Edito – Immigration clandestine, au nom de l’Eldorado…
Combien sont-ils ces Africains et autre asiatiques et sud-américains qui bravent au quotidien tous les obstacles, liés à l’immigration clandestine en quête d’un mieux-être. Au risque de leur vie, ils sont prêts à embarquer dans des bateaux de fortune. Que dis-je, dans des « cercueils navigants » pour atteindre l’autre rive. La rive du bonheur. Celle de l’Eldorado. Tant convoité par des milliers d’Africains. De jeunes africains, issus d’horizons divers. Fuyant pour la plupart la pauvreté galopante, l’asservissement des dictateurs…empruntent la voie de l’immigration, considérée aussi comme celle de la mort.
Un rapport de 2005 révèle que il y’a un milliard de migrants dans le monde. A l’analyse, les causes de ces migrations sont diverses. Entre autres, elles peuvent s’expliquer par une surcharge démographique, des perspectives économiques insatisfaisantes, un regroupement familial, une crise économique ou un manque de structures et d’avenir. C’est d’ailleurs cette fuite que l’ex-Président français, Nicolas Sarkozy qualifie de « une fuite d’eau dans une maison ». Ce business indigne des embarcations de fortune hélas ! Est devenu monnaie courante, en dépit des appels à la retenue de certains pays et dirigeants qui malheureusement ne proposent rien de concret aux candidats à cette aventure à haut risque.
Les pays d’accueil, notamment européens adoptent souventes fois des postures ambigües. Tels des dispositifs comme le Frontex (agence de surveillance des frontières européennes), dont le but est d’empêcher les migrants d’atteindre l’Europe. Ces dispositifs de l’avis de certains analystes « doivent simplement et purement disparaître pour donner naissance à des structures qui prônent la solidarité, la tolérance et le respect de la vie humaine. Mais il faut aussi souligner la grande part de responsabilité des dirigeants africains dans les naufrages à répétition. Le manque de politiques de développement cohérentes et le peu de considération à l’égard de leurs peuples sont autant de raisons qui expliquent cette périlleuse fuite des Africains vers l’Europe. On a comme l’impression que les dirigeants du continent noir œuvrent plus pour leurs propres intérêts que pour le bien-être de leurs peuples. En témoigne leur attitude au sommet extraordinaire de l’Union africaine, tenu à Addis-Abeba le 12 octobre dernier. Plutôt que de consacrer l’essentiel de leurs travaux aux victimes de Lampedusa, les dirigeants africains ont préféré se préoccuper de leur avenir, voire de leur sort, en tirant à boulets rouges sur la Cour pénale internationale, au grand dam de leurs peuples. » Souligne cet observateur averti des grandes questions d’immigration en Europe. L’analyste attire l’attention de l’opinion sur le fait que « même si les États de destination des migrations se déclarent près à accueillir des immigrants, les restrictions de plus en plus strictes qu’ils établissent vont à l’encontre de cette idée. »
La question que se posent certains observateurs est de savoir si les dirigeants africains sont prêts à faire des propositions à ces jeunes en quête d’un mieux-être. N’est-ce pas que l’inconséquence de dirigeants africains est souvent à la base du comportement des occidentaux vis-à-vis de l’Afrique et de ses filles et fils ? On en veut pour preuve, le comportement de l’Afrique du Sud au dernier sommet de l’Union Africaine (UA) à Pretoria. Sommet, auquel, a pris part le Président soudanais Omar El Béchir, recherché par la Cour pénale internationale depuis environ 7 ans pour crimes contre l’humanité. L’injonction de ladite Cour aux autorités sud-africaines-signataire du protocole de Rome n’a pas été exécutée par Pretoria en dépit de l’insistance d’une ONG, militante des droits de l’homme. Un véritable camouflet pour la CPI. Qui malheureusement qui garde l’espoir d’ouvrir la voie à toutes sortes d’impunités sur le continent.
Les populations africaines en général et ivoiriennes en particulier ne sont pas épargnées par les pluies diluviennes qui s’abattent depuis le début du mois de juin. De Douala à Abidjan, en passant par Accra, certains quartiers sont complètement inondés par les averses ininterrompues. Des morts sont ainsi enregistrés dans certains quartiers de la capitale économique (Abidjan), parmi lesquelles des adolescents des deux sexes. Comme si cela ne suffisait pas, les vieux démons ont refait leur apparition sur les campus universitaires. Où des étudiants membres des deux principaux syndicats scolaires et estudiantins (Fesci-Ageeci) ont troqué les stylos contre les machettes pour s’affronter à l’arme blanche. Des blessés et des disparus sont enregistrés, au grand dam des autorités et surtout des parents d’élèves et d’étudiants qui rêvaient à une fin d’année paisible. Les regards sont désormais tournés vers les autorités ivoiriennes et les responsables syndicaux estudiantins, susceptibles de trouver des solutions idoines aux problèmes des populations.
Edwin Anoma, Directeur de publication du journal Lepointsur.com