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[Côte d’Ivoire] «Monsieur Flindé, la rumeur dit que vous n’avez jamais digéré votre éviction de l’équipe gouvernemental et pour cela…» (Lettre ouverte)


Abidjan, 05-7-2019 (lepointsur.com) Cher aîné,

Dans une longue et oiseuse diatribe publiée récemment sur le site web www.lepointsur.com, le Sieur Narcisse Oulaï qui semble s’honorer du titre ronflant de «Porte-parole principal de votre cabinet», truffe son verbe d’insanités et de propos aux confins de l’insolence envers les cadres de l’UDPCI, avec une hideuse focalisation sur le ministre Laurent TCHAGBA. Cet inutile activisme est le dernier fait d’arme du  mouvement «Tonkpi RHDP 2020» qui désambiguïse ainsi ce qui s’apparente à son programme d’activités : tirer, à intervalles réguliers, à boulets rouges sur l’UDPCI, ses dirigeants et ses militants. Depuis la naissance de votre mouvement devant un public efflanqué visiblement évasif, aucune action d’éclat et de masse ne peut être comptabilisée à votre actif, mais plutôt tout un dispositif pamphlétaire avec l’UDPCI comme point de mire. Devant cette situation inédite, Monsieur le ministre, en assidu observateur de la scène politique et en tant que fils du Tonkpi, j’aurais pu, à l’instar des militants de l’UDPCI dont la sérénité et le silence vous déconcertent certainement, opter pour la stratégie du mutisme pédagogique. Mais une telle posture finirait par vous donner l’illusion que votre mouvement a pignon sur rue et qu’il pourrait continuer à mettre une méchante colle à la cohésion au sein du RHDP incarnée par le Dr Abdallah Albert Toikeusse MABRI qui en est le 2ème vice-président. La présente lettre ouverte, je la structurerai en deux axes.

De l’épiphénomène nommé Narcisse Oulaï…

Comme s’il dodelinait de fièvre aphteuse en saisissant la plume, M. Narcisse Oulaï s’offre une triste renommée en utilisant le verbe acerbe, idéal pour les décharges de l’histoire. Voici quelques-unes de ses désinvoltures. Il désigne par «responsables de camelote» les dirigeants de l’UDPCI. Quant au Ministre Laurent TCHAGBA, Secrétaire Général de l’UDPCI, il lui est attribué toutes les insinuations les plus irrévérencieuses :   «En bon chef de gang à sbires», «Il est temps que vous reveniez à la raison», «C’est être au RHDP avec un esprit de mercantilisme honteux», «Sortez de l’émotion et de la perfidie politique».

Monsieur Albert FLINDE, très honnêtement, c’est un tel Monsieur au verbe plongé dans la gadoue, que votre casting a légitimé comme porte-parole principal de «Tonkpi Rhdp 2020» ? Il y a des raisons de désespérer et de se laisser convaincre que l’injure gratuite semble être inscrite dans l’ADN de votre mouvement. L’éducation militante devrait précéder sa désignation, bref…

Parlons du fond de ce fameux texte qui souffre d’une grande pauvreté idéelle. Dans ses envolées logorrhéiques, le Sieur Narcisse Oulaï accole inopportunément le préfixe ‘’ex’’ à l’UDPCI et à son Secrétaire Général, comme pour les reléguer dans les soutes de l’histoire. Une telle forfaiture est la preuve la plus achevée de la méconnaissance des textes fondateurs de ce parti dont lui et vous-même son mentor vous vous réclamez. Le congrès ordinaire de Yamoussoukro, tenu les 18, 19 et 20 Décembre 2013, a adopté des statuts qui sont encore d’actualité. Le titre V, Chapitre 2, article 87 est pourtant d’une grande limpidité : «Sous réserve des lois et règlements en vigueur ou de décisions judiciaires irrévocables et exécutoires, seul le congrès (de l’UDPCI) est compétent pour décider de la dissolution du Parti. Pour décider de la dissolution du Parti, le Congrès spécialement convoqué à cet effet, doit réunir au moins les trois quarts (3/4) de ses membres statutaires. La décision de dissolution est prise à la majorité des quatre cinquième (4/5) des membres statutaires présents». Que le Sieur Narcisse Oulaï et son cicérone que vous êtes, vous informiez l’opinion où et quand un tel congrès s’est réuni depuis 2013 ? Si l’idée d’une UDPCI forte au service d’un RHDP victorieux vous taraude l’esprit et vous cause d’incessants tournis, c’est que vous agissez comme ces marginaux résolus à fendiller la cohésion du RHDP, surtout dans le Tonkpi. Votre thuriféraire qui fait, sous votre férule, de la non-disparition de l’UDPCI la raison de ses sorties belliqueuses, devrait plutôt fournir l’acte de dissolution des autres partis du RHDP pour créer les conditions de sa propre crédibilité. Dites à cet encenseur à l’inspiration rudimentaire que ce qui fera gagner le RHDP en 2020, n’est pas la dissolution des partis membres, mais plutôt une synergie d’actions sur le terrain ! Dites-lui que ce qui fera gagner le RHDP, ce ne sont pas quelques timides initiatives solitaires qui créent immanquablement d’inutiles confusions ! Ce qui fera gagner le RHDP, c’est d’aller au contact des militants, de leur expliquer les bienfaits de cette grande coalition politique pour la stabilité de la Côte d’Ivoire. Et c’est ce que fait le Dr Abdallah Albert Toikeusse MABRI depuis de longs mois, aux côtés du président de la République Alassane OUATTARA. Par ses actions, le 2èmeVice-Président du RHDP qui garde le capital confiance du Président, rabat le caquet aux petits esprits gloutons abonnés aux sournoises campagnes de dénigrement. Avec des voix à peine plus audibles que le chuintement des grillons, on les voit, surtout dans le Tonkpi, se trémousser comme des hydres qui nient l’évidence de l’étant ou de piètres chauves-souris surprises par la clarté diurne.

