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La démocratie à l’Africaine…Par EKB


Abidjan-06-04-16 (lepointsur.com)Le mois de mars a été marqué par des élections sur le continent africain. Singulièrement  au Bénin, Niger, Congo Brazzaville… Ces trois scrutins ont consacré les élections de Patrice Talon(Bénin), Issoufou Mahamadou  (Niger) et Dénis Sassou N’Guesso (Congo Brazzaville). Si l’accession au pouvoir du milliardaire béninois Patrice Talon ne souffre d’aucune ambigüité, au regard de l’environnement dans lequel s’est déroulé le scrutin, ce n’est malheureusement pas le cas des deux autres présidents élus (sic), Issoufou Mahamadou  et Dénis Sassou N’Guesso.

Dénis Sassou N’Guesso et la boulimie du pouvoir

Au pouvoir depuis environ 32 ans, le natif de Edou (Sassou N’Guesso) a modifié la constitution de son pays pour se donner la chance de briguer  un autre mandat présidentiel acquis dans des conditions on  ne peut plus contestées et floues. Après la proclamation des résultats et la confirmation de l’élection de Dénis Sassou N’Guesso par le Conseil constitutionnel, l’opposition a appelé à contester pacifiquement les résultats.

Un appel qui semble avoir été entendu. Puisque, des assaillants, non encore identifiés ont attaqué des positions des forces régulières, faisant au moins 17 morts depuis dimanche. Riche en pétrole, la République du Congo jouit d’une relative prospérité au plan macroéconomique, malgré de fortes inégalités dans la répartition des ressources. Denis Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans à la tête du Congo, vient de se faire réélire au forceps une fois encore lors d’un scrutin contesté. On peut le dire.

Les lendemains de ce passage en force de Dénis Sassou-N’Guesso augurent de lendemains incertains pour le Congo Brazzaville et ses habitants, surtout les opposants qui seront à n’en point douter dans l’œil du cyclone. Point, n’est  besoin de  souligner  que ce comportement de Sassou N’Guesso  jette le discrédit sur l’Afrique et sa démocratie chancelante.

Le Bénin et la marque Patrice Talon

Patrice Talon BONAu Bénin en revanche, le peuple béninois a démontré une fois de plus tout le bien qu’on pense de lui, en donnant une leçon de démocratie aux autres pays Africains.

Alors même que nombre d’observateurs ne vendaient pas chère la peau du milliardaire Patrice Talon, face au banquier franco-béninois, Lionel Zinsou, celui-ci après un deuxième tour qui s’est déroulé dans le calme a remporté l’élection avec 65,39% des voix contre 34,61% pour son adversaire Lionel Zinsou. Evidemment, cette élection sans ambigüité a été saluée par l’ensemble des démocrates du monde entier. En dépit de ce que l’on pourrait qualifier de satisfecit, les attentes des béninois sont grandes.

En effet, en votant massivement au cours de ce scrutin, le peuple béninois a opté pour une rupture, pour un nouveau départ, c‘est-à-dire pour un changement significatif à tous les niveaux. Reste,  donc à Patrice Talon de joindre l’acte à la parole pour permettre à son pays de faire un bon qualitatif vers le développement vrai.

 Issoufou Mahamadou, tel un barbouze au Niger

Issoufou Mahamadou BonS’il y’a une élection qui restera longtemps gravée dans l’esprit des observateurs en général et des nigériens en particulier, c’est incontestablement, celui qui s’est déroulé récemment au Niger. Au cours dudit scrutin, les deux candidats qui se disputaient le trône avaient des fortunes diverses. Au moment où, le président sortant jouissait de tous ses droits physiques et civiques, Hama Amadou, le challenger était lui  privé des droits sus-mentionnés.

Accusé de collusion dans  une scabreuse  affaire de trafic d’enfants par le pouvoir nigérien, il a été jeté en prison au moment même du déroulement des élections, aussi bien au 1er que du 2e tour. Malgré tout, il a contraint  le candidat  Issoufou Mahamadou à un second tour qui sera malheureusement remporté par le président-candidat après que l’opposition a appelé à boycotter le scrutin et que l’état de santé de Hama Amadou détenu en prison était devenu dégradant. On peut le dire. À l’instar de Sassou N’Guesso qui avait coupé le Congo Brazzaville du reste de la planète en suspendant toutes les communications, Issoufou Mahamadou a pour sa part maintenu son adversaire en prison pour se faire élire hauts les mains.  C’est cela, le contraste de la démocratie à l’Africaine.

 

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