomplissaient une mission, à eux confiée par le Chef de l’Etat Alassane Ouattara, qui était non seulement, de prôner la cohésion sociale, mais aussi de mobiliser autant de Chefs pour son investiture programmée Samedi 25 avril 2015 au Stade Félix Houphouët-Boigny, à Abidjan.
Au centre de cette humiliation, les élus de l’Udpci contesteraient « la légalité » du Collectif de chefs traditionnels du Tonkpi, Kpan Tiémoko Raphael qu’il aurait remplacé par un certain Dan Zrangbeu Mohi du canton Soin. Pourtant, nos sources proches du ministère de l’Intérieur avaient confirmé la légalité et l’existence d’un seul chef du Tonkpi, à la personne de Kpan Tiémoko Raphaël.
L’investiture de Seu Jean sous-officier de police en fonction comme nouveau chef du canton Yati, par le ministre d’Etat, ministre du Plan et du développement contesté par les populations allonge la liste des récriminations dans la région de Biankouma, fief du général Robert Guéi.
Kpan Charles
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