Amadou Soumahoro, Secrétaire Général du RDR (Ph: Dr)

Le samedi 06 septembre 2014, le rideau est tombé sur l’élection des Secrétaires départementaux du Rassemblement des républicains (Rdr). Avec lui, la propulsion sous les projecteurs de plusieurs cadres, dont le militantisme est mis en doute.

En plus de la vitalité du Rdr, dans la partie Ouest du pays que cette élection nous a permis de constater,la question de la transhumance politique a fait le chou gras de plusieurs militants du parti symbolisé par la case  dans le département de Kouibly.

La semaine de campagne pour le scrutin du Secrétaire départemental du Rdr à Kouibly n’a pas été de tout repos au niveau des trois candidats en lice. En occurrence, Léhonin Patrice Guéi, Kouhon Clément et Mompo Seidou.

Tous ont déployé la grande artillerie pour présenter leur programme afin de convaincre les militants sur les capacités à réorganiser le Rdr, en vue de la présidentielle de 2015.

En effet, malgré les rivalités observées de part et d’autre, le temps de cette campagne électorale a donné l’occasion au Rassemblement des républicains de gagner en intérêt auprès des populations Wê restées longtemps hostiles à cette formation politique.

Une aubaine donc pour le parti, qui n’avait reçu respectivement que 6 et 13% des suffrages exprimés,aux premier et second tours des présidentielles de 2010 lorsqu’il présentait Alassane Ouatara contre Laurent Gbagbo, de se positionner davantage dans le cœur des Wê.

Une semaine durant, les villages des sous-préfectures de Kouibli, Ouyabli, Totrodrou et Nidrou ont été jalonnés par le message du Rassemblement des républicains.

Bien entendu, sans le vouloir, les populations épousaient subtilement la pénétration du Rdr dans leur localité, à travers les différents soutiens apportés  à leurs frères et amis que constituaient les trois candidats en lice.

Ce qui fait dire à de nombreux observateurs que la direction du Rassemblement des républicains n’a pas eu tort d’initier un tel processus dans la désignation de sa représentation au plan local.

Ancien bastion du Pdci

Pour des personnes que nous avons rencontrées au cours de cette semaine électorale, le département de Kouibli souffre de son nomadisme politique. D’autant plus que ses fils, notamment les cadres du département, ont opéré des choix politiques qui ont entravé le développement de la région.

Longtemps pendant la période coloniale, Kouibly a épousé des idées contraires à celles de Félix Houphouët-Boigny dans sa lutte pour l’émancipation des indigènes.

A cette époque, les fils de la région avaient choisi le parti progressiste. Après l’indépendance et son érection en chef-lieu de sous-préfecture en 1961 et au regard d’un développement qui tardait à venir, toute honte bue, les Wê de Kouibly ont opté pour le Pdci.

Ce choix a surtout été motivé par le relatif développement que présentaient les localités de Duékoué et Man qui bénéficiaient déjà d’importantes infrastructures socio-économiques.

Ce choix tardif n’a malheureusement pas milité en faveur de la sous-préfecture qui baigne encore dans un état de sous-développement sans précédent.

Le nomadisme, principale caractéristique des cadres

Lorsqu’est survenu le coup d’Etat militaire, les principaux leaders du département ne se sont pas embarrassés de fioritures pour marquer leur soutien indéfectible au Général Guéi Robert.

Là encore, le choix opéré a fini par trahir les nombreuses populations de Kouibly qui ne rêvent que d’une seule chose, voir le chef-lieu de leur département doter en infrastructures de première nécessité.

Loin de s’arrêter à cette autre aventure avec le leader du Cnsp (Comité national de salut public), les cadres orientent leurs populations vers le Front populaire ivoirien (Fpi) de Laurent Gbagbo.

Dix années durant, de 2000 à 2010, ont activement milité  au sein de cette formation politique. Un militantisme auréolé le plus souvent d’excès de zèle.Sans pour autant tirer la moindre retombée en termes d’infrastructures socio-économiques.

Avec la chute du Fpi, les cadres de Kouibly veulent rattraper le temps perdu. Cela se traduit par une ruée sans précédent vers le Rdr, parti au pouvoir. En témoignent les résultats de l’élection du Secrétaire départemental du Rdr.

Qui, selon certains militants, seraient en faveur des militants qui auraient trahi le parti en s’amourachant avec LMP, faisant fi du degré de militantisme des cadres qui ont donné leur poitrine pour l’implantation du parti d’Alassane Ouattara dans la région.

Idrissa Konaté, de retour de Kouibly

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