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François Hollande rencontre Vladimir Poutine à Moscou pour échanger sur la crise ukrainienne


Leur dernière rencontre datait du G20 de Brisbane (Australie) à la mi-novembre. François Hollande a rencontré Vladimir Poutine samedi 6 décembre à Moscou pour s’entretenir de la crise ukrainienne, mais aussi des relations entre la Russie et l’Europe, de la Syrie et du nucléaire iranien.

Le chef de l’Etat français a ainsi fait une escale imprévue dans la capitale russe, de retour d’une visite officielle au Kazakhstan et avant de regagner Paris, a-t-on précisé à l’Elysée. Cette rencontre bilatérale organisée à la demande de la présidence française qui en a proposé le principe vendredi soir s’est tenu à l’aéroport de Moscou.

« Éviter d’être séparés par d' »autres murs »

Il s’agit de la première visite d’un dirigeant occidental en Russie depuis le début de la grave crise ukrainienne. Selon une source à la présidence française, François Hollande a appelé la chancelière allemande Angela Merkel pour la prévenir de son escale surprise à Moscou. Il s’est également entretenu par téléphone avec son homologue ukrainien Petro Porochenko.

« Il y a des périodes où il faut saisir des occasions. Nous en sommes arrivés là », a déclaré le chef de l’Etat français devant la presse avant la rencontre dans un salon de l’aéroport Vnoukovo. « Ces problèmes sont bien difficiles. Mais nos discussions ont des résultats positifs », a dit pour sa part l’homme fort du Kremlin.

« Je pense que nous devons éviter qu’il y ait d’autres murs qui viennent (nous) séparer. A un moment, il faut être aussi capable de dépasser les obstacles et trouver les solutions », a ensuite lancé le chef d’Etat à l’issue de l’entretien, 25 ans après la chute du mur du Berlin, symbole de la division de l’Europe. Le président russe a salué « une vraie visite de travail, (et) va donner aussi des résultats et des avancées », estimant que leurs discussions auront « des résultats positifs ».

« La tension, la pression ne sont jamais des solutions »

La veille, Hollande avait appelé à une « désescalade » dans le conflit ukrainien en réponse d’un discours du président russe pointant la responsabilité des Occidentaux dans ce conflit. « La tension, la pression ne sont jamais des solutions », avait souligné le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaïev à Astana, plaidant pour une « désescalade » d’abord « verbale » puis « dans les mouvements » militaires en Ukraine.

Selon Le Figaro, le président kazakh serait d’ailleurs intervenu pour faciliter la rencontre entre François Hollande et Vladimir Poutine.

Ce tête-à-tête intervient à un moment clef alors que les combats entre forces loyalistes et prorusses ont redoublé d’intensité en Ukraine à quelques jours de l’entrée en vigueur d’une trêve visant à mettre fin à huit mois de conflit meurtrier. Six soldats ukrainiens ont encore été tués en 24 heures dans l’Est séparatiste.

« Je n’ai jamais cessé de chercher le dialogue »

« Nous devons essayer d’engager (…) un processus de désescalade, pas d’escalade », a insisté François Hollande vendredi. « Je n’ai jamais cessé de chercher le dialogue », avait -il fait valoir, la France étant selon lui « dans une position qui lui permet de parler aux uns et aux autres » et d’avoir leur « confiance ».

Si le but de la rencontre de samedi est d’évoquer la crise ukrainienne, la suspension de la livraison de deux navires de guerre Mistral à la Russie jusqu’au règlement politique du conflit, pourrait aussi s’être invitée dans les discussions. Vendredi, Hollande l’avait déjà évoquée à demi mots en parlant de « décisions qui permettent d’être écoutés, sans faiblesse » et de « positions fermes ».

Livrer les Mistral ou non ?

Accentuant un peu plus la pression, Jean-Yves Le Drian a déclaré dans la semaine sur BFMTV que la France pourrait « ne jamais livrer » les Mistral. « Vue la situation en Ukraine, le protocole de Minsk qui n’est pas respecté, le cessez-le feu qui n’est pas respecté, il n’est pas opportun de livrer du matériel militaire », avait affirmé le ministre de la Défense, selon lequel « il faudrait que les Russes se rendent compte de cette situation ».

« On ne peut envisager une livraison dans les conditions de tension dans lesquelles nous sommes », avait-il insisté. Des propos qui n’avaient visiblement pas plu à Segueï Lavrov. Dans la foulée, le ministre des Affaires étrangères russe avait déclaré que Paris devait « remplir toutes ses obligations ». « J’en ai marre de cette question. C’est un problème de réputation pour la France. Ils doivent remplir toutes leurs obligations selon le contrat », avait-il dit.
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