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[Face à la fronde sociale et aux attaques des jihadistes] Le Premier ministre burkinabé et son gouvernement démissionnent


Face à la fronde sociale avec des mouvements d’humeur récurrents dans les différents services publics, le Premier ministre burkinabé, Paul Kaba Thiéba, a présenté, vendredi 18 janvier 2019, sa démission ainsi que celle de son gouvernement, qui a été accepté par président Roch Marc Christian tout en exprimant « sa reconnaissance ».

Le gouvernement du Burkina Faso a démissionné, vendredi 18 janvier. Confronté à des menaces terroristes et à une fronde sociale croissante, la présidence a annoncé le retrait de l’exécutif dans un communiqué. « Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a présenté dans l’après-midi sa démission ainsi que celle de son gouvernement ». « Le président du Faso [l’]a acceptée » et a exprimé « toute sa reconnaissance au Premier ministre et à l’ensemble de ses ministres pour leur engagement au service de la nation », selon le communiqué traité par L’AFP.

Selon des sources proches de la présidence, indique le confrère cette démission fait suite à la volonté du président Roch Marc Christian Kaboré de donner un nouveau souffle à l’action du gouvernement, confronté aussi à une fronde sociale avec des mouvements d’humeur récurrents dans les différents services publics.

Des acteurs de la société et des partis politiques de l’opposition demandaient depuis plusieurs mois la démission de plusieurs membres du gouvernement, particulièrement des ministres chargés de la Sécurité et de la Défense nationale. Le chef d’état-major général des armées, Oumarou Sadou, jeudi 11 janvier 2019.

Dernier épisode en date des violences jihadistes, un canadien enlevé dans la nuit du 15 au 16 janvier 2019, à la base de la société de prospection minière australienne, Productive Discovery, dans le village de Tiabangou (Nord-Est),  a été retrouvé mort mercredi soir, vraisemblablement assassiné par ses ravisseurs lors de leur fuite.

Les attaques djihadistes s’intensifient

En septembre 2018, un Indien et un Sud-Africain travaillant également dans le secteur minier ont été enlevés sur la mine d’or d’Inata (nord).

En janvier 2016, un couple australien, le Dr Kenneth Elliot et son épouse Jocelyn, qui dirigeaient une clinique depuis de nombreuses années, avaient été enlevés à Djibo (nord). Mme Elliot avait été libérée après un an de captivité, mais son époux demeure captif.

Un roumain, Iulian Ghergut, qui travaillait pour l’énorme mine de manganèse de Tambao (nord), est toujours détenu par des djihadistes depuis son enlèvement en avril 2015.

Parallèlement, les forces armées burkinabè sont incapables d’enrayer les attaques attribuées aux groupes djihadistes Ansaroul Islam, Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à d’autres groupuscules. D’abord localisées dans le nord du pays, elles se sont étendues en 2018 dans l’est et dans l’ouest. Le bilan s’élève à plus de 270 morts depuis 2015.

L’une des dernières attaques en date, le 10 janvier, par une trentaine d’individus armés contre le village de Gasseliki, non loin de Tiabongou, avait fait 12 morts.

La capitale, Ouagadougou, a elle-même été frappée à trois reprises, avec un bilan total de près de 60 morts, dont six québécois. La dernière attaque, en mars 2018, avait dévasté l’état-major général des armées, en plein centre-ville.

Kpan Charles

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