De vous-même, de votre soudain activisme, Monsieur le ministre FLINDE

Depuis la formation du Gouvernement du 10 juillet 2018, vous, jadis si loquace, observez un silence de nécropole. Un silence qui alimente un boulevard d’interprétations que seule la rumeur porte, supporte et colporte. Monsieur FLINDE, la rumeur dit que vous n’avez jamais digéré votre éviction de l’équipe gouvernementale et que pour cela, vous rechargez vos accus pour croiser le verbe voire l’épée avec celui que vous considérez comme le grand responsable de cette mauvaise passe. Cartésien, je ne ferai jamais de déduction systématique sur le substrat de la rumeur en raison de son impersonnalité. Mais le schisme politique que vous conduisez à travers le «Tonkpi RHDP 2020», en même temps qu’il  vous expose aux dispositions contenues dans l’article 70 des statuts de l’UDPCI, désoriente le militant et désorganise l’appareil du parti, résolument engagé dans le RHDP. Vous avez certainement pleine conscience que le public émacié que vous convoquez au forceps dans le Tonkpi ne peut inquiéter même le benjamin des mouvements politiques ivoiriens. Mais cette stratégie aussi vieille que le monde lui-même n’a pour finalité que d’harceler le ministre Abdallah Albert Toikeusse MABRI. Une sorte de guérilla politique, asymétrique et autodestructrice. Une telle démarche solitaire semble confirmer limpidement la rumeur. Et puis, Monsieur le ministre, l’UDPCI est un parti national qui attire et promeut toutes les compétences avec un tacite pacte avec l’excellence. Comment (et cette question, vous serez certainement le seul à y répondre dans une démocratie moderne) faire confiance à nouveau ‘’obligatoirement’’à un ex-ministre, qui se fait battre à plate couture à une petite élection législative dans la commune de Man, et mettre sur la touche l’une des compétences avérées du parti, et qui plus est celui-là même qui a porté haut les idéaux de l’UDPCI à Attécoubé (Abidjan) avec une percée historique aux législatives ? Votre déculottée de 2013, contre M. TIA André, candidat indépendant aux municipales à Man, aurait largement suffi pour vous ranger au placard, mais grâce à l’entregent du Dr Abdallah Albert Toikeusse MABRI, vous êtes encore dans le jeu politique.

Et le plus insolite, comme dans le plus fictionnel des mondes, c’est ce «Tonkpi  RHDP 2020» qui dit ceci : « Il n’y avait plus, ni groupe parlementaire, ni vice-présidence pour le parti à l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire où de quatorze (14) députés en 2000, il n’y en a plus que six (6) aujourd’hui. Au niveau des collectivités locales, l’ex-UDPCI n’a aujourd’hui que trois (03) Maires contre neuf (9) en 2001, et un (01) Conseil Régional contre trois (03) Conseils Généraux en 2002».Mais Monsieur FLINDE, comment faire tache d’huile et asseoir une imprenable représentativité quand, en plus d’un piètre score aux législatives et municipales malgré vos larges parcelles de responsabilité dans l’exécutif, vos actes traduisent une levée du glaive pour commettre ainsi un ‘‘particide’’ ?

Vous n’êtes plus ministre certes, mais vous n’êtes pas non plus dans les cales du retraité. Vous êtes Conseiller spécial du Premier ministre ; un poste qui fait de vous une des petites mains agissantes dans l’action gouvernementale. Et si vous êtes là encore, c’est bien par les bons soins du Dr Abdallah Albert Toikeusse MABRI à qui vous vouiez alors une déférence cultuelle. Se démerder, tourner, tourniquer et tournicoter contre ce même MABRI aujourd’hui semble être aux antipodes de toute logique minimale de l’esprit.

Revenons, pour terminer, au Congrès de Décembre 2013 ou au Congrès extraordinaire de 2018 où ce même Albert FLINDE, qui avait une place honorable dans l’annuaire des décideurs, a bien évidemment joué les premiers rôles. Soutenir tous les aspects scientifiques, réglementaires et juridiques des Congrès successifs et se soustraire furtivement de la dynamique commune de la mise en application de ses résolutions, en raison d’une probable perte de prébendes et de privilèges, est vraiment regrettable. D’autant plus regrettable qu’un grand vide se fait de jour en jour autour de celui qui refuse de se soumettre au 2ème vice-président du RHDP.

En espérant que vous prendriez toutes les dispositions pour déviriliser la geste guerrière contenue dans le verbe de votre filleul Narcisse Oulaï, et éviter pour vous-même un isolement suicidaire (politiquement), veuillez recevoir, Monsieur le ministre, l’expression de mes sentiments les plus fraternels.

Dr BOUMY K. Kévin

Cadre du Tonkpi

Observateur de la scène politique

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