Actualite, Contribution

[Côte d’Ivoire/Deuil à la FIF] Les acteurs du football rendent un ultime hommage à Sidy Diallo avant son inhumation


Abidjan, 27-11-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: Sidy Diallo… Jour de séparation. Ce vendredi 27 novembre 2020, il nous quitte physiquement, il s’installe dans la pièce d’à côté, il y sera conduit dans la plus stricte intimité familiale. Mais Il restera à jamais dans nos cœurs. Dans nos esprits. Dans nos mémoires. Chacun de nous pleure Sidy Diallo en fonction des relations particulières entretenues avec lui…

“ L’ère Sidy Diallo a été émaillée de querelles de cours commune, de tensions entre les dirigeants. Et pourtant, au plan purement comptable, son bilan est satisfaisant. L’homme avait compris la nécessité de faire la paix des braves dans le milieu du football. ‘’

À la cérémonie d’hommage à celui qui est désormais l’ancien président de la fédération ivoirienne de football, une dame, de noir vêtue. Silencieuse, le visage fermé, les yeux mouillés. Elle n’est pas une habituée du milieu du Sport. Elle pleure Sidy Diallo. Elle est venue là, constater par elle-même, que l’homme d’affaires qu’elle a rencontré il y a seulement un an, avec lequel elle a développé des projets et pour lequel elle a décroché un partenariat avec des investisseurs étrangers pour environ 40 millions d’euros, soit l’équivalent de 26,2 milliards FCFA est vraiment mort… Et pourtant, elle avait rendez-vous avec lui, ce samedi 21 novembre 2020 pour lui porter la bonne nouvelle. Malheureusement, elle a reçu la mauvaise nouvelle de sa mort. Et jusqu’à ce jeudi 26 novembre 2020, elle pensait à une mauvaise blague…

Le souffle de vie appartient à Dieu…

Sory a Diabaté, le premier vice-président de la Fédération ivoirienne de football, totalement dévasté, le verbe habituellement châtié. Les expressions fluides, a perdu de son éloquence ou presque. Pour résister à la terrible douleur qui l’étreint au moment de parler, de raconter son frère, son ami, il s’est appuyé sur les versets coraniques. Il s’est adossé à Dieu. Difficile en effet de regarder le visage déconfit de la veuve, les regards hagards des orphelins, cherchant dans les yeux des amis, connaissances et collaborateurs de leur père qui défilent devant eux, la réponse à la sempiternelle question en pareilles circonstances: « où est papa » ?

Sory Diabaté raconte les derniers instants avec son frère. Avec le président de la FIF. « Le samedi 21 Novembre à 10 heures 30, je reçois un appel, celui du professeur Bana : “Mon ami, comme nous nous appelons, ton frère a passé une bonne nuit, il est stable. Il nous reste trois jours d’observation, après quoi, nous devrions le récupérer’’ ».

Sidy Diallo jouait pourtant là, son dernier match de la vie. Dans la vie. « À 16 heures, un appel, puis deux, dis-nous est-ce vrai ce que nous apprenons ? Qu’entendez-vous, dis-je ? Le président Sidy – c’est vrai, il est hospitalisé, mais nous ne voulions pas donner l’information. Renseigne- toi, je ne veux pas croire, me dit mon interlocuteur.

Je suis seul, dans ma chambre, je tourne sur moi-même. Je prends le téléphone et n’ose appeler le professeur Bana, je refuse de recevoir cette information. 15 minutes s’écoulent, puis sonne mon téléphone : ‘’Professeur Bana, allô ! Mon ami, les nouvelles ne sont pas bonnes, le président nous a quitté ‘’ ».

Les jardins de la FIF, dernier concert pour Sidy

Pendant que Sory Diabaté égrène ses souvenirs, sa proximité avec Sidy Diallo, la gorgée nouée, des sanglots sous les bâches. Beaucoup se souviennent des moments joyeux avec le défunt, des rapports fraternels, professionnels, des relations interrompues par la mort. Chacun pleure Sidy Diallo en fonction de sa proximité avec lui. Sory Diabaté ajoute une couche: « Mon grand frère, mon confident, tu me disais, Soraï : “ Toi c’est moi, moi c’est toi. Nul ne doit nous séparer, sauf la mort ’’. Oui Prési, elle est là, implacable, triste réalité, c’est elle qui nous sépare ! ».

“ Difficile en effet de regarder le visage déconfit de la veuve, les regards hagards des orphelins, cherchant dans les yeux des amis, connaissances et collaborateurs de leur père qui défilent devant eux, la réponse à la sempiternelle question en pareilles circonstances: « où est papa » ? ‘’

Tous ceux qui ont connu et côtoyé Sidy Diallo le savent : il était fidèle en amitié et en fraternité.

« Brigitte, fille de Coffie, ton heure a sonné »

Sidy Diallo entretenait une relation fusionnelle avec son épouse et ses enfants. Il les abandonnés au moment où ils avaient besoin de lui. Les cœurs se déchirent. Sory Diabaté a trouvé les mots justes, pour apaiser la veuve, encourager les enfants qui devront agir pour le nom de leur père. « Les mandingues disent : “Si tu n’es pas capable de défendre avec honneur ta communauté, donne le sabre aux femmes, elles t’indiqueront le chemin de l’honneur’’. Brigitte, fille de Coffie, ton heure a sonné, avec foi et amour, Dieu t’accompagnera dans ta mission ».

Le siège de la FIF baptisé du nom de Sidy Diallo

Le ministre des Sports, Paulin Danho a touché les cœurs des sportifs : la valorisation des femmes et des hommes du monde du Sport qui ont rehaussé l’image du pays. « Nous souhaitons que ce bâtiment que l’état de Côte d’Ivoire a bien voulu mettre à la disposition de la Fif, porte un jour, avec l’accord de tous, le nom Augustin Sidy Diallo ». Il faut aller plus loin. Donner le nom de Sidy Diallo au stade de Yamoussoukro en construction dans le cadre de la CAN-2023.

Un « avant Sidy », un « après Sidy »

L’ère Sidy Diallo a été émaillée de querelles de cours commune, de tensions entre les dirigeants. Et pourtant, au plan purement comptable, son bilan est satisfaisant. L’homme avait compris la nécessité de faire la paix des braves dans le milieu du football. Depuis le milieu de l’année 2019, il s’était engagé dans la réunification de la famille du football. Il avait ouvert les vannes. Malheureusement, la mort a interrompu, brusquement sa démarche. Le représentant de la Fédération burkinabé de football, à la cérémonie d’hommage à Sidy Diallo, ce jeudi 26 novembre 2020 dans les jardins de la FIF, a mis les acteurs du football ivoirien devant leurs responsabilités. « Nous savons que le Président Sidy Diallo est un grand homme, un homme de dialogue. Il a rendu un grand service au football ivoirien mais aussi, au football africain ».

Le plus grand hommage des dirigeants du football ivoirien à Sidy Diallo, c’est reconstruire la paix et consolider les acquis de sa gouvernance. De son passage à la tête de la Fédération ivoirienne de football.

Par Fernand Dédeh

Commentaires

commentaires