Crise de la dette Grecque / Tsipras: les électeurs ont fait ‘choix courageux »
Les Grecs disent « non » au plan d’aide des créanciers
Le premier ministre, Alexis Tsipras, qui avait mis son mandat en jeu, a salué la nette victoire du non et a déclaré que son gouvernement était prêt à retourner sans attendre à des négociations pour permettre une réouverture des banques grecques, qui sont restées fermées cette semaine.
Tsipras : « Le mandat que vous m’avez confié n’est pas celui d’une rupture avec l’Europe »
Ecartant l’idée que le référendum était de fait un vote sur le maintien ou non de la Grèce dans la zone euro, il a estimé que les Grecs lui avaient donné un mandat pour trouver une solution viable avec l’UE et non pas pour aller à l’affrontement avec l’Europe :
« Etant donné les circonstances difficiles à l’heure actuelle, vous avez fait un choix très courageux. J’ai tout à fait conscience que le mandat que vous m’avez confié n’est pas celui d’une rupture avec l’Europe, mais un mandat pour renforcer notre position aux négociations afin de rechercher une solution viable. »
M. Tsipras a déclaré qu’il comptait sur le fait que la question de la dette grecque « soit cette fois sur la table des négociations » et allait demander au chef de l’Etat grec de convoquer une réunion des dirigeants des partis politiques pour les tenir informés de la situation. Le leader de l’opposition grecque, Antonis Samaras, a remis sa démission après la défaite cinglante du oui.
« Nous allons négocier d’une manière positive avec la Banque centrale européenne et la Commission européenne. A partir de demain, l’Europe, dont le cœur bat en Grèce ce soir, va commencer à panser ses blessures, nos blessures. Le non d’aujourd’hui est un grand “oui” à une Europe démocratique. »
Selon un sondage diffusé par la chaîne Antenna TV, 67 % des bulletins de vote non ont été glissés par des électeurs de la tranche 18-34 ans. Alors que la victoire du non se dessinait dans l’après-midi, une foule de centaines, puis de milliers de personnes est descendue dans les rues d’Athènes fêter le résultat. Convergeant vers la place Syntagma, face au Parlement, ils scandaient des slogans contre l’austérité et la politique de Bruxelles.
Avant même la publication des premiers résultats, le président français François Hollande et la chancelière allemande, Angela Merkel, ont annoncé qu’ils se rencontreraient à l’Elysée lundi 6 juillet au soir pour « un entretien suivi d’un dîner de travail pour évaluer les conséquences du référendum en Grèce ». Ils ont ensuite appelé à la tenue d’un sommet de la zone euro, qui aura finalement lieu mardi 7 juillet.
M. Tsipras et son gouvernement ont dit qu’ils souhaitaient reprendre les discussions dans les quarante-huit heures, une de ses promesses de campagne. Mais la réponse du ministre de l’économie allemand, Sigmar Gabriel, pour qui de nouvelles négociations sont « difficilement imaginables », montre que la reprise des discussions sera longue.
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