Culture

Entretien avec Zoko Sébé Charles (Inspecteur général)/ « Les enseignements ne sont plus adaptés… »


Zoko Sébé Charles

Zoko Sébé Charles

Vous sortez, d’un seul coup, deux (2) ouvrages pédagogiques sur la formation professionnelle en Côte d’Ivoire. Qu’est-ce qui motive cela ? Quelle est la particularité de ces deux ouvrages ?

Je vous remercie pour l’intérêt que vous accordez à mes activités.

Je voudrais de prime abord, indiquer qu’en matière d’ouvrages, j’en suis à ma huitième (8è) production. Les six premières ont essentiellement porté sur les Mathématiques, donc sur le contenu. Le contenant, c’est-à-dire, la façon de transmettre, les techniques à mettre en œuvre pour rendre l’apprentissage efficace, avait été quelque peu négligée.

C’est pour y remédier, que j’ai sorti GUIDE PRATIQUE POUR UN ENSEIGNEMENT EFFICACE, véritable boite à outils pour l’enseignant et FORMER EN ENTREPRISE, guide pratique pour la formation en entreprise.

Un professionnel de l’enseignement technique et professionnel tel que vous, quel diagnostic faites-vous de ce secteur en Côte d’Ivoire ?

Le secteur est inefficace, aussi bien au niveau interne, qu’au niveau externe.

Au niveau interne, les enseignements ne sont plus adaptés et le matériel didactique, quand il existe, est obsolète.

Au niveau externe, les entreprises, premiers consommateurs de nos produits (les formés) ne sont pas intéressés par ce que nous faisons.

Le tableau est donc sombre.

Quelles sont donc les solutions qu’apportent vos ouvrages pour l’amélioration de l’enseignement technique et professionnel ?

Comme indiqué plus haut, mes ouvrages visent à donner aux enseignants, aux encadreurs pédagogiques et aux opérateurs de formations, des outils pour être plus performant dans leur travail au niveau notamment des techniques d’enseignement.

Au niveau de notre ordre d’enseignement, les enseignants proviennent soit, de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), soit de l’Institut Pédagogique pour l’Enseignement Technique et Professionnel (IPNETP), soit de l’Université. Et la pédagogie n’est pas toujours enseignée de la même façon dans ces trois institutions !

Ces ouvrages tentent donc de jeter les bases pour une meilleure harmonisation et une plus grande mutualisation des pratiques éducatives.

A vous lire, vous définissez une nouvelle approche de la formation pédagogique, axée sur les techniques de management. Pourquoi une telle innovation ?

Le management étant l’art de diriger les organisations, donc les individus, la pédagogie et le management (la gestion) ne sont pas des concepts concurrents mais complémentaires. En effet, il serait possible de définir la pédagogie comme l’art de diriger les hommes par un apprentissage. Ainsi la pédagogie et le management ne révèle pas d’ambiguïtés sémantiques à priori.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que sans aucun profil de manager, l’enseignant ou le formateur est voué à une veine agitation pédagogique, en lieu et place d’une véritable animation pédagogique.

Pour ce qui est de la formation professionnelle continue, vous mettez à la disposition un outil pédagogique qui s’inspire de la tradition anglo-saxonne. Pourquoi ce choix ?

La tradition anglo-saxonne en matière de formation est et reste de loin la meilleure. Elle permet en effet de ne jamais se démarquer de la formation. Car Les apprenants n’ont ni le temps, ni l’occasion de rompre avec la formation. Celle-ci est, dans un premier temps, initiale et sanctionnée par des diplômes qui aident à l’insertion soci-professionnelle, et dans un second temps est continue et aide ainsi les employés qui gagnent ainsi en valeur ajoutée.

Par cette tradition, la formation continue devient surtout gage de performance et de création de richesses et est donc bénéfique aussi bien pour les entreprises que pour les employés eux-mêmes.

Peut-on dire que, véritablement, vous venez de mettre à la disposition du public, des enseignants, des organismes et des opérateurs économiques des outils plus adaptés à notre environnement tant pour la formation professionnelle initiale que continue ?

Je n’aurai pas la prétention de faire une telle affirmation. Je dirais simplement et humblement que j’ai essayé par ces contributions, d’apporter plus d’efficacité et une meilleure lisibilité dans les actes pédagogiques en vigueur dans nos systèmes éducatifs.

Votre mot de fin ?

J’invite les enseignants, les encadreurs pédagogiques, et les opérateurs de formations à s’approprier le contenu de mes deux ouvrages pour ensemble aider à construire un système pédagogique performant. L’objectif étant de relever la qualité de nos enseignements pour concourir au bien-être de nos entreprises en vue de contribuer à une meilleure performance de notre économie.

Une collaboration extérieure de Franck Christophe Etchien

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