JO-2016 : Athlétisme: Murielle Ahouré et Marie Josée Ta Lou qualifiées pour les demi-finales
-Murielle Ahouré veut ramener l’or pour la Côte d’Ivoire
Vice-championne du monde du 100 m et du 200 m en 2013, Murielle Ahouré va s’aligner sur ces distances à Rio.
Porte-drapeau de la délégation ivoirienne, Murielle Ahouré pourrait rentrer dans l’histoire de son pays en devenant la première femme à remporter une médaille olympique. Spécialiste du 100 et du 200 m, elle fait trembler les plus grandes championnes.
À Rio, Murielle Ahouré porte les espoirs de tout un peuple. Trente-deux ans après l’argent de Gabriel Tiacoh à Los Angeles sur le 400 m, les Ivoiriens rêvent d’une nouvelle médaille olympique.
Et ils ont des raisons d’y croire : à 28 ans, Murielle Ahouré fait partie des favorites sur le 100 et le 200 m. Elle a notamment remporté en mai l’étape de Shanghai de la Diamond League sur 200 m, et battu en juin le record d’Afrique du 100 m en s’imposant en 10″78 à Montverde, en Floride.
Sur la piste de Rio, l’Ivoirienne pourrait ainsi venir contrecarrer les plans des Jamaïcaines Elaine Thompson, meilleure performeuse mondiale de l’année en 10″70, et Shelly-Ann Fraser-Pryce, double championne olympique du 100 m qui règne depuis huit ans sur la distance. Il y a quatre ans à Londres, pour ses premiers Jeux, Murielle Ahouré n’avait pas réussi à aller au bout de son rêve olympique, ne terminant qu’à la 7e place en finale du 100 m et à la 6e du 200 m.
« Je n’ai plus peur »
Depuis, la sprinteuse a redoublé d’efforts pour monter sur la plus haute marche du podium. Double médaillée d’argent lors des Mondiaux de 2013, elle a cependant été freinée dans sa course par une grave blessure au genou l’an dernier. Mais l’athlète a su être patiente pour revenir à son meilleur niveau dans la perspective des Jeux de Rio. « Maintenant, je n’ai plus peur. Je peux mettre toute la force qu’il faut sur la piste et me laisser aller totalement. Parce que je sais que je suis guérie à 100 % », expliquait-elle il y a quelques semaines au site ivoirien L’Infodrome.
Née à Abidjan, la championne a quitté son pays dès l’âge de deux ans. Fille adoptive du général Mathias Doué, le second mari de sa mère, elle a été éloignée de la Côte d’Ivoire en raison de la position de son beau-père, ex-chef d’état-major des forces armées et membre du groupe qui avait renversé le président Henri Konan Bédié en 1999. Elle a d’abord vécu à Paris, puis aux États-Unis où elle s’entraîne désormais, en Floride.
Malgré la distance, la jeune femme a toujours gardé un lien très fort avec la Côte d’Ivoire. Même si pendant quelques temps, elle a hésité à demander la nationalité française et à porter les couleurs tricolores comme elle le racontait en 2012 à Slate Afrique : « Je me suis rendue compte que courir pour la Côte d’Ivoire, c’était courir pour l’honneur. Quand on dit le nom de notre pays, soit tu penses aux Éléphants [l’équipe ivoirienne de football, NDLR] et à Didier Drogba, ou à la guerre. J’ai voulu apporter une autre façon de penser, surtout pour les filles et la jeunesse. Juste pour pouvoir raconter mon histoire et dire aux enfants: ‘Tu peux tout faire dans ta vie' ».
« J’avais les larmes aux yeux »
À Rio, son engagement pour son pays natal a déjà été récompensé. Lors de la cérémonie d’ouverture, c’est elle qui a été choisie pour porter le drapeau ivoirien. « C’était plein d’émotions. J’avais les larmes aux yeux quand je portais le drapeau, c’était vraiment super. Je remercie la Côte d’Ivoire pour cet honneur », a-t-elle déclaré après sa soirée au stade Maracaña.
Malgré quelques rumeurs persistantes sur son état d’esprit, rapidement démenties par la principale intéressée, Murielle Ahouré apparaît confiante à quelques heures de son entrée en lice ce vendredi sur le 100 m. Face aux médias de son pays, elle assure viser l’or : « Je sais que je peux gagner ».
Texte par Stéphanie TROUILLARD (France24)
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