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[Côte d’Ivoire Grève] Les revendeurs des bouteilles de gaz menacent


Les revendeurs de la bouteille de gaz butane en Côte d’Ivoire pourraient observer une grève, très prochainement face à certaines mesures du gouvernement, concernant le prix de vente des bouteilles, ainsi que l’octroi des papiers administratifs.

Après plusieurs réunions entre les acteurs de ce secteur d’activité, les revendeurs veulent observer une grève en fermant leurs magasins, afin que l’État se penche sur leur cas. M. Bléou l’un des responsables du secteur de gaz butane du pays, que nous avons contacté par téléphone a indiqué que le réel problème à la base de cette décision se situe à deux niveaux. Notamment sur le prix fixé aux revendeurs de gaz, c’est-à-dire la marge du montant qu’ils gagnent sur chaque bouteille de gaz vendue et sur l’autorisation de vente des bouteilles dans les magasins de proximité.

«Cette marge est restée inchangée depuis 1995. On a même organisé récemment un atelier à Grand-Bassam, et à cette occasion les responsables du secteur ont reconnu et dénoncé cet état de fait, et ils nous ont dit que cela n’est pas normal. Alors, on a dit,  si tel est le cas, qu’est-ce qu’on fait. Mais, le gouvernement refuse par tous les moyens qu’on augmenter le prix du gaz», a affirmé M. Bléou.

Au cours de l’atelier, les acteurs ont décidé que la somme de 200 fcfa soit ajoutée au prix fixé par le gouvernement, comme frais de proximité. «Si une bouteille de gaz coûte 5 200 fcfa comme le gouvernement l’a décidé, le client payera 5 400 Fcfa au revendeur du quartier», explique notre interlocuteur.

Pour ce qui est du second problème, M. Bléou affirme que « le gouvernement de Côte d’Ivoire dit qu’il ne reconnaît pas dans la chaîne de distribution de gaz, composée des revendeurs, des mandataires ou des distributeurs.»

Dans la chaîne de distribution, le gouvernement a décidé qu’il ait désormais un seul interlocuteur dans la distribution, le marqueteur, c’est-à-dire les entreprises de gaz (Petroci, Total, Oryx, Oilibia, Shell, Petro ivoire,etc).

La livraison des revendeurs. Ph.Dr

Cependant, dans la réglementation de la vente des bouteilles de gaz en Côte d’Ivoire, pour vendre une certaine quantité, il faut avoir au préalable une autorisation de l’État. Ainsi, le gouvernement attribuait les autorisations de vente et le nom du magazin au du demandeur, c’est-à-dire le revendeur. «Et subitement, depuis 2013, où le gouvernement a annoncé officiellement qu’il ne nous reconnait pas, il ne nous délivre plus d’autorisations qui portent nos noms. C’est donc les marqueteurs qui portent le nom des revendeurs. Donc quand un revendeur veut avoir une autorisation de vente, il remplit les formalités et va les déposer auprès des différentes marques de bouteille et c’est eux qui vont acheminer ton dossier à la direction générale des hydrocarbures. En plus de cela, avant cette date, les autorisations étaient délivrées sans date limite, mais maintenant,  elles sont délivrées pour une durée de 3 ans renouvelable», révèle M. Bléou.

Chaque revendeur est ainsi autorisé à vendre ses bouteilles de gaz sous le couvert des marqueteurs. Aussi, vu la pluralité des marques de bouteille sur le marché, il y a un véritable problème sur l’attribution des papiers d’autorisation aux revendeurs ayant plusieurs marques dans leurs dépôts.

«C’est cela qui nous pousse en tant que acteurs économiques de nous plaindre. Car ce n’est pas normal que nos magasins soient inscrits au nom d’une autre entité auprès de notre ministère. Pis, le ministère dit que si nous fautons, c’est le tiers qui porte le nom de notre structure qui payera la contravention», s’insurge M. Bléou.

Notre interlocuteur précise également que depuis début mars 2019, l’État a fait descendre des contrôleurs sur le terrain, pour fermer ‘’systématiquement’’ les magasins ne respectant pas les prix imposés et également ceux qui n’ont pas d’autorisation.

«Pourtant depuis 3 ans la délivrance des autorisations est bloquée. C’est-à-dire depuis plus de 3 ans aucun revendeur n’a reçu d’autorisation», révèle M. Bléou.

En attente l’effectivité de la grève, la menace des revendeurs des bouteilles de gaz fait beaucoup de bruits.

Georges Kouamé

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