Culture

Côte d’Ivoire/Festival de Contes de Krigambo : l’oralité africaine au centre des intérêts à Bouaflé #Culture


CIV-lepointsur.com (21-3-2018) La 5e édition du festival Ahoko Kouahi’n de Contes de Krigambo s’est déroulée récemment dans ce village de la sous-préfecture de Pakouabo, dans le département de Bouaflé. Pour cette édition, la mobilisation a été totale. Parrainée par Ouffoué Blaise Koffi, un cadre du village et présidé par le Préfet de région de la Marahoué, cette édition avait pour invité d’honneur, l’éminent homme de culture, le Professeur Séry Bailly en présence des autorités de la culture et de la Francophonie, du Conseil régional, coutumières, éducatives et une foule d’élèves, le samedi 10 mars 2018,

Le Sous-préfet de Pakouabo, N’dri Guillaume, représentant le Préfet de région de la Marahoué, président de cette édition, a regretté que la jeunesse est en déperdition aujourd’hui et qu’elle ne s’intéresse pas au livre, n’apprend pas non plus avec les contes. Et cela, à cause de tout ce qui provient de l’Occident. «Banalisant tout ce qui vient de l’Afrique, nous sommes devenus aujourd’hui les bourreaux de notre propre culture. Tout ce qui est africain est laid», a ironisé l’administrateur. Cependant, il garde espoir d’autant que pour lui, rien n’est encore tard, pour que les Africains, reviennent à la source. Pour ce faire, il a encouragé ce type d’initiatives en vue de vulgariser l’enseignement du conte, car c’est le moyen le plus performant d’éducation de l’Afrique.

Parrain de l’édition 2018 du Festival de contes de Krigambo, Ouffoué Blaise Koffi a salué les initiateurs de l’évènement qui lui ont fait honneur. Dans la foulée, il a offert 4 latrines à l’école de son village, de sorte à permettre aux élèves d’évoluer dans des conditions saines de travail. Le festival de contes de Krigambo est soutenu par la mutuelle du village. Ouffoué Djah Bernard, le Secrétaire général de cette mutuelle a présenté les actions sa structure qui, selon lui, travaille pour le développement de leur village. Plusieurs activités ont été menées, lors de ce festival dont les jeux de claire de lune et la veillée de contes qui a vu la participation de plusieurs conteurs de renom. Notamment, le célèbre conteur de l’émission de la télévision ivoirienne ‘’Mensonge d’un soir»’’, Alexis Djisso conteur bien connu dans la Marahoué.

L’éminent homme de culture, le Professeur Séry Bailly, à la cérémonie d’ouverture, devant un nombreux public, a tenu un discours franc à l’endroit de la société ivoirienne sur l’importance de la culture et précisément du conte. « Un grand poème Akan dit ceci : J’ai appelé le pagne, le pagne n’a pas répondu, j’ai appelé l’or, l’or n’a pas répondu, j’ai appelé l’homme et l’homme a répondu. Le pagne et l’or n’ont pas répondu (…) Mais c’est l’homme qui répond. Et l’homme répond, parce qu’on l’a appelé. Si ‘on ne l’a pas appelé, il ne va pas répondre, c’est pourquoi je voudrais remercier tous mes frères de Krigambo qui m’ont invité par de la, Koffi Koffi. Pourquoi j’ai cité ce poème? Je l’ai fait parce que le pagne, l’or et l’argent ne peuvent pas appeler, c’est nous les hommes qui les convoitons et disons que ce sont des richesses. Et ces richesses ne peuvent pas répondre et c’est important de le comprendre», a déclaré le Professeur Séry Bailly.

Pour lui, en effet, ce poème donne deux messages. Le premier, « c’est qu’il nous rappelle à notre statut d’homme, qu’on doit rester debout en tant qu’homme. Ce poème nous rappelle que nous sommes des hommes qui vivent avec d’autres hommes et c’est à la culture de nous le rappeler ». Le deuxième message est que ce poème appelle la société humaine à la solidarité. « C’est pourquoi on dit que c’est l’homme qui répond. Cela dit, c’est l’homme qui vient à la détresse de l’homme, c’est également l’homme qui vient au secours de l’homme », a expliqué l’ancien Ministre de la Communication.

Amani  N’Guessan, correspondant régional

 

 

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