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[Duékoué/Lutte contre l’insécurité] Un policier sauve des opérateurs économiques des griffes des bandits


Une vue des agents de la société coopérative simplifiée Wagajaca-SA de Duékoué encore traumatisés par cette attaque à mains armées

Duékoué, le 17-04-2023 (lepointsur.com) Contrairement aux dires des détracteurs de la police, ce ne sont pas toujours tous les policiers qui détalent dès la détonation d’un simple petit pétard des bandits, dans les rues. De plus en plus, certains fonctionnaires de la police se distinguent en faisant montre de leur courage, parfois au péril de leur vie, pour sauver les siens. L’exemple du policier en service au commissariat de police à Duékoué, capitale de la Région du Guémon est un vrai cas d’école qui doit inspirer plus d’un et, faire taire de facto, les langues de tous leurs (ndlr : policiers) détracteurs. C’était le jeudi 13 avril dernier, dans l’après-midi, au quartier Kôkôman, non loin du carrefour Togba. Voici la chronologie des faits.

L’attaque des opérateurs économiques par les 2 quidams

Dans la capitale de la Région du Guémon, l’attaque des agents de la SCOOPS Wagajaca-SA de monsieur Togba alors absent, par 2 hommes lourdement armés, va toujours bon train. Selon M. E., le responsable de la traçabilité de cette coopérative simplifiée que nous avons interrogé, il ressort que leur chauffeur et 2 caissières sont tombés dans une embuscade à eux tendue par ces 2 gens peu recommandables, alors qu’ils venaient de retirer une très forte somme d’argent dans une banque commerciale de la place. Mais alors que le conducteur du véhicule de type 4×4 de Wagajaca-SA tentait de se frayer un passage, pensant avoir à faire à 2 jeunes chauffards de motos imbus d’incivisme, il a été sommairement invité à stationner dans un coin de la route très dégradé. Voyant ainsi le danger, alerté par les 2 caissières, il a pris « faux coeur » (ndlr : courage) pour foncer sur ces 2 malfrats, dans l’optique de « sauver leur peau » (ndlr : Se mettre à l’abri). S’engage alors une véritable course-poursuite comme dans le film « A toute épreuve », entre les voleurs et les fonctionnaires de Wagajaca-SA, les premiers à moto et les seconds, en voiture. Sur une distance de 400 m, les malfrats ont ouvert le feu, pour contraindre le conducteur de la 4×4 et ses collègues à s’arrêter, en vain. Arrivée en trombe au siège social de leur coopérative en trombe, l’une des caissières a, dans la débandade, pour « se gbré » ( ndlr : cacher), laissé tomber son sac à main que les 2 bandits très menaçants ont pu emporter, pensant avoir le vrai « butin » fraîchement retiré à la banque.

L’entrée en lice du policier, le désormais « John Rambo » de Duékoué

L’ambiance devenant hyper électrique, impensable, insoutenable et incontrôlable, les habitants du carrefour « Togba » de Kôkôman et ses environs se sont terrés chez eux, chacun dans son bunker, tout comme les fonctionnaires de la société coopérative simplifiée Wagajaca-SA. Fort heureusement, alors que tous les espoirs étaient apparemment perdus chez tous, survint « un ange », un policier en tenue, en partance nul doute au service. Alerté par des riverains, il (ndlr : l’agent de police dont nous taisons volontiers le nom) a fait montre de son courage en délogeant les 2 malfrats grâce à des tirs de sommation très nourris. Juste le temps que viennent certainement des renforts de la police. Ne craignant point pour sa vie, parce que se sentant moralement et consciencieusement investi d’une noble mission pour laquelle il a prêté serment sous le drapeau ivoirien, à l’école nationale de police à Abidjan : sauver les personnes et leurs biens, en tout lieu et en toute circonstance. Acculés par la puissance de feu du désormais « Rambo de Duékoué », les 2 bandits qui pensaient avoir affaire à une meute de policiers ont dû fondre dans la nature, sans que leur identité ne soit révélée par la population, avec le sac à main de la caissière contenant une très forte somme.

La plainte des agents de la société coopérative simplifiée Wagajaca-SA

Dans le but de démanteler ces malfaiteurs, une plainte a été portée au commissariat de police de Duékoué par les responsables de la coopérative simplifiée Wagajaca-SA.

Quelques pistes de réflexion

Aucun fait ne naît ex-nihilo. Et il y a un parallélisme très étroit à établir entre ce braquage des agents de la coopérative simplifiée Wagajaca-SA de Duékoué et celui du mois de décembre 2022 où un acheteur de produits agricoles a été dépouillé de 10 millions de nos francs en face du lycée moderne de Duékoué, à peine sorti d’une banque commerciale, lui aussi. Au regard de ces similitudes, nous pourrions être tentés de dire à raison, en droit, que les complicités de ces attaques récurrentes sont à rechercher chez tous les suspects, à commencer d’abord par les agents des banques commerciales en cause, ensuite par les opérateurs économiques eux-mêmes, leurs patrons et, enfin, par leurs proches et leurs collaborateurs. Car comme ce fut le cas pour le professeur d’anglais du lycée de Ouragahio, feu KINH abattu au grand carrefour de Koumassi en 2020, la bande qui l’a attaqué a été démantelée, à partir des écoutes téléphoniques de tous les suspects par la police économique. Car, un homme qui marche, laisse toujours des traces derrière lui.

 Laine Gonkanou, Correspondant Régional

ENCADRÉ : Plaidoyer pour la distinction de « John Rambo »de Duékoué

Tout comme « Cercueil », l’ex-agent de la PJ à San-Pedro ; les ex-lieutenants Gonovou Bi et feu le commandant Gouet de la BLCP de Yamoussoukro et le lieutenant M’Bra, le dynamique élément de la PJ du méticuleux commissaire Aka Dadié Brahima actuellement en poste à Ouragahio, le fonctionnaire de police en poste à Duékoué auprès du lieutenant-colonel-Thio dont la bravoure a permis de sauver les vies de 10 personnes mérite d’être reconnue et célébrée aussi à sa juste valeur par l’État de Côte d’Ivoire. A titre anthume, bien sûr. Car quand des hommes de valeur se font rares, mieux vaut jalousement fidéliser tous ceux qui se distinguent positivement du lot, par stratégie. Nous espérons tout de même que le général de Brigade Diomandé Vagondo en charge du ministère de l’intérieur et de la sécurité en Côte d’Ivoire, entendra, nul doute, notre modeste plaidoirie pour la promotion du mérite dans la police dans la perspective de stimuler l’émulation de la saine compétition entre ses collaborateurs, au grand bonheur de tous les habitants de la Côte d’Ivoire.

L.G.

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