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[Guerre en Ukraine] « Après un an de conflit et le vote d’une autre résolution aux Nations Unies. Quelles analyses ? » Par Professeur Nanourougo Coulibaly


Abidjan, le 25-02-2023 (lepointsur.com) Cela fait un an jour pour jour que s’est enclenché le conflit russo-ukrainien à l’initiative de V. Poutine. Dans ce conflit, la Russie affronte le monde occidental en Ukraine. Comme le monde occidental a affronté la Russie en Syrie. Cela n’est pas nouveau. L’histoire contemporaine a connu de tels conflits. 
 
Quelques guerres d’occupation dans l’histoire
 
Déclenchée en fanfare surtout dans une logique de démonstration de force, l’offensive russe n’a pas donné les résultats escomptés. Il est clair que seul Poutine connait ses objectifs stratégiques. Il a d’ailleurs affirmé récemment qu’ils seront atteints. 
 
Toutefois, dans les faits, il aura fallu compter avec la détermination des ukrainiens, le sentiment national insufflé certainement par les médias ukrainiens et le soutien de plus en plus décomplexé des occidentaux, les Etats Unis en tête.
 
En réalité, la conjugaison de ces facteurs a engendré un enlisement dont, il est clair, que personne ne sortira vainqueur. A part les américains et certains pays occidentaux à l’affut des contrats pour la reconstruction de l’Ukraine. Ce pays sera détruit si cela n’est pas déjà fait. 
 
D’ailleurs, il est peu probable que Poutine gagne cette guerre. Et, il faut le signaler, cela ne sera pas nouveau dans l’histoire. Les guerres d’occupations se gagnent rarement. La France en a fait l’expérience au Vietnam. Les Etats Unis aussi. On se rappelle les rapports cachés sur la question et l’opposition de l’opinion américaine à cette guerre. Mohamed Ali, le célèbre boxeur afro-américain, sera sanctionné pour avoir refusé de se faire enrôler. En Afghanistan, autant, dans les années 80, les russes sont partis sur la pointe des pieds, autant, récemment, les américains ont pris le large abandonnant tous ceux qui les ont soutenus. Que l’exemple historique serve à quelque chose.
 
Les votes de principe des Nations Unies
 
Selon la presse, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, le jeudi 23 février 2023, une résolution qui exige, comme d’habitude, le retrait des forces russes d’Ukraine. Ce vote met en évidence, si besoin était, le niveau de blocage de cette instance qui demeure dans les déclarations de principe. Mieux, il est l’expression que, pour la fin de conflit, il ne faut pas regarder du côté de cette organisation engluée dans ses travers. Alors, la Chine peut-elle offrir une alternative ? en attendant que Poutine se ravise, un peu comme les Américains l’ont fait avec la quête d’une fin honorable sous Nixon dans la guerre du Vietnam, la Chine, unique puissance mondiale non clairement hostile à la Russie, pourrait permettre au monde entier d’éviter une escalade aux conséquences incalculables pour tous. Il y a, pour ce grand pays, un coup diplomatique à jouer. 
 
En attendant, ayons une pensée pieuse pour les populations qui souffrent. Tant en Ukraine que partout ailleurs dans le monde. Puisse ce conflit offrir l’opportunité aux africains de se prendre véritablement en charge aussi bien politiquement, en ne passant pas d’un maître à l’autre, qu’économiquement, en trouvant une alternative à la dépendance de l’extérieur.
 
Nanourougo Coulibaly
Professeur, auteur
Chroniqueur indépendant

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