Point Sur

Le jeu trouble de Me Affoussiata Bamba-Lamine mis à nu #Unjci


Abidjan, le 7-8-2015 (lepointsur.com)-« Le gouvernement ivoirien » à travers son porte-parole adjoint, par ailleurs ministre de la Communication, Me Affoussiata Bamba Lamine a décidé de reporter le 9ème congrès de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) au mois de février 2016.

Le jeudi noir des journalistes de l’Unjci #Média

http://lepointsur.com/wp-content/uploads/2015/08/Affoussiata-Bamba-Lamine-veut-désunir-les-journalistes-par-sa-prise-position

Affoussiata-Bamba-Lamine-veut-désunir-les-journalistes-par-sa-prise-position

« Le Gepci (Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire) ayant signé une charte pour accompagner des élections apaisées en Côte d’Ivoire, je reporte au nom de l’autorité votre congrès au mois de février 2016.» Tels sont les propos liminaires tenus par le Directeur de cabinet  de la ministre de la communication Doumbia Mori  au nom de l’ « autorité». Ce, dans la volonté « d’instrumentaliser, de manipuler, de politiser et de caporaliser » selon les propres termes des journalistes qui suivent le déroulement du 9è congrès de l’Unjci.

Un véritable coup de massue pour le comité d’organisation conduit par le doyen, Joseph Anoman et son équipe qui ont mis tout en œuvre pour permettre aux candidats Traoré Moussa dit MT et Coulibaly Vamara à accorder leurs violons sur les différentes réclamations du challenger du candidat sortant. Qui sont  entre autres,  la liste électorale et des cartes de membre de l’Unjci. En effet, prévu les 1er et 2 août 2015, le congrès a été reporté par le Conseil d’administration de Unjci pour les 8 et 9 août 2015, évoquant des difficultés « matérielles ».

A lire sur le même sujet: http://lepointsur.com/le-gouvernement-ivoirien-impose-le-report-du-9eme-congres-au-president-sortant-unjci/

Aussi,  pour se donner tous les moyens de garantir la tenue du congrès, dans les meilleures conditions possibles   M. Joseph Anoma a échangé avec les deux candidats aux environs de 14h, jeudi 6 août 2015, à la Maison de la presse d’Abidjan où Traoré Moussa et Coulibaly Vamara ont accordé leur violon avant que les deux parties ne répondent à convocation de Mme la ministre de la communication qui les avait reçus avant le premier report. Face à l’autorité de l’Etat de Côte d’Ivoire, le Directeur de cabinet qui les a reçus au nom de sa patronne n’a même pas évoqué les conditions dans lesquelles se déroulait la tenue du congrès dans les 72h, encore moins les différends  pour lesquels,  le congrès n’a pas pu se tenir les 1er et 2 août 2015. Il a plutôt imposé le report pour février 2016.

Traoré Moussa et le Président de la République, Alassane Ouattara (à titre d'illustration)

Traoré Moussa et le Président de la République, Alassane Ouattara (à titre d’illustration)

Aussi facile que cela puisse paraître,  l’adversaire de Traoré Moussa dit MT s’est plié à ce que l’émissaire de Mme la ministre a dit. En face Traoré Moussa dit MT et son Directeur de campagne stratégique, Kanga Rovia ne se sont pas laissé distraire par « cette attitude manifeste  d’instrumentalisation « de l’Unjci par « le gouvernement » dans l’organisation d’une association autonome.  Parce que les recevant  une semaine avant le report, le Directeur de cabinet avait renvoyé les deux candidats à la table de négociation à leur siège sis au Plateau, pour vider le contentieux. « Le ministre ne peut pas s’immixer dans le congrès de l’Unjci.» A-t-il rassuré.

Moins d’une semaine après,  « le gouvernement ivoirien«  fait tomber le masque. Impose non seulement  une nouvelle date, mais aussi,  émet l’idée de « dissoudre » les instances de la faitière des organisations des journalistes et des professionnels des médias et de mettre sur pied  un comité ad-hoc qui selon l’envoyé de Me Affoussiata Bamab-Lamine sera « dirigé par les membres du conseil consultatif pour une transition  jusqu’au prochain congrès ordinaire de février 2016 ». Au motif que « les tensions et la violence que le ministère  perçoit à 48 heures du congrès de l’UNJCI sont de nature à compromettre la paix en Côte d’Ivoire et à perturber l’organisation de l’élection présidentielle d’octobre 2015. »

