En exclusivité / Mabri Toikeusse, Jean Blé Guirao, Mahi Clarisse… Pourquoi des sons discordants au parti laissé par Guéi
Après plus de onze(11) mois de clandestinité, pour échapper aux escadrons de la mort qui sévissaient en toute impunité dans le pays; le 04 août 2003 j’ai décidé de mettre fin à cette horrible et terrible clandestinité pour reprendre les choses en mains et continuer le combat. Je suis sorti finalement, le 04 août 2003,avec pour première destination le nouveau siège du Parti sis désormais à COCODY II PLATEAU, non loin de Sococé. Quand je rentrais en clandestinité, par la force des choses, le 19 septembre 2002, le parti avait encore son siège en plein plateau. Je retrouvais, ce jour là, un siège plus moderne avec des meubles flambants neufs. Que d’émotions, que de pleurs dans cette cours. J’ai retrouvé des visages connus, les gardiens du temple, vieux Pierre, Max, la vieille Beugré et nos jeunes qui assuraient la sécurité des lieux. Je devais vite reprendre les choses en mains car le BEN de la JUDPCI prenait l’eau de toutes parts avec des camarades, commandités, qui avaient créé, un mois auparavant, un putsch pour me destituer à la bibliothèque nationale à Abidjan-Plateau. J’ai juste le temps de convoquer tous les membres du BEN de la JUDPCI pour une importante réunion le 08 août 2003.Suite à cela, je me retire du siège car il ne fallait pas trop tirer sur la corde, la sécurité étant encore très fragile.
Le 08 août donc la réunion du BEN de la JUDPCI se tient et décide de la rentrée politique des jeunes du Parti le 13 août 2003. le Président du Parti PAUL AKOTO YAO et la direction ont donné leur avis favorable à cette rentrée politique qui s’est tenue au siège. Moments d’intenses émotions, de retrouvailles, de pleurs, de joies. Ce jour là, dans une union d’esprit avec des jeunes militants debout, engagés et prêts pour le combat, j’ai lancé, pour reprendre avec la havre de David, « je ne mourrai point, je vivrai pour continuer le combat, je vivrai pour continuer le combat de ROBERT GUEI »,repris en cœurs et en pleurs par de nombreux militants qui avaient fait le déplacement ce jour. J’ai présenté, ce jour là, la nouvelle équipe du BEN de la JUDPCI en mettant l’accent sur la fidélité et la loyauté des camarades. YAO KOUADIO SERAPHIN et ADOM AHI PACOM devinrent des vices Présidents quand GUE GONO SYLVAIN devint le Secrétaire National chargé de la sécurité(le CEMA comme on l’appelait désormais) et TALY KPON EVELINE ,la Secrétaire Nationale en charge des finances, pour ne citer que ceux là.
J’étais au chômage car entre temps radié de la fonction publique pour longue absence. En fin août 2003, je suis passé devant le conseil de discipline de la Fonction Publique dirigé par une dame de fer Memé THERESE qui me réhabilita; mais hélas, il a fallu, des mois et des mois plus tard, les efforts du Ministre d’Etat, Ministre de la Santé et de la Population, Secrétaire Général Adjoint, le Dr ALBERT TOIKEUSSE MABRI, qui me fit, un soir, rencontrer le Président de la République, LAURENT GBAGBO,à la résidence de celui-ci, pour que ce dernier ordonna aux Ministres HUBERT OULAYE de la fonction Publique et AMANI N’GUESSAN MICHEL de l’Education Nationale de me réintégrer dans les effectifs des fonctionnaires. J’étais sans salaire depuis l’éclatement de la crise, en septembre 2002. Mais je vivais, c’était déjà le plus important.
