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[Interview] Sean Cairncross, directeur général de la Millennium Challenge Corporation (MCC) : « nous luttons contre la pauvreté dans les pays à revenu faible et intermédiaire »


Abidjan,28-10-2020 (lepointsur.com) Cairncross, directeur général de la Millennium Challenge Corporation parle du nouveau partenariat entre la MCC et Africa50 qui créera une plate-forme mondiale d’investissement pour attirer des capitaux en Afrique, et de son récent voyage en Afrique de l’Ouest. Il est en liaison de Washington.

Cairncross : Eh bien, merci, Marissa, et je suis ravi d’être avec vous tous aujourd’hui, et bonjour, bon après-midi ou bonne soirée, selon l’endroit où vous vous trouvez. Je tiens à remercier le Centre médiatique régional de l’Afrique du département d’État des États-Unis d’avoir organisé ce point de presse pour que je puisse parler à tout le monde aujourd’hui. Et j’espère qu’il n’est pas nécessaire de présenter la Millennium Challenge Corporation. Mais pour ceux d’entre vous qui ne la connaissent pas, nous sommes une petite agence gouvernementale américaine créée en 2004 pour lutter contre la pauvreté dans les pays à revenu faible et intermédiaire qui s’engagent à mettre en œuvre une bonne gouvernance. Nos investissements en subventions à durée limitée favorisent la croissance économique, la prospérité, la stabilité et la sécurité des pays, et aident les populations à s’extraire de la pauvreté. La MCC met en œuvre des projets dans le monde entier, mais plus des deux tiers de notre portefeuille se trouvent en Afrique, où nous travaillons ou développons des programmes dans 15 pays de tout le continent.

Permettez-moi donc maintenant de vous présenter quelques faits récents importants sur nos travaux qui, à mon avis, vous intéresseront. En août dernier, la MCC a signé un compact de 450 millions de dollars avec le Burkina Faso pour favoriser et amplifier la croissance économique du pays grâce à des investissements dans le secteur de l’électricité. Le compact portera principalement sur la réduction des coûts de l’électricité, l’amélioration de la qualité de l’électricité et de l’accès à celle-ci au Burkina au moyen de l’amélioration de l’infrastructure énergétique, de la capacité de production et de la diversification des sources. Le nouveau compact favorisera également une participation accrue du Burkina à un marché régional de l’électricité et facilitera le développement d’un potentiel compact régional de la MCC avec la Côte d’Ivoire.

Ce compact bilatéral, le deuxième que nous mettons en œuvre avec le Burkina, s’appuiera sur le succès de notre premier compact dans ce pays, qui a investi 480 millions de dollars dans les secteurs du régime foncier agricole, de la gestion de l’eau, des routes et de l’éducation. Le gouvernement du Burkina a promis 50 millions de dollars dans le cadre de ce compact, et confirme ainsi son engagement à faire en sorte qu’il réussisse. Donc en plus – cela vient s’ajouter aux 450 millions fournis par la MCC. Avec un investissement combiné de 500 millions, on estime que ce compact profitera à huit millions des 19 millions d’habitants du Burkina Faso. Alors pour en savoir plus sur ce compact, je vous encourage à consulter notre site Web à MCC.gov.

Ce mois-ci, je me suis rendu dans deux pays partenaires de la MCC, le Bénin et la Sierra Leone. Au Bénin, la MCC met en œuvre un compact de 375 millions de dollars signé avec le gouvernement du Bénin en 2015 pour moderniser et améliorer le secteur électrique du pays. Ce compact, également le deuxième que nous mettons en œuvre au Bénin, est financé par une contribution de 20 millions de dollars du gouvernement du Bénin, et il vise à renforcer les services publics nationaux, à attirer les investissements du secteur privé et à financer les investissements dans les infrastructures de distribution d’électricité ainsi que l’électrification hors réseau pour les ménages pauvres et mal desservis.

Au cours de ma visite, j’ai eu une réunion très productive avec le président Talon au cours de laquelle nous avons discuté des progrès du compact de la MCC et réaffirmé notre engagement commun dans le cadre du partenariat États-Unis-Bénin. Et j’ai pu me rendre sur certains des sites du projet pour voir les travaux en cours pour répondre aux besoins énergétiques de la prochaine génération au Bénin, et y rencontrer les bénéficiaires du compact, comme Ismè Zounmenou, l’une des rares femmes chefs d’entreprise à la tête d’une société d’énergie renouvelable au Bénin.

La MCC prépare également un potentiel compact régional avec le gouvernement du Bénin et le gouvernement du Niger pour améliorer le transport des marchandises le long du corridor principal entre Cotonou et Niamey. Cet investissement visera également à faciliter le passage de la frontière Bénin-Niger, l’un des plus fréquentés de la région. Cette visite a été très productive et je me réjouis à la perspective de la poursuite d’un dialogue solide avec le Bénin.

En Sierra Leone, j’ai pu constater des progrès dans la mise en œuvre de notre programme dit « seuil » de 44,4 millions de dollars. Ce programme vise à permettre une prestation plus efficace des services d’eau et d’électricité aux citoyens de la Sierra Leone. J’ai eu la chance d’assister avec le vice-président de la Sierra Leone, Juldeh Jalloh, à la mise en service d’un nouveau point d’approvisionnement en eau dans la communauté d’Aberdeen à Freetown, l’un des 11 points d’eau que ce programme seuil minimal est en train de construire, qui permettra la distribution directe d’eau potable dans les foyers et les communautés de cet endroit.

J’ai discuté du programme seuil lors d’une réunion avec le président Bio, qui est un excellent partenaire et a permis au programme de donner de très bons résultats tout au long de notre partenariat. Lorsqu’il sera terminé, ce programme seuil aura posé les fondations d’une réforme politique en faveur de la transparence et de la responsabilité, de la coordination sectorielle et de la gestion opérationnelle dans les secteurs de l’électricité et de l’eau en Sierra Leone. Ces investissements permettront également à la Sierra Leone de mieux faire face aux impacts de la COVID-19 et, comme nous l’avons vu à travers cette pandémie, la santé et l’économie sont inextricablement liées. Cette visite a donc été fructueuse, et la MCC est très fière de notre travail en Sierra Leone.

Et enfin, comme vous l’avez mentionné, la semaine dernière, la MCC et Africa50 ont signé un protocole d’accord pour lancer le Millennium Impact for Infrastructure Accelerator, ou MIIA, un nouveau partenariat pour le développement. Ce partenariat porte sur l’une des priorités clés de la  MCC – la recherche d’opportunités nouvelles et innovantes pour le financement mixte, un objectif que nous partageons avec Africa50 et une priorité pour l’administration Trump. L’investissement à impact dans les infrastructures est limité, souvent en raison du manque de projets bancables et des difficultés de mesure de l’impact sur le développement de ces investissements, mais MIIA nous aidera à surmonter ces défis avec des fonctionnalités telles qu’un processus de certification de l’impact social et environnemental des projets d’infrastructure, des ressources pour préparer des projets bancables avec un impact certifié et un cadre d’appariement de ces projets avec des investisseurs à impact susceptibles de mettre des capitaux à disposition. Les investissements par l’intermédiaire de MIIA couvriront des projets dans des secteurs tels que l’eau, la santé, l’éducation, les transports, l’énergie et les télécommunications.

Merci de m’avoir donné l’opportunité de vous faire part de notre important travail avec vous, et c’est avec grand plaisir que je répondrai à vos questions.

Sercom Ambassade USA

 

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