Quand Affoussiata Bamba-Lamine veut se faire un nom dans le faux

A ce niveau également, l’on est en droit de se poser des questions. Car, un tel cas de figure s’était produit en 2009. Le président, Amos Béonaho, alors président sortant de l’Unjci a fait reporter le congrès par deux fois. D’une part,  pour « des  raisons financières » et d’autre part, pour « un cas de litige autour d’un candidat » à sa succession. Pour trouver une issue heureuse au problème,  Amos Beonaho est resté aux affaires pendant six mois pour vider le contentieux et organiser des élections, sans une quelconque immixtion de la tutelle. Et cela, en dépit du fait qu’il y’avait bel et bien litige. Pourquoi donc,  dans le cas précis qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, et où il n’y a véritablement pas péril en la demeure,  veut-on changer les donnes?   Si tel est que le porte-parole adjoint du gouvernement impose une transition au mépris des Statuts et règlements intérieurs de l’Unjci, Me Affoussiata Bamba Lamine,  par ailleurs avocate de formation donne du coup raison à l’opposition ivoirienne dont les différents partis politiques réclament à cor et à cri une transition politique et le report de l’élection présidentielle d’octobre 2015.

N’est-ce pas curieux, cette décision cavalière de la ministre Affoussiata Bamba Lamine, quand on sait qu’au niveau de  l’Unjci, encore moins des deux candidats, aucun courrier de contestation n’est parvenu au ministère de la communication faisant état de tensions, susceptibles de perturber  la tenue du congrès les 8 et 9 août 2015 ? Quelle mouche, a donc bien pu piquer « le gouvernement » au point de prendre une décision en lieu et place d’une association autonome de journalistes qui est différente du Gepci ?

La réponse à cette interrogation conforte ceux des  confrères qui soutiennent que l’adversaire du candidat sortant était le cheval du pouvoir dans leur position, en complicité avec le ministère de la Communication. Malheureusement,  comme ce ne sont pas les ministres,  encore moins les directeurs de cabinet qui votent, le camp Traoré Moussa vient de découvrir que toutes les mauvaises interprétations des textes de l’Unjci, l’intoxication, la mauvaise foi affichée par le challenger de MT  n’étaient autre que  des manipulations de la part des « autorités gouvernementales ». Les adversaires de MT ne faisaient que réciter cela sur leur page facebook et dans les journaux qui leur sont favorables.

Les journalistes de l’Unjci toujours mobilisés

Les retrouvalilles entre journalistes de différents bords éditoriaux à la la Maison de la Presse d'Abidjan (MPA)

Les retrouvalilles entre journalistes de différents bords éditoriaux à la la Maison de la Presse d’Abidjan (MPA)

Les journalistes professionnels de Côte d’Ivoire,  ainsi que tous les membres de l’Unjci viennent de se rendre compte que le candidat Traoré Moussa dit MT vient de loin. Il n’avait pas en face de lui des journalistes, mais plutôt des hommes politiques qui rusent avec l’association des journalistes qu’ils veulent faire contrôler par le pouvoir et des hommes d’affaires qui ont déjà collé leurs images sur leurs affiches de campagne au nom des journalistes. Au regard de tout ce qui précède, l’on pourrait d’une part comprendre, pourquoi en dépit de sa qualité d’élue du Rassemblement des républicains (RDR),  la ministre Affoussiata Bamba Lamine ne fait pas partie des personnalités désignées pour la direction de campagne du candidat du RHDP Alassane Ouattara et d’autre part, les raisons pour lesquelles, l’avocate-ministre, bien au fait des statuts et règlements intérieur de l’Unjci n’a pas daigné lever le petit doigt pour  prévenir la crise naissante. A la vérité, l’adversaire du candidat Traoré Moussa dit MT n’était qu’une  marionnette à la solde de certains politiques, dont la ministre Affoussiata Bamba Lamine qui caressait le secret espoir d’instrumentaliser la seule association crédible des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire.

Vendredi 7 août 2015, aux environs de 14h,  le Directeur campagne stratégique du candidat, MT, Kanga Rovia prononcera une conférence de presse à la Maison de la presse d’Abidjan pour dénoncer la « caporalisation et l’instrumentalisation » que veut  faire le  gouvernement ivoirien de  l’Unjci.

Sériba Koné

 

 

Commentaires

commentaires