La réinsertion des ex-combattants : Un os dans la gorge du pouvoir #Addr
lepointsur.com (Abidjan, le 1er-7-2015) Décidément, les ex-combattants démobilisés n’arrêteront pas de faire parler d’eux et de la manière la plus négative. Après avoir volontairement accepté de libérer les nombreux sites qu’ils avaient occupé, ils se sont signalés le mercredi 1er juillet 2015, en début d’après-midi sur l’axe N’dotré-Ayama (nord-est). Obligeant les usagers à faire un long détour par Ayama. Le site de l’Addr proche de ce sous-quartier a fait les frais du mouvement d’humeur des démobilisés. Des informations concordantes révèlent que l’état de siège a duré environ trois heures d’horloge sur cette voie express.
Raison avancée pour justifier une sortie aussi inattendue, les ex-combattants réclameraient leur indemnisation. Curieusement, ce mouvement d’humeur intervient au lendemain de la fin du mandat de l’Addr (Autorité pour la démobilisation, le désarmement et la réinsertion) fixé au 30 juin 2015. Par cette action, les ex-combattants veulent-ils mettre en doute la Ccrs (Cellule de coordination et de réintégration sociale) placée sous la tutelle du Conseil national de sécurité prévue pour remplacer la défunte Addr ? Tout porte à le croire.
En effet, au terme de sa mission, l’Autorité pour la démobilisation, le désarmement et la réinsertion a réussi à intégrer 55 000 ex-combattants, soit un taux de réintégration de 15%. Sur la base du fichier initial dont la population est estimée à 74 000 personnes, 10 000 ont réussi par leur propre moyen à trouver une activité, tandis que 55 000 ont été recasées. Il reste donc 9 000 ex-combattants non encore pris en compte.
Une bombe aux mains des autorités ivoiriennes, comme c’est le cas cet après-midi du 1er juillet 2015, qui peut exploser à tout moment à la face du pouvoir. Le moins que l’on puisse souhaiter, c’est que la Cellule de coordination et de réintégration sociale soit véritablement installée, en vue de régler définitivement la situation de ces ex-combattants qui continuent d’attendre leur indemnisation.
Idrissa Konaté