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[Guiglo/Mariage forcé] Bientôt, les larmes des élèves-mineures Zalé Bibata et Zoromi Nafissétou à Gblapleu


Guiglo, le 03-07-2022 (lepointsur.com) Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation et autres formes légales de répressions relatives à la pratique des violences basées sur le genre (VBG) notamment le mariage forcé, certaines communautés vivant sur le territoire ivoirien continuent toujours de le pratiquer, à tue-tête. Adossées hermétiquement aux lois traditionnelles, toujours en vigueur chez elles.
Attitudes diamétralement opposées aux mesures rigides du gouvernement Ivoirien qui est appuyé dans son combat par les organismes humanitaires, chapeautés par les Nations Unies.
Toutefois, comme le molosse qui ne laisse jamais sa déhontée façon de s’asseoir, deux ressortissants de la CEDEAO, originaires du Burkina Faso et grands adeptes de cette philosophie avilissante s’y adonnent, sans vergogne et sans aucune crainte. Comptant sur leur bourse pour étouffer toutes interpellations par les hommes de lois. Défiant dès lors, toutes les lois relatives à la promotion, la défense et la protection des Droits humains dans notre chère  République, la Côte d’Ivoire des temps modernes.
La preuve, dans la Commune de Guiglo et plus précisément dans le village Gblapleu,  messieurs Zalé Noufou (planteur) et Zoromi Youssouf (menuisier) se livrent à une concurrence de taille pour s’arroger la palme d’or de cette pratique hideuse et déshumanisante, digne du temps de Mathusalem. Se préoccupant très peu et/ou pas du tout, à dire vrai, du devenir radieux de leurs victimes et des désapprobations de leurs décisions par leurs entourages. Bref, ici, pour parler comme les noushis, ils (les deux auteurs) « s’en gaba » (s’en foutent, éperdument). Comme quand on pisse sur le mur, puis, ça va pas quelque part.
Même si les alibis utilisés divergent de Noufou à Youssouf, force est de retenir tout de même que la fin justifie leurs moyens respectifs d’actions: donner leurs filles Zalé Bibata et Zoromi Nafissétou en mariage précoce et forcé à des quidams, sans leur consentement. Tout en mettant brusquement un terme à leurs études, contre leur gré, malgré les nombreuses larmes qu’elles versent ou verseront.
Le premier cas, objet de toutes les conversations dans les rues de Gblapleu est celui de la petite Zalé Bibata, précédemment élève au CM 2 au groupe scolaire Gblapleu au titre de l’année scolaire 2021-2022.  Admise au CEPE, avec 95 points à l’examen et 12/20 en classe, elle risque de dire adieu à ses amis collégiens et donc de ne plus jamais goûter au plaisir que ressentent tous les « Gbaos » quand ils franchissent les portails des jolis bâtiments des collèges de notre cher Nation ivoirienne. Et pour cause, son géniteur, prétextant crouler sous le poids des dettes, veut la donner en mariage forcé, non, la vendre pour dire bien, à l’un de ses compatriotes plus nanti que lui. Comme ce fut le cas de Kani dans sous l’orage de Seydou Badian.
Situation idémique pour Zoromi Nafissétou, élève admise en classe de 4eme au collège Coprig de Gblapleu au titre de l’année 2021-2022, avec une moyenne générale annuelle de 15,91 sur 20. Classée 3eme sur 38 élèves en classe de 5e2 au collège Coprig, elle est l’une des fiertés intellectuelles de ses enseignants qui ne cessent de la citer en exemple afin de stimuler la saine émulation de la compétition entre les élèves.
Élevée dans la pure tradition burkinabè, elle jouit d’un sens de respect qui fait cas d’école. Bref, elle allie l’intelligence, l’érudition et la morale tel un robot prédestiné à temps réel bien défini pour agir.
Durant ces grandes vacances, bien que son père rumine en secret de la déscolariser de crainte qu’elle ne contracte une grossesse indésirée (Qui provoquerait la mort de son père si Zoromi Nafissétou n’est pas dotée selon leur coutume au Burkina Faso), elle s’arme toujours de courage pour accompagner ses parents au champ.
D’ailleurs à son sujet, une chaude dispute a déjà eu lieu entre son professeur de Français et son père. Le premier, menaçant de poursuivre le second en justice si son jocker Zoromi Nafissétou est précossement donnée en mariage.
A Gblapleu, au nom des absurdités traditionnelles aux pesanteurs négatives sur le cours des rapports sociaux, plusieurs enfants auparavant ont bien été sacrifiés.
Ce n’est donc pas ici une surprise pour les habitants de voir des filles mineurs comme épouses des personnes 4 fois plus âgées qu’elles. Ici, l’épouse d’un grand commerçant Peulh s’est réjouie d’avoir donné en mariage sa fille admise en classe de première en 2020-2021 à un membre de sa famille à Duékoué.
De telles douleurs internes ou drames intérieurs de ces petites mères-mineures sont si légions, grandes, intenses et permanentes qu’elles préfèrent vivre en marge de la belle cité de Gblapleu en cours d’électrification.
Contraintes de se voir rouler des vélos pour aller s’engouffrer de très bonnes heures dans les confins des 23 campements qui entourent Gblapleu. Une vraie mode qui sied mal comme dans l’œuvre rhinocéros.
Lieu pourrait donc être un moment sine qua non pour nous de dire que si pour les premières filles-mineures-cobayes le pli est déjà bien pris, malheureusement, il urge en ce moment que toutes les autorités compétentes, les organismes de promotion, de défense et de protection des Droits humains et plus particulièrement des droits des enfants chapeautés par l’UNICEF unissent leurs efforts pour extirper les petites Zalé Bibata et Zoromi Nafissétou des griffes de leurs prédateurs que sont leurs géniteurs respectifs Zalé Noufou et Zoromi Youssouf.
Pour ce faire, la lecture du Droit devant les juridictions compétentes serait la voie salutaire contrairement aux arrestations des victimes et leurs libérations rapides, contre des deals avec certaines autorités, à Guiglo.
Agissant ainsi, c’est contribuer inexorablement, de façon consciente ou pas, à la déchéance de ces mineurs-victimes dont les pères, une fois relaxés, ruminent en secret et de façon mystique, au pire des cas, de les (Victimes) tuer. Pour les avoir conduits devant les autorités.
Selon Rabelais, « La vérité est la loi d’un obscur cheminement, la raison, la condition de cette élucidation« .
Laine Gonkanou, Correspondant Régional

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