Doukoua Godé (Pca de COC-CI) à propos de l’augmentation du prix de journaux: » Le motif financier invoqué ne saurait être opportune… »
Le Président du Conseil d’Administration de la Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI), Doukoua Godé a fait une déclaration relative à la décision d’augmentation des prix des journaux (quotidiens et hebdomadaires) envisagée par le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI). Pour lui, une augmentation de prix ne saurait être la solution miracle du GEP-CI pour renflouer ou redresser ses caisses en difficulté. « Bien au contraire, cela constituerait une réduction drastique de sa clientèle consommatrice de journaux pouvant empirer la situation financière du GEP-CI ».
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Déclaration de la Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) consécutive à la décision d’augmentation des prix des journaux (quotidiens et hebdomadaires) envisagée par le GEPCI.
La Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI) a été informée par voie de presse que le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEP-CI) envisage un relèvement des prix de vente des quotidiens et des hebdomadaires respectivement de 200F CFA à 300FCFA et 300 FCFA à 500 FCFA, soit une augmentation de 50% à 75% à partir du 2 Avril (Ndlr : 2014).
Si une telle décision est fondée essentiellement sur des soucis de trésorerie du GEP-CI, la COC-CI s’arroge le droit d’y aller contre pour plusieurs raisons.
D’une part, le GEP-CI est plus que conscient de la situation de précarité dans laquelle vivent les consommateurs de Côte d’Ivoire après avoir subi à la fois les crises pétrolières, énergétiques et financières mondiales en 2008-2009 avant de connaître la crise militaro-politique au plan national.
La preuve est que le GEP-CI s’est insurgé contre les pratiques nées de la misère des consommateurs telles que la location des journaux et la revue de presse organisée appelée phénomène « des titrologues ». Ainsi, le consommateur exprime clairement son impossibilité financière à acquérir les moyens de l’information à sa disposition dans le contexte actuel.
D’autre part, une augmentation des prix des journaux pour le motif financier invoqué ne saurait être opportune dans les conditions citées plus haut. Vu que le consommateur Ivoirien subi déjà, plusieurs augmentations de prix des produits de première nécessité que la presse écrite elle-même relève quotidiennement.
En clair, une augmentation de prix ne saurait être la solution miracle du GEP-CI pour renflouer ou redresser ses caisses en difficulté. Bien au contraire, cela constituerait une réduction drastique de sa clientèle consommatrice de journaux pouvant empirer la situation financière du GEP-CI.
Par ailleurs, l’augmentation des salaires des fonctionnaires ou le relèvement du Smig en Côte d’Ivoire ne devrait servir de prétexte pour toute augmentation de prix des services et des biens.
Au demeurant, la COC-CI suggère au GEP-CI de surseoir immédiatement à une telle décision inopportune et impopulaire d’augmentation des prix des journaux ; car lire un journal n’est pas une priorité pour le consommateur Ivoirien qui se contente d’être « titrologue ».
Ensuite, d’autres moyens de mobilisation de ressources financières devraient être envisagés par le GEP-CI à travers le soutien de l’Etat ou d’autres partenaires financiers privés, locaux ou étrangers.
Aussi, la COC-CI saisit l’occasion pour solliciter la vigilance de l’Etat dans sa politique de lutte contre la vie chère en Côte d’Ivoire en réglementant en cas de nécessité et dans la mesure des possibilités légales, réglementaires et économiques, les secteurs sensibles comme le droit à l’information du consommateur en dépit du libéralisme économique.
Enfin, la COC-CI demande aux consommateurs de la presse écrite d’être solidaires de ses actions présentes et à venir tout en restant sensible aux éventuels appels au boycott et à l’option de la presse en ligne qui paraît nettement plus adaptée à la situation et aux conditions qui prévalent.
Fait à Abidjan le 27 Mars 2014.
Pour la Confédération des Organisations de Consommateurs de Côte d’Ivoire, (COC-CI)
Le Président du Conseil d’Administration
DOUKOUA GODE