Culture

[Hommage à Tangara Speed Ghoda] Naftaly et Kajeem parrainent l’édition 2025


Le 4 juillet 2025, la scène AZK de Blokhauss accueillera un vibrant hommage à Tangara Speed Ghoda, figure emblématique du reggae ivoirien, disparu en 2002. Une célébration portée par son frère Eby Tangara et les artistes Naftaly et Kajeem.

Abidjan, le 28 juin 2025 (lepointsur.com) – L’antre AZK à Blokhauss ne sera pas une simple scène de concert ce soir-là. Elle deviendra l’épicentre d’une mémoire vivante, celle de Tangara Speed Ghoda, chanteur reggae à la voix rugueuse et à l’engagement inaltéré, disparu en 2002. Près de 23 ans après sa mort, l’artiste reste une conscience musicale pour de nombreux mélomanes ivoiriens.

Portés par des refrains cultes comme « Jésus n’a pas été crucifié » ou « Grahoué debaloussaire », ses textes demeurent des cris de résistance et d’éveil. En ce jour d’hommage, la jeunesse, les rastas, les poètes et les vétérans de la scène reggae se rassembleront pour ranimer la flamme d’un artiste devenu mythe.

Parmi les présences marquantes : Eby Tangara, frère cadet et ancien manager de l’artiste, fera le déplacement depuis Hanovre, en Allemagne. Arrivé à Abidjan dès le 27 juin, il s’imprégnera de l’ambiance populaire précédant la cérémonie. Pour lui, ce rendez-vous annuel n’est pas seulement une commémoration, mais un acte de fidélité et de transmission.

« Mon frère ne m’appartient plus. Il est au peuple », confie-t-il. Cette phrase résonne comme un manifeste collectif : celui d’un souvenir partagé, d’un combat musical devenu bien commun.

Naftaly et Kajeem, deux piliers du reggae ivoirien, parraineront cette édition 2025. Leur présence donne une dimension encore plus symbolique à l’événement. Ils incarneront, par leurs voix et leurs accords, la continuité d’un message que Tangara portait haut : celui d’un homme libre, fidèle aux douleurs comme aux rêves du peuple.

Ce rendez-vous est né de l’initiative de jeunes mélomanes amoureux de la musique et du combat de l’artiste. Il s’est imposé comme un rituel culturel annuel, où l’on ne pleure pas seulement un disparu, mais où l’on célèbre son audace, son verbe, et sa vibration intacte. Une expérience musicale et mémorielle, où chaque note jouée devient un écho du passé et une promesse pour l’avenir.

La date du 4 juillet n’est pas anodine : elle fait de ce jour une journée du reggae engagé en Côte d’Ivoire, où les mots de Tangara, toujours enflammés, retrouvent leur portée dans un pays qui cherche encore ses repères.

Avant de regagner Hanovre le 12 juillet, Eby Tangara espère que cet hommage servira à renforcer le lien entre les générations. Car au-delà de la musique, il s’agit de faire vivre un héritage culturel et politique : celui d’un homme qui, micro en main, interpellait le monde.

Tangara Speed Ghoda n’est pas un fantôme du passé. Il est un souffle qui traverse le temps, un combat artistique encore actuel, un repère pour les jeunes qui cherchent à conjuguer musique, conscience et liberté.

Ce 4 juillet, Abidjan vibrera donc au rythme du reggae, mais surtout, à celui de la mémoire. Une mémoire qui, comme un feu sacré, se nourrit des cœurs vivants pour ne jamais s’éteindre.

Médard KOFFI 

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