CÔTE D’IVOIRE/ PASSER À UNE AUTRE ÉTAPE DU VIVRE-ENSEMBLE…
La vraie paix est le fruit de la justice, vertu morale et garantie légale qui veille sur le plein respect des droits et des devoirs, et sur la répartition équitable des profits et des charges. Mais, parce que la justice humaine est toujours fragile et imparfaite, exposée qu’elle est aux limites et aux égoïsmes des personnes et des groupes, elle doit s’exercer et, en un sens, être complétée par le pardon qui guérit les blessures et qui rétablit en profondeur les rapports humains perturbés. Cela vaut aussi bien pour les tensions qui concernent les individus que pour celles qui ont une portée plus générale et même internationale. Le pardon ne s’oppose d’aucune manière à la justice, car il ne consiste pas à surseoir aux exigences légitimes de réparation de l’ordre lésé. Le pardon vise plutôt cette plénitude de justice qui mène à la tranquillité de l’ordre ; celle-ci étant bien plus qu’une cessation fragile et temporaire des hostilités : c’est la guérison en profondeur des blessures qui ensanglantent les esprits. Pour cette guérison, la justice et le pardon sont tous les deux essentiels.
Le refus du pardon, au contraire, surtout s’il entretient la poursuite de conflits, a des répercussions incalculables pour le développement des peuples. Les ressources sont consacrées à soutenir la course aux armements, les dépenses de guerre, ou à faire face aux conséquences des rétorsions économiques. C’est ainsi que font défaut les disponibilités financières nécessaires au développement, à la paix, à la justice. De quelles souffrances, l’humanité n’est-elle pas affligée parce qu’elle ne sait pas se réconcilier ? Quels retards ne subit-elle pas, parce qu’elle ne sait pas pardonner ? La paix est la condition du développement, mais une paix véritable n’est possible qu’à travers le pardon.
Il n’y a pas de paix sans justice… ! Il n’y a pas non plus de justice sans pardon… ! Et la vraie réconciliation en dépend… !
Le pardon a donc une racine et une mesure divines. Mais cela n’exclut pas que l’on puisse aussi en saisir la valeur à la lumière de considérations fondées sur le bon sens humain.
Malheureusement, les derniers évènements (rapport Cdvr, rapports d’Amnesty international, ONU, développements judiciaires nationaux des pro-Gbagbo, soubresauts du procès de Laurent GBAGBO à La Haye..) confirment l’idée qu’en Côte d’Ivoire, la justice peine à passer… Et si l’on n’y prend garde, ce spectacle hideux de l’histoire de notre belle nation peut gripper davantage le laborieux processus de réconciliation lourdement en panne de stratégies et exacerber les tensions.
Ne faut-il pas alors admettre courageusement que notre justice est foncièrement faillible et pas suffisamment outillée, du moins aujourd’hui, pour relever les défis politico-judiciaires majeurs actuels… ?
Que fait-on alors, en attendant de conduire à son terme la refonte du système judiciaire, les efforts en cours pour la professionnalisation d’une justice citoyenne de qualité, équitable, équilibrée…et exempte de tous soupçons… ?
Ne serait-il pas plus judicieux pour la Côte d’Ivoire que ses filles et fils s’arrogent d’un bon sens humain pour une solution politiquement correcte afin de laver leur linge sale, vieux de plus d’une décennie, une bonne fois pour toute… ?
N’est-il pas temps pour les uns, notamment les pro-GBAGBO, de faire preuve de réceptivité et d’humilité républicaine afin de reconnaître leurs parts d’impairs et dévoiements en s’inclinant courageusement devant l’autel ppénitentiaire de la mère-patrie… ? Et les autres, notamment les pro-OUATTARA, sans être vierges et « sans-péchés », ne devraient-ils pas se montrer davantage raisonnables et réalistes en enclenchant le gel de toutes les procédures judiciaires latentes au profit de solutions socialement réconciliatrices… ? Pourquoi pas une grâce républicaine qui solde tous les forfaits de 1999 à 2011…?
L’encre de ma plume appelle à une croisade citoyenne de tous et toutes, afin de sensibiliser la société civile, nos ddécideurs, nos politiques à cet idéal… !Soyons des pèlerins du mea-culpa collectif afin de sortir notre nation des antagonismes meurtriers qui, en réalité, ne sont basés que sur des intérêts politiques égoïstes et matériels. Une belle tranquillité et un doux bonheur en Côte d’Ivoire en dépendent… !!!
Car, sans la paix, une vraie paix durable, la réalisation du projet d’émergence socio-économique de la Côte d’Ivoire pourrait être retardée ou stoppée. Il faut éviter une ambiance de paix et de réconciliation de façade. Il nous faut un véritable cessez-le-feu politique qui mette en mission tous les Ivoiriens comme les ouvriers sur le chantier de l’émergence socio-économique. Ne sommes-nous pas toutes et tous la Côte d’Ivoire…?
Que les valeurs imbriquées dans ce concept d’ « UBUNTU », cette notion africaine et magique qui a guidé la vie entière de Nelson MANDELA: respect, serviabilité, partage, communauté, générosité, confiance, sincérité, désintéressement, tolérance, amour, pardon…, visitent et aident les Ivoiriens à « purger » toutes les haines individuelles et collectives pour construire ou réaménager une société-nation, multiethnique, multi-religieuse et démocratique…!
Travaillons pour hisser la Côte d’Ivoire en une belle nation à capacité d’agilité et donc de mutabilité d’une société fondée sur la recherche de l’épanouissement individuel et collectif, en donnant du temps à l’action transformative des comportements et des perceptions afin que sous la houlette du Président, Alassane OUATTARA, l’objectif d’un pays émergent à l’horizon 2020 soit atteint.
Ne manquons pas ce rendez-vous de notre histoire.
Œuvrons pour traverser ce défi avec le sentiment que nous savons où nous allons.
Ivoiriennes, Ivoiriens, amis de la Côte d’Ivoire, sortons ensemble de l’immersion pour aller à l’émergence dans la réconciliation et la fraternité …!
Docteur Pascal ROY
Philosophe-Juriste-Politiste-Coach politique-Analyste des Institutions, expert des droits de l’Homme et des situations de crises-Médiateur dans les Organisations-Enseignant Oà l’Université-Consultant en RH-Écrivain
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