Un mercredi après midi, le SGA I ALBERT TOIKEUSSE MABRI convoque dame MAHI KAYO CLARISSE et moi à son bureau. Moi, bien entendu, Président National de la JUDPCI et dame MAHI KAYO CLARISSE qui avait été attaché de Cabinet du Président ROBERT GUEI. Sans détours, le SGA I nous planta le décors. Comment sauver l’héritage Politique du Président ROBERT GUEI qui venait d’être assassiné en septembre 2002, au moment où son parti, l’UDPCI, connaissait déjà des secousses dues à un certain comité de crise. « nous ne sommes pas seuls dans ce combat, les frères YOU MAMADOU et Me VAI GOGBE seront avec nous à la prochaine réunion qui aura justement lieu, au domicile de ce dernier, non loin du siège » nous avertit le SGA I. effectivement, nos réunions pour sauver l’héritage politique du Président ROBERT GUEI ont continué tous les mercredis après-midis au domicile de Me VAI GOGBE et avec YOU MAMADOU, ALBERT TOIKEUSSE MABRI, MAHI CLARISSE, Dr DIOMANDE(Pharmacien venu des USA mais qui vouait un énorme respect au Général GUEI) et moi-même. Ces différentes réunions, qui étaient hebdomadaires, définissaient la stratégie d’action et déterminaient les moyens matériels et financiers afin que, sur le terrain, le parti soit opérationnel et donc vivant. Chacun avait sa mission dans le groupe. Moi, du côté des jeunes, Mahi du côté des femmes. Il faut noté que dans cette période, toutes les activités de la JUDPCI étaient placées sous le parrainage du SGA I, le Ministre ALBERT MABRI. A notre groupe, s’est ajouté ensuite, avec l’accord des uns et des autres, le camarade ADOM AHI PACOME.
Le groupe fonctionnait bien et la stratégie marchait à merveille quand, un soir, le Camarade YOU MAMADOU(paix à son âme) posa le problème de leader du groupe. « Cela fait plus d’un mois que nous travaillons ensemble, les choses marchent bien comme nous le souhaitons, le parti est plus que jamais présent sur le terrain avec de nombreuses activités. Mais je voudrais qu’entre nous, ici et maintenant, qu’on dise qui est le leader du groupe ,pour qui on travaille afin que les choses soient claires par la suite » affirma t’il en nous rappelant l’histoire de François Mitterrand et ses amis qui, réunis en 1971 ont décidé de travailler pour prendre la tête du Parti Socialiste Français et la tête de la République de France. En 1981, dix ans plus tard, Mitterrand, en plus d’être Président du Parti, a gagné l’élection à la Présidence de la République. YOU MAMADOU a posé le débat auquel nous n’avions pas réfléchi auparavant.
« De nous tous ici présents, le plus haut gradé dans le parti, actuellement, c’est le SGA I ALBERT TOIKEUSSE MABRI. Je pense honnêtement que c’est lui le leader et c’est pour lui nous travaillons » répondis-je, sans hésiter. Ce que dame MAHI CLARISSE a aussi soutenu sans porter des gants. YOU MAMADOU n’était pas d’accord avec nous car pour lui, lorsque le Général GUEI vivait, lui et VAI GOGBE comptaient plus auprès de lui et que le leader du groupe devait être l’un ou l’autre. Mais il nous affirma qu’il respectait notre choix, mais qu’il n’était plus prêt à continuer avec nous. « de nous tous ici présents, le plus haut gradé dans le parti, actuellement, c’est le SGA I ALBERT TOIKEUSSE MABRI. Je pense honnêtement que c’est lui le leader et c’est pour lui nous travaillons » répondis je sans hésiter. Ce que dame MAHI CLARISSE aussi soutenu sans porter des gants. YOU MAMADOU n’était pas d’accord avec nous car pour lui, lorsque le Général GUEI vivait, lui et VAI GOGBE comptaient plus auprès de lui et que le leader du groupe devait être l’un ou l’autre. Mais il nous affirma qu’il respectait notre choix mais qu’il n’était plus prêt à continuer avec nous.
Notre groupe venait de connaitre sa première secousse et se scindait ainsi en deux. MAHI, ADOM PACOME et moi avions continué nos réunions, nos stratégies et nos actions avec MABRI, le leader du groupe, pour faire avancer le parti. A cette époque, nous avions un slogan, « sans se voir, sans se parler, on se comprenait »
Les membres du groupe agissaient comme s’ils avaient signé un pacte pour sauver l’héritage politique du Général ROBERT GUEI…….
Extraits du livre témoignage de Jean Blé Guirao à paraître bientôt
« UDPCI, de ROBERT GUEI à MABRI TOIKEUSSE, le parcours du Combattant »
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