Interview/Olivier Akoto (Caire général du Ficad) : ‘’Le Ficad fédère toutes les forces vives de Daoukro’’
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 13-3-2017) A moins d’un mois du démarrage des festivités de la 13e édition du Festival international de la culture et des arts de Daoukro, son Commissaire général s’est prêté aux questions de lepointsur. Au cours de l’entretien, Olivier Akoto est revenu sur les innovations apportées à l’édition 2017 du festival. Mieux, il réaffirme que l’évènement est le fédérateur de tous les fils et filles de la ville natale du Président Henri Konan Bédié.
Honorable Oliver Akoto, voilà maintenant 13 ans que vous avez initié le Festival international de la culture et des arts de Daoukro. Quel a été l’impact de cet évènement sur le développement culturel de la ville qui l’abrite chaque année ?
Merci, je voudrais lever une équivoque. Parlant du Ficad dont je suis le Commissaire général, je ne souhaiterais pas que vous utilisiez le mot honorable. Je serais plus à l’aise, s’il s’agissait d’un évènement politique. Mais ici, nous parlons de culture. Revenant à votre question, depuis 13 ans, en effet, nous avons eu l’honneur et le privilège d’être accompagné par la vaillante population de Daoukro qui a eu confiance en nous depuis 2004. De 2004 à 2017, cela fait 13 ans bien comptés que nous sommes parvenus à implanter le Ficad qui était au départ ‘’Daoukro carna-festival’’. L’engouement que l’évènement crée aujourd’hui, nous amène à dire qu’il est désormais encré dans les mœurs des populations. En termes d’impact, il faut retenir que le festival a contribué à la promotion de l’image de Daoukro. Mieux, à la faveur de ce festival, nous avons réussi à donner une destination touristique à la ville pendant la semaine que dure le festival. Et ce, depuis maintenant 13 ans. A travers le Ficad donc, Daoukro devient une véritable destination touristique et culturelle pendant une semaine. En plus, en termes économiques, le festival permet aux populations de s’occuper, un tant soit peu, à travers une activité commerciale. Evidemment, le Ficad se présente alors comme une opportunité de faire de très bonnes affaires. En cette période tout bouge en effet pour les maquis, les taxis, les hôtels, les couturiers et diverses autres activités. Tenez-vous bien ! Déjà à deux semaines de l’évènement, les chambres affichent complets. C’est vous dire que pendant trois semaines, la ville de Daoukro devient un véritable pôle économique qui cristallise tous les intérêts dans la région du Iffou et permet à chacun de se frotter les mains. Nous pouvons retenir que grâce au Ficad la ville gagne, pendant la période de l’évènement, des dividendes économiques, sociales voire diplomatiques et contribue à créer des emplois ponctuels pour les jeunes.
Tout à l’heure vous avez souhaité qu’on n’associe pas le volet culturel à la politique. Mais ce n’est un secret pour personne que vous avez été élu député Daoukro. Ce qui revient à dire que vous allez vêtir des apparats politiques, en plus de ceux culturels que vous portez déjà. Comment parviendrez-vous à allier politique et culture ?
Je voudrais que vous reteniez que le Ficad est juste une période de 10 jours au plus d’évènements culturels. Une fois que cette période s’achève, je revêtis mes habits d’homme politique. Mieux, le Ficad est surtout l’affaire d’un comité d’organisation qui n’est pas mêlé à mes activités politiques. On n’envoie pas la politique à ce festival, au risque de se faire remercier tout simplement. Retenez que dans le cadre du Ficad, nous sommes en étroite collaboration avec des adversaires d’hier. Ce qui revient à dire que le Ficad est un évènement culturel qui n’a rien à voir avec la politique.
Monsieur le Commissaire général, ne craignez-vous pas que vos anciens sponsors gardent la distance avec vous, à cause de votre étiquette politique couronnée par votre élection à l’Assemblée Nationale ?
