Les larmes de crocodile du Général putschiste Diendéré #Burkina
Abidjan, le 23-9-15 (lepointsur.com)-Comme dans tous les pays où il y a eu coup d’Etat, il y a du bruit, des déclarations qui se succèdent, la guerre des mots et des communiqués, des ultimatums, des rumeurs les plus folles qui circulent sur les réseaux sociaux.
-Le premier discours de Kafando, Zida évoque le report de la présidentielle de plusieurs semaines
-Les larmes de crocodile du Général putschistes Diendéré
La confrontation entre forces loyalistes et soldats putschistes, annoncée comme imminente mardi 22 septembre au matin à 10 heures à Ouagadougou, n’a finalement pas eu lieu. Avec l’accord signé entre les militaires du RSP et leurs frères d’armes loyalistes devant le Mogho Naba, l’importance pour un pays africain d’avoir une autorité coutumière crédible et respectée est à méditer.
Au Sénégal où les Marabouts avaient dissuadé Wade d’ouvrir les hostilités face à Macky Sall ou encore au Ghana où le Roi des Ashantis avait déconseillé à Akufo-Addo de jeter ses partisans dans la rue après son échec à la présidentielle.
Des exemples qui font d’huile dans des pays au sud de l’Afrique. Qui aurait pu servir d’exemple à la Côte d’Ivoire, mais hélas !
Les burkinabè unanimes sur un seul point, la patrie
Hervé Ouattara, de la société civile déclare au confrère de RFI: « La volonté des Burkinabè c’est le rétablissement de la transition et le respect des textes… »
Quant à René-Emile Kaboré il constate ce qui suit: « le dialogue interpartis politiques manquent cruellement depuis un an . »
Au Burkina Faso, les militaires des deux camps ont tout fait jusque-là pour éviter une guerre ouverte dans les rues de la capitale, Ouagadougou. Les canaux de discussion entre les deux parties n’ont jamais été rompus. Mardi soir, ils ont signé sous l’autorité morale du Mogho Naba, le roi des mossis, la principale ethnie du pays, un engagement qui devrait être en mesure de faire diminuer la tension.
Le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), qui a perpétré le coup d’Etat du 17 septembre, a accepté d’être cantonné dans sa caserne située près du palais présidentiel de Kosyam et de céder ses « postes de garde » dans la capitale. En contrepartie, les forces loyales aux institutions de transition se sont engagées à « faire reculer les troupes — venues de provinces de 50 kilomètres » et à garantir « la sécurité du personnel et des familles » du RSP.
Nouvelle médiation de la Cédéao
C’est un premier pas mais sera-t-il suffisant ? Les putschistes se disent prêts à déposer les armes mais pas à les rendre. Le désarmement de l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré a été le principal point de tension lors des discussions entre les deux camps. Le général Gilbert Diendéré, le chef des putschistes, l’avait indiqué mardi matin lors d’une conférence de presse. Un jeune officier à la tête d’une des colonnes venues de l’intérieur du pays « pour répondre à l’appel du peuple » l’a confirmé dans l’après-midi.
« Ils ont peur pour eux et leur famille, surtout la base du RSP. Il faut à tout prix qu’on les rassure, qu’on les sécurise », raconte ce soldat, qui confirme par ailleurs que les officiers de l’état-major n’ont fait que suivre le mouvement de jeunes chefs de corps. Ces derniers ont « vu ce que le RSP faisait aux populations, il y avait la pression populaire. Pour notre honneur, nous ne pouvions pas rester à ne rien faire. Il n’y a aucune gloire à s’affronter entre frères d’armes. Il faut tout faire pour éviter de faire couler le sang, mais nous sommes déterminés », se justifie le militaire.
C’est dans ce contexte de décrispation que doivent arriver à Ouagadougou mercredi matin six chefs d’Etat (Sénégal, Nigeria, Niger, Bénin, Ghana et Togo) de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest pour réinstaller Michel Kafando à la tête des autorités de transition. Condamnant les « hordes d’insoumis » et les « usurpateurs » du RSP, ce dernier a annoncé mercredi son retour au pouvoir :
« A présent libre de mes mouvements, la transition reprend à la minute-même. »
La première médiation de l’organisation ouest-africaine avait été un échec. L’amnistie promise aux auteurs du coup d’Etat et la réintégration dans la course électorale des principales personnalités de l’ancien parti au pouvoir est largement contestée par l’ex-opposition politique, la société civile et la population. Fait constater le confrère de Le Monde. Les présidents sauront-ils cette fois convaincre qu’ils ne sont pas venus sortir la junte du pouvoir tout en accédant à l’ensemble de ses revendications ? S’interroge-t-il ajoutant par ailleurs, c’est l’une des clés de la sortie de crise au Burkina Faso. Au moment où le président de la transition, Michel Kafando a été remis en selle.
Kpan Charles
-Les larmes de crocodile du Général putschistes Diendéré
Après un entretien avec les présidents béninois et nigérien, ce mercredi 23 septembre, le général putschiste a exprimé ses regrets devant la presse, estimant notamment que « le plus gros tort avait été de faire ce putsch ».
C’est à l’issue de la cérémonie de réinstallation au pouvoir de Michel Kafando et des autorités de la transition que le général Diendéré, qui n’y avait pas participé, s’est entretenu avec Boni Yayi et Mahamdou Issoufou, avant de faire une déclaration à la presse.
« Pour moi, le putsch est terminé, et on n’en parle plus, a-t-il affirmé. Je déplore dans un premier temps les différentes victimes – parce qu’il y a eu quand même des victimes, il y a eu des blessés -, ça c’est mon très grand regret. Il y a eu des dégâts matériels. C’est un très grand regret pour moi. Je crois que nous avons tiré les leçons pour l’avenir. »
Sur la question de savoir s’il craignait de devoir répondre de ses actes devant la justice, le général Diendéré a affirmé qu’il assumerait « pleinement toute [sa] responsabilité. Cela veut dire que je ne vais pas nier qu’il y a eu des morts lors de ces événements », a-t-il précisé. Avant d’ajouter : « Le plus gros tort a été de faire ce putsch, parce qu’aujourd’hui, lorsque l’on parle de démocratie, on ne peut pas se permettre de des actions de ce genre. Enfin, cela s’est passé. Nous avons su que le peuple n’était pas favorable à cela, c’est pour cela que nous avons tout simplement abandonné. »
Enfin, le général putschiste a reconnu que c’était du « temps », des « moyens » et « des vies humaines » perdus pour le Burkina Faso.
Source RFI
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.