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France/L’habillement de Manuel Valls au scanner


Le Premier ministre français suscite de nombreux quolibets relatifs à son style vestimentaire, que l’on peut désormais qualifier de normcore. Ses cravates colorées, ses camaïeux et ses ton sur ton fournissent la matière première de sarcasmes dans lesquels on peut percevoir une certaine condescendance. En septembre 2011, après le premier débat télévisé entre les candidats à la primaire socialiste, le magazine GQ fustigeait «une vilaine manie vestimentaire, le mauvais dégradé de couleurs virant le plus souvent au ton sur ton. Dans des camaïeux de bleu ou d’orange, le député-maire d’Évry insultait au quotidien les lois élémentaires du style ou plus simplement le bon sens».

Manuel Valls a, au fur et à mesure de son ascension politique, suscité de nombreux quolibets relatifs à son style vestimentaire, que l’on peut désormais qualifier de normcore. Ses cravates colorées, ses camaïeux et ses ton sur ton fournissent la matière première de sarcasmes dans lesquels on peut percevoir une certaine condescendance. En septembre 2011, après le premier débat télévisé entre les candidats à la primaire socialiste, le magazine GQ fustigeait «une vilaine manie vestimentaire, le mauvais dégradé de couleurs virant le plus souvent au ton sur ton. Dans des camaïeux de bleu ou d’orange, le député-maire d’Évry insultait au quotidien les lois élémentaires du style ou plus simplement le bon sen

Valls est-il la victime de ses choix vestimentaires? Faut-il crier pour autant au racisme de classe? Manuel Valls n’a pas vraiment le profil du prolo parti de rien. Immigré espagnol naturalisé en 1981, il vient d’une famille d’artistes –il a d’ailleurs épousé une violoniste et les images de sa jeunesse montrent un étudiant BCBG perdu dans la pouponnière à militants contestataires de la fac de Tolbiac… La question est plutôt de savoir ce que cache cet attachement à un look que les instances de la mode jugent criard et inélégant. Selon Samir Hammal, c’est en fait une stratégie de visibilité et de distinction qu’adopte délibérément celui qui était alors ministre de l’Intérieur. Analyse proche dans M, le magazine du Monde, où Marc Beaugé évoque «une véritable tactique vestimentaire»: «Le ministre de l’Intérieur ne s’habille pas pour lui, mais bien pour attirer le regard d’autrui et apparaître différent de la concurrence. Contrevenant de fait à une règle de style fondamentale posée par le dandy originel « Beau Brummell » (« Si l’on se retourne sur vous dans la rue, c’est que vous êtes mal habillés »).» Le style Valls laisse donc les observateurs face à une alternative: ou bien se moquer, ou bien prendre au sérieux ces signaux et tenter de les décrypter, au risque de tomber dans la suranalyse. Et si le mieux était de ne rien faire? Au final, à l’heure où le président fait un choix douteux risqué en le nommant Premier ministre, sans doute parce que les valeurs d’ordre qu’il incarne au sein du PS sont pensées comme une réponse au désamour pour la gauche dans les classes populaires, les jugements sur le bien-fondé de telle ou telle couleur sont malvenus. Fût-elle prune.

                                                               De notre correspondante à Paris Maty Gauthier F.

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