Non, pas du tout. Au contraire, cette nouvelle posture se présente plutôt comme une garantie pour les annonceurs qui s’engagent avec nous. Un député est oint de la confiance du peuple. Partant de ce fait, lorsqu’un opérateur économique décide d’associer son image à un évènement chapeauté par un député, il va s’en dire qu’il le fera sans la moindre inquiétude.
Est-ce à dire que vous avez la garantie des sponsors qui ont toujours accompagné le Ficad ?
Bien sûr ! Et plusieurs autres ont annoncé leur venue pour la 13e édition. D’autant plus que le degré de confiance est devenu plus grand, car le Commissaire général de l’évènement bénéficie de la caution de son peuple.
Lors du lancement de la 13e édition du Ficad vous avez bénéficié du soutien des autorités traditionnelles de Daoukro qui sont venues vous le témoigner ici à Abidjan. Est-ce le cas avec les politiques dont vous avez toujours bénéficié du soutien au cours de toutes ces années ? Je veux parler du Président Henri Konan Bédié et de l’Inspecteur général d’Etat, Gnamien N’Goran qui, jusque-là parrainait les éditions précédentes.
La haute autorité morale du Ficad est le Président Henri Konan Bédié. Chaque année, avant de procéder au lancement et la communication autour de l’évènement, nous bénéficions d’abord de son soutien et de ses conseils avisés. Pour preuve, pas plus tard que le mercredi passé (Ndlr : mercredi 8 mars 2017), il nous a fait l’honneur de nous recevoir pour nous renouveler sa confiance et sa bénédiction. Une fois le Ficad est validé par lui, il est clair que tous les cadres de Daoukro vont s’aligner derrière le seul évènement qui contribue au rayonnement de cette ville. Car, le Ficad fédère toutes les forces vives de Daoukro sans exception.
Le thème choisi pour la 13e édition est ‘’Optimisation des potentialités culturelles et touristiques pour un développement local efficient’’. D’ailleurs, au cours du lancement de l’édition 2017 du festival, vous justifiiez ce thème par la volonté d’impacter durablement la vie des populations de la région en leur apportant un mieux-être. Concrètement, de quoi s’agira-t-il ?
En plus du thème principal, nous avons un sous-thème qui est ‘’Le leadership de la chefferie traditionnelle face aux défis du développement local’’. Nous sommes sans ignorés que les chefs sont les garants moraux de nos us et coutumes et de la société dans les villages. A ce titre, ils ont besoin de formation, en vue du renforcement de leur capacité, dans l’exercice de leurs missions. Aujourd’hui, les villages de Daoukro sont confrontés aux problèmes liés à l’orpaillage, à la vente illicite des terres et des forêts, à la non-déclaration des enfants à l’état civil et bien d’autres problèmes. Ce sont ces différentes questions qui seront traitées dans le cadre de la formation des chefs, de sorte qu’en retour, ils soient vraiment aguerris pour répondre aux attentes de leurs populations.
Quelle sera la particularité du 13e Ficad par rapport aux précédents ?
En plus de la formation que nous voulons faire profiter aux chefs, nous bénéficions cette année du soutien du ministère du Tourisme qui est prêt à nous accompagner lors de la sortie touristique que nous avons ajoutée au festival cette année. Mieux, le Ministre du Tourisme a accepté de présider la 13e édition du Ficad.
A quoi doivent s’attendre les festivaliers pendant le 13e Ficad ?
Il s’agit des articulations habituelles en plus de la sortie touristique et la formation des chefs traditionnels. Notamment, un grand concert, les danses traditionnelles, le concours culinaire, la grande foire commerciale et gastronomique et la grande soirée de beauté qui sera couronnée par l’élection de la plus belle fille du Ficad et un grand défilé de mode. En plus, nous aurons des journées thématiques, dont les livres et les vernissages. Le clou de la 13e édition du Ficad sera la sortie touristique le dimanche de Pâques sur Pempressou, le village natal du Président Henri Konan Bédié. Là-bas, nous réservons une autre manière, plus originale, de célébrer la fête de Pâques aux festivaliers. Nous attendons environ 100 000 personnes à cette édition du Festival international de la culture et des arts de Daoukro.
Réalisée par Idrissa Konaté
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