Débat sur le référendum/Me Faustin Kouamé : « Aucun individu ne peut s’approprier la souveraineté d’un peuple »
Abidjan-19-07-16 (lepointsur.com) En collaboration avec ses partenaires, la Fondation Friedrich Naumann et le Groupe de travail jeunes pour la bonne et les droits de l’homme, CIVIS-CI a organisé une conférence publique sur le thème « parole aux citoyens sur le projet de la nouvelle Constitution » le mardi 19 juillet 2016 à Cocody.
Trois sous-thèmes, notamment « Sens, portée et limites du référendum constitutionnel », « Enjeux de l’élaboration d’une nouvelle constitution » et « Nouvelle Constitution et consolidation de la paix ? » ont meublé cet important rendez-vous citoyen.
L’ancien Garde des sceaux, ministre de la Justice, Me Faustin Kouamé a indiqué que dans le cas du projet de la révision constitutionnelle souhaitée par le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, la procédure n’a pas été respectée, parce que les deux lois (ordinaire et organique) n’ont pas été prises en compte comme il se doit. « Dans le cas d’espèce de la Côte d’Ivoire, il n y a pas de loi organique, mais plutôt une loi ordinaire soumise aux parlementaires. Et pourtant, il aurait fallu privilégier la loi organique… », Dixit Me Faustin Kouamé.
Qui a d’ailleurs soutenu qu’il faut mettre en place une Commission constituante avec une majorité parlementaire. « Le droit précède l’économie… » A-t-il renchéri pour porter la réplique à ceux qui soutiennent mordicus que la Côte d’Ivoire est sur la voie du développement avec une croissance à deux chiffres. Pour ainsi dire, qu’on ne peut pas parler de développement sans parler de droit. Pour autant, conseille-t-il « le référendum doit transcender tous les clivages politiques. »
Au total, pour Me Faustin Kouamé, il ne faut pas violer la conscience intellectuelle du peuple. Car le peuple est souverain. « Aucun individu ne peut s’approprier la souveraineté d’un peuple. » a-t-il conclu. Se prononçant sur les « enjeux de l’élaboration d’une nouvelle Constitution », Docteur Geoffroy Kouaho Julien, juriste, consultant et politiste a quant à lui dénoncé l’absence de débats contradictoires, gage de l’expression démocratique. « Pourquoi, la société civile n’œuvre-t-elle pas pour l’avènement de l’expression plurielle qui passe nécessairement par la libéralisation des médias audiovisuelles ? Car c’est la seule façon de favoriser les débats contradictoires… » S’est-il interrogé avant d’indiquer que la Côte d’Ivoire pourrait explorer la piste d’un état fédéral comme c’est le cas en occident avec la plus grande puissance économique mondiale, les USA et en Afrique avec le géant Nigeria et l’Afrique du Sud à qui ce modèle de gouvernance réussit très bien.
Pour sa part, M. Henri Niava président de l’Union des socio-démocrates (USD) a indiqué que pour qu’il ait une révision ou une élaboration d’une nouvelle Constitutions, il faut des raisons profondes. C’est pourquoi, il s’interroge sur la nécessité d’élaboration d’une nouvelle Constitution pour la Côte d’Ivoire, si ce n’est pour assouvir des desseins inavoués. « Ce n’est pas parce qu’on a une nouvelle vision pour un pays qu’on doit réviser ou élaborer une Constitution(…) Le pays s’est enlisé dans un endettement sans précédent. Quel sens peut-on donner aux multiples emprunts obligataires. Qui va rembourser tout ce argent », a-t-il martelé.
En sus, il a dénoncé les délais impartis pour un tel projet. M. Douka Christophe au nom du syndicat des planteurs indépendants de Café-Cacao a botté en touche, la tenue d’un référendum avant 2020. Plusieurs personnalités, aussi bien politiques Danielle Boni Claverie (URD), Henri Niava (USD) et syndicales Soro Mamadou secrétaire général de la Centrale Humanisme et Charles Dadié Yabe de la centrale Dignité ont pris une part active à cette conférence-débat qui est un signal fort de la volonté de Dr Christophe Kouamé Christophe et ses camarades de CIVIS-CI, du Groupe de Travail des jeunes pour la bonne gouvernance et les droits de l’homme et de la Fondation Friedrich Naumann de donner un coup d’accélérateur à la culture des droits humains Côte Côte d’Ivoire.
EKB
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