[Côte d’Ivoire] L’AFJCI milite pour un accès sécurisé à l’avortement
L’AFJCI appelle à un cadre juridique plus protecteur pour l’avortement sécurisé en Côte d’Ivoire, soulignant les risques des pratiques clandestines et l’importance d’une réforme législative.
Abidjan, le 07 mars 2025 (lepointsur.com) L’Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI) a organisé, le jeudi 6 février 2025 à Angré, une rencontre avec la presse pour sensibiliser sur la nécessité d’un encadrement juridique plus souple de l’avortement sécurisé en Côte d’Ivoire. L’événement a mis en lumière les défis liés à l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et les dangers des pratiques clandestines.
Agathe Blanche, cheffe de projet au sein de l’AFJCI, a rappelé que le Protocole de Maputo, ratifié par la Côte d’Ivoire, reconnaît aux femmes le droit de maîtriser leur fécondité et d’accéder à des soins de santé reproductive adéquats. Cependant, elle a déploré le fait que la législation nationale reste très restrictive, ne permettant l’avortement qu’en cas de viol ou de danger vital pour la mère.
Des chiffres alarmants sur les avortements clandestins
Cette contrainte juridique pousse de nombreuses femmes à recourir à des avortements non médicalisés. Selon les statistiques de l’AFJCI, 60 % des 230 000 interruptions de grossesse enregistrées chaque année en Côte d’Ivoire sont pratiquées dans des conditions clandestines, mettant gravement en péril la santé des patientes. Cette réalité contribue à un taux de mortalité maternelle encore préoccupant, estimé à 385 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2021.
« La législation actuelle ne protège pas suffisamment les femmes. Elle les condamne, dans bien des cas, à des pratiques dangereuses qui auraient pu être évitées avec un meilleur accès aux soins », souligne Agathe Blanche.
L’AFJCI plaide pour une réforme législative
Face à cette situation critique, l’AFJCI insiste sur l’urgence d’adapter le cadre juridique aux réalités médicales et sociales du pays. L’association milite pour une réforme législative qui garantirait aux femmes un accès à l’IVG dans des conditions médicalisées et sécurisées, conformément aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire.
« Il est impératif que la loi prenne en compte la détresse des femmes et leur droit à des soins de santé reproductive de qualité. Un accès plus large à l’avortement sécurisé permettrait de réduire les complications et de protéger la dignité des femmes », plaide l’AFJCI.
En renforçant la sensibilisation et en plaidant pour un changement législatif, l’AFJCI espère contribuer à une meilleure protection des droits des femmes et à une réduction des décès liés aux avortements clandestins en Côte d’Ivoire.
LPS/CP/